Itinéraires individuels pour une expérience collective : le premier réseau de l’œcuménisme spirituel

La participation de Jules Monchanin à l’aventure de l’œcuménisme spirituel trouve ses racines dans ce même cadre relationnel, composé autour de Victor Carlhian et conforté par les amitiés qui se nouaient autour de sa table et s’affermissaient lors des séjours à Saint-Ours 767 . Notre-Dame Saint-Alban permettait aux hommes de ce cercle d’élargir le réseau de leurs connaissances car elle mêlait aux relations de Victor Carlhian celles de Laurent Remillieux. Quand Edouard Duperray rappelle la contribution de son ami à la formation spirituelle des Associées, il évoque dans le même temps le lieu de rencontre qu’était le presbytère de la paroisse et il précise que « l’abbé Monchanin [y] retrouvait fréquemment l’abbé Couturier » 768 . Ce dernier est mentionné dans une des lettres écrites par Jules Monchanin à sa mère durant l’année 1928 : les deux prêtres sont revenus ensemble de l’enterrement de Victor Le Gros, beau-frère de Victor Carlhian et, s’ils ne paraissent pas intimes, l’abbé Couturier lui paraît tout de même « si sympathique » et il le présente comme un « grand ami des Russes », exerçant « sur eux un fructueux apostolat » 769 . Jusqu’à son départ en Inde, l’abbé Monchanin participa aux rencontres entre théologiens catholiques et protestants organisées par les abbés Couturier et Remillieux à la Trappe Notre-Dame des Dombes et qui concrétisèrent l’ouverture de l’œcuménisme spirituel lyonnais sur le protestantisme.

Dans la constitution de ce premier Groupe des Dombes, la médiation de Laurent Remillieux apparaît essentielle. Les premiers contacts de Paul Couturier avec la paroisse de Notre-Dame Saint-Alban s’étaient établis au cours des années 1920, certainement par l’intermédiaire de Victor Carlhian. Mais les deux prêtres avaient pu aussi se rencontrer lors des retraites sacerdotales proposées par Albert Valensin : un témoignage recueilli par Joseph Folliet évoque la participation de l’abbé Remillieux à une des premières retraites, peut-être celle de 1922, et son intérêt pour les Exercices de Saint-Ignace 770 . En 1927, un numéro du bulletin paroissial montrait que l’abbé Remillieux avait engagé sa paroisse dans le champ de l’unionisme, en relation avec les émigrés russes de Lyon et conformément aux orientations de l’institution ecclésiale. Le dimanche 16 janvier, la paroisse accueillait un jésuite de rite slave (R.P. Vassily) 771 , qui allait parler de l’appel des âmes russes et célèbrerait le lendemain à 7 heures la messe en rite slave. Les paroissiens communièrent ce jour-là sous les deux espèces, « magnifique façon de marquer l’unité tant désirable avec toutes les églises de rite grec et slave ». Le bulletin annonçait ensuite la participation de la paroisse à la semaine de prières qui se déroulerait du 18 au 25 janvier.

‘« En ce jour, dans un grand nombre de diocèses, de paroisses, de communautés, à travers le monde entier, octave solennelle de prières pour l’union des Eglises séparées et pour l’entrée de ceux qui ne sont pas Chrétiens dans la Sainte Eglise catholique. Chez nous, comme les années précédentes, nous ferons cette octave avec ferveur, nous souvenant que cette pensée de charité universelle fait partie de la fondation de Notre-Dame Saint-Alban. »’

Les registres de catholicité témoignent aussi de l’engagement paroissial en faveur de l’unionisme, un engagement indissociable des liens construits entre Paul Couturier et Victor Carlhian. La fille de Siméon Tkatchenko et de Marie Lissak, Hélène, a été baptisée le 21 décembre 1930 à Notre-Dame Saint-Alban par Léon Gédénoff 772 , un Russe uni installé à Lyon en 1929 et desservant la chapelle Saint-Irénée. Jean et Madeleine Carlhian avaient été choisis comme parrain et marraine 773 . Les registres paroissiaux de 1933 ont, quant à eux, gardé le souvenir de deux mariages mixtes célébrés le 9 juillet et le 27 décembre, unissant à chaque fois une catholique à un Russe orthodoxe 774 . Paul Couturier était le témoin du premier mariage.

La correspondance de l’abbé Remillieux avec les membres du réseau œuvrant pour l’unité des chrétiens dévoile dès 1936 sa conversion à l’œcuménisme spirituel. Dans des lettres écrites à l’abbé Couturier au début de la Deuxième Guerre mondiale, Laurent Remillieux attribue lui-même cette conversion à l’influence de son interlocuteur.

‘« C’est vous, cher ami, qui m’avez fait réaliser toute la richesse de ce travail pour l’Unité des chrétiens. Je vous en remercie… C’est un beau chapitre ouvert sur la paix entre les hommes, évidemment le plus beau, parce que celui qui va le plus loin... »’

Pourtant l’influence a été réciproque et, par les relations nouées à l’occasion d’autres engagements, ce fut Laurent Remillieux qui ouvrit à Paul Couturier les perspectives d’un dialogue avec les protestants composant le premier Groupe des Dombes. Etienne Fouilloux a souligné les limites de ces contacts pris avec le protestantisme avant la guerre. Mais il a aussi rappelé qu’ils étaient pratiquement tous dus à Laurent Remillieux 775 .

Ce fut lui déjà qui établit le premier contact avec le protestantisme lyonnais. En mars 1935, le président du patronage de la « Ligue pour la défense de la moralité publique », un professeur de médecine, certainement rencontré dans le cadre de sa charge curiale (le nouvel hôpital Edouard Herriot et la Faculté de médecine se situaient dans le voisinage des bâtiments paroissiaux de Notre-Dame Saint-Alban et des liens s’étaient créés), l’invita à prononcer une conférence devant la jeunesse protestante, dans la salle des fêtes de la Mairie du 3e arrondissement. Ensemble, ils réfléchirent à définir « sur quel plan [pouvaient] se rencontrer des chrétiens pour la sauvegarde de la civilisation », jugée décadente 776 . Laurent Remillieux insista sur le rôle du laïcat dans cette sauvegarde de la civilisation chrétienne. Les rapports entretenus par la suite avec le pasteur de l’Eglise libre de Lyon, Henri Hollard 777 , engagé dans la constitution du Conseil œcuménique des Eglises et dans la réunion des réformés de France, fournirent un autre point de contact. Etienne Fouilloux écrit dans sa thèse que l’oblation du pasteur lyonnais fut « recueillie in extremis fin 1936 par son intime l’abbé Remillieux » 778 .Une lettre adressée par Laurent Remillieux à l’épouse du pasteur décédé confirme l’événement.

‘« Dimanche dernier, s’est terminée, dans le monde entier, une magnifique semaine de prières pour l’Unité des chrétiens. A Lyon, en particulier, elle semble avoir porté beaucoup de fruit. Je crois, et je le dis de toutes parts, que nous le devons à notre ami. Il aspirait tellement à cette Unité que sa vie a été offerte pour qu’elle vienne un jour. » 779

Le prêtre catholique a assisté aux funérailles d’Henri Hollard et confie avoir été touché par l’accueil que lui ont réservé de nombreux pasteurs. Il demande dans la même lettre leurs adresses et évoque son désir de poursuivre des relations. Il remercie aussi son interlocutrice pour le souvenir qu’elle lui a fait parvenir, une « Imitation de Jésus-Christ », dont il promet de lire chaque soir quelques pages, « en union avec l’âme sainte de l’ami si cher ». La fin de la lettre laisse à penser que ce fut grâce au plus jeune fils Hollard et à « son apostolat pour la paix entre les hommes » qu’il fit connaissance avec le pasteur.

Etienne Fouilloux a remonté ensuite les deux autres filières protestantes, comtoises ou germaniques, à l’origine du premier Groupe des Dombes 780 . Le pasteur luthérien de Belfort Lucien Marchand, alors le seul représentant du protestantisme français dans le groupe, avait été sensibilisé à la question. Il avait approché le milieu philosophique dans lequel baignaient les proches de Victor Carlhian puisque, « en réaction contre le libéralisme de sa formation pastorale », il avait « déjà trouvé secours spirituel et intellectuel auprès de Laberthonnière puis de Blondel » 781 . Il rencontra Laurent Remillieux par l’intermédiaire d’un couple de Belfort appartenant au réseau des Compagnons de Saint-François, les Demay. Leur nom revient à plusieurs reprises dans la correspondance adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand entre 1937 et 1940 782 . Désignés dans les lettres par les termes de « nos amis », les Demay sont notamment évoqués dans les programmes de visites rendues par le prêtre lyonnais à Belfort au cours de l’année 1939 et ils apparaissent sollicités pour transmettre des messages à Lucien Marchand ou sont censés en recevoir de ce dernier. Dans le témoignage rédigé pour Joseph Folliet le 11 avril 1951, le pasteur évoque sa rencontre avec le curé de Notre-Dame Saint-Alban en ces termes :

‘« Des amis catholiques m’avaient parlé du curé de Saint-Alban comme d’un miracle. Ils se rendaient à Lyon pour un dimanche d’unité. Ils m’invitèrent à les accompagner. » 783

L’abbé Remillieux reçut en effet le pasteur Marchand dans sa paroisse lors de la journée d’amitié du 30 mai 1937 qui réunit les membres de ce premier réseau de l’œcuménisme spirituel lyonnais, avant la première session du Groupe des Dombes, en juillet de la même année. De retour à Belfort, Lucien Marchand écrivait aussitôt une lettre à Laurent Remillieux, lui confiant l’émotion ressentie lors de cette journée et son espoir de convaincre désormais ses confrères et ses administrés.

‘« Permettez-moi de venir très simplement vous dire combien j’ai été touché au plus profond de mon âme de votre accueil et de l’atmosphère si joyeusement chrétienne au milieu de laquelle j’ai vécu les quelques heures de dimanche dernier. Non, vraiment, je ne puis dire qu’il y ait eu des heures comme celles-là de séparation entre nous. […]
J’ai raconté mon voyage à un ménage de ma paroisse qui avait frémi le 25 janvier, lorsque j’avais lu en chaire, comme sermon, la majeure partie de l’article de Monsieur l’Abbé Couturier. Ils étaient anticatholiques. Ils brûlent maintenant de vous voir !
Lundi dernier j’ai aussi raconté ce voyage à quatre de mes confrères et amis. Ils souhaitent, eux aussi, vous rencontrer bientôt.
La journée de dimanche restera comme une grande date dans ma vie. Particulièrement l’heure passée dans votre église et celle passée ensuite sur l’herbe, terminée par le chant du Credo où nous n’étions qu’un cœur et qu’une âme. » 784

Ce fut encore Laurent Remillieux qui amena à Paul Couturier les pasteurs de la Suisse alémanique, animateurs de la Fraternité pastorale Saint-Jean. Les circonstances de leur première entrevue ont été retracées par Maurice Villain dans son ouvrage sur l’abbé Couturier 785 . Ce dernier désirait se procurer la reproduction photographique d’un vitrail ornant le temple de Herzogenbuchsee et avait pour cette raison écrit au pasteur du lieu, Berthold Zwicky. Or ce pasteur animait avec un confrère une fraternité de caractère œcuménique, la Fraternité Saint-Jean. Le curé de Notre-Dame Saint-Alban, émissaire de l’abbé Couturier, rencontra les pasteurs Zwicky et Bäumlin sur une invitation de leur part, en octobre 1936, à Herzogenbuchsee et à Erlenbach, près de Bâle, alors qu’il participait à l’un des colloques de Montbarry, aux côtés d’Albert Valensin et du père Desbuquois notamment. Dans le cadre de son engagement en faveur de la paix, Laurent Remillieux fréquentait en effet les théologiens français, allemands et autrichiens qui se retrouvèrent de 1929 à 1938, près de Fribourg en Suisse, pour élaborer des consultations sur la guerre et la paix. Il obtint des pasteurs suisses l’échange de prière avec Lyon pour l’octave suivante et représenta au printemps 1937 le catholicisme à Erlenbach lors d’une retraite de la Fraternité. En juillet de la même année, les deux pasteurs participèrent à la première session des Dombes. La deuxième eut lieu en 1938 à Erlenbach. Dans une lettre du 29 juin 1942, Laurent Remillieux suggère le rôle d’intermédiaire joué par Mgr Besson, évêque de Genève, Lausanne et Fribourg, dont l’implication dans les milieux du rapprochement catholique avec les autres Eglises chrétiennes a été rappelée par Etienne Fouilloux dans la première partie de sa thèse 786 .

Laurent Remillieux avait fédéré les volontés et dans la lettre où il annonçait à Lucien Marchand le programme de la première rencontre des Dombes, il semble, autant que Paul Couturier, à l’initiative de l’œcuménisme spirituel qui allait s’épanouir au sein du groupe interconfessionnel. Le 9 juin 1937, la missive envoyée à Belfort commençait par présenter la composition de ce premier Groupe des Dombes, en mettant en avant la présence protestante, représentée par « trois amis, pasteurs du canton de Berne » 787  :

‘Pasteur Bäumlin, d’Erlenbach, 35 ans
Pasteur Zwicki, second pasteur à Herzogenbuchsee (30 Km au nord de Berne), même âge […]
Un autre pasteur dont j’ai fait la connaissance à Erlenbach pendant la semaine de récollection, un peu plus âgé
Pasteur Marchand
Abbé Couturier
Abbé Monchanin, 40 ans, un de nos amis très chers, très intelligent et très bon
Abbé Richard, 50 ans, professeur très estimé à la Faculté de Théologie
Abbé Chaine, 50 ans aussi, Professeur d’Ecriture Sainte
Enfin moi-même’

« Ainsi nous serons neuf », conclut-il, en excluant la présence de Victor Carlhian, qu’il ne mentionne même pas. Le laïc fut par contre intégré dans l’annonce de la composition du groupe de la troisième session, celle qui se tint à nouveau à la Trappe des Dombes, en 1939. L’abbé Joseph Chaine, professeur à la Faculté de théologie depuis 1927 mais aussi aumônier des professeurs catholiques de l’enseignement public à partir de 1932, appartenait lui aussi aux cercles intellectuels et spirituels gravitant autour de Victor Carlhian. Le programme des trois jours de rencontre œcuménique mêlait aux conversations de groupe, dirigées par des exposés préalables, et aux temps de prières, des conversations plus « personnelles », « intimes ». Laurent Remillieux espérait que la session se déroulerait sur le modèle de ce qu’il avait vécu à Erlenbach et terminait sur une formule qui plaçait son action pour l’unité des chrétiens au même niveau que l’engagement de Paul Couturier :

‘« M. l’abbé Couturier et moi, nous comptons tout à fait sur votre présence. »’

La préparation de la deuxième session du Groupe des Dombes fit elle aussi l’objet d’une abondante correspondance entre Laurent Remillieux d’une part et les pasteurs protestants d’autre part. Le 18 juin 1938, Richard Bäumlin évoquait la visite que le curé français devait rendre à « Monseigneur von Streng, évêque de Basel » 788 . On apprend par une lettre envoyée à Victor Carlhian qu’il s’agissait de demander l’autorisation de célébrer dans une salle du presbytère d’Erlenbach, transformée en chapelle catholique, et une source ultérieure confirme la visite et son objet 789 . Le 27 juin, Laurent Remillieux pouvait annoncer à Lucien Marchand que cette visite avait été effectuée avec succès, puisque « Mgr l’Evêque de Bâle » allait accueillir « avec joie les journées d’Erlenbach » 790 . Son rôle de médiateur se poursuivait et il continuait à chercher à intégrer le pasteur de Belfort dans les nouvelles initiatives du groupe.

‘« Je vais écrire, aussitôt que possible, à mes amis de Lyon, l’Abbé Couturier et les autres, pour que tous ensemble, nous vous invitions à venir avec nous à Erlenbach. […]
J’écris surtout à notre ami Bäumlin. Lorsqu’il m’aura répondu, je vous préviendrai pour que vous puissiez lui écrire vous-même. » 791

Quelques mois après, une lettre de Laurent Remillieux évoque la correspondance « fraternelle et théologique » désormais entretenue entre Lucien Marchand et Louis Richard.

‘« Il a pour vous, comme je l’ai moi-même, un sentiment de profonde sympathie fraternelle. […]
Je n’ai pas encore fixé le lieu de notre prochaine réunion de juillet. Cela sera certainement trouvé avant Pâques. M. Richard me dit que, personnellement, il désirerait que votre participation soit plus effective. Je suis pleinement de cet avis. Il serait très bon que vous puissiez diriger un entretien sur un sujet que vous auriez choisi en collaboration avec M. Richard. Qu’en pensez-vous ? » 792

Même si des relations directes avaient été établies entre les autres protagonistes, Laurent Remillieux entendait conserver le rôle d’organisateur et demeurer le pivot de ce réseau relationnel. En mettant en communication les différents acteurs du premier Groupe des Dombes et en se réservant le contrôle de cette communication, il faisait savoir que la responsabilité du lien social qui garantissait l’existence du groupe reposait sur lui. On ne sait qui proposa finalement pour recevoir la réunion de l’été 1939 l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, mais l’abbé Remillieux s’y rendit en reconnaissance et, au moment de la discussion sur le choix définitif du lieu, il continua à assurer la liaison avec les pasteurs protestants, qui préférèrent revenir à la Trappe des Dombes 793 .

La guerre compliqua les relations et l’organisation des sessions. Le 26 juillet 1940, alors qu’il envoyait à Victor Carlhian la traduction d’une lettre des pasteurs protestants offrant leur soutien dans l’épreuve de la défaite, Laurent Remillieux voulait encore croire à la possibilité d’une rencontre pour août ou septembre 794 . Il songeait à entreprendre des démarches pour permettre le passage en France des Suisses. En 1942, la correspondance entre le pasteur Bäumlin et l’abbé Remillieux montre que ce dernier assurait encore le lien entre les deux parties et l’organisation matérielle du dernier voyage qui conduisit les Français à Erlenbach au cours du mois de juillet, pour une quatrième retraite commune, au milieu des difficultés dues à la guerre. Dès le 15 mai 1942, Laurent Remillieux annonçait à Richard Bäumlin que le pasteur Marchand qui se trouvait « en zone occupée et interdite » serait exclu du voyage 795 . Le plus délicat avait été d’obtenir de Vichy les passeports autorisant les Français à entrer et à quitter le territoire suisse. Une lettre de Laurent Remillieux à Louis Richard, écrite le 11 juin 1942, donnait la marche à suivre. Toutes les démarches à entreprendre avaient été expliquées au curé de Notre-Dame Saint-Alban par son vicaire, l’abbé Glasberg, et il se contentait de transmettre les consignes 796 . Comme à son habitude, ce fut lui qui dévoila la composition du groupe des catholiques français, dans une lettre datée du 26 juin 1942 797 . Il distinguait des habitués, comme l’abbé Richard, l’abbé Chaine et Victor Carlhian, un nouveau venu, présenté comme un Lyonnais enseignant au Séminaire universitaire, l’abbé Villepelet 798 , qui remplaçait le père de Lubac d’abord pressenti. Le plus proche collaborateur de l’abbé Couturier, le mariste Maurice Villain, était lui aussi du voyage. L’absence de Paul Couturier était signalée dans la même lettre : elle était regrettée mais ne semblait pas devoir compromettre le succès de la rencontre. Le 22 juillet 1942, le lendemain de l’arrivée en Suisse des quatre prêtres français qui avaient pu se procurer un visa, une lettre de Victor Carlhian apprenait sa défection. Côté français et catholique, seuls les abbés Remillieux, Richard et Chaine et le père Villain participaient donc à la retraite.

Etienne Fouilloux a souligné le paradoxe de cette dernière réunion : d’une apparente réussite, elle laissa « le meilleur souvenir aux retraitants », mais le « groupe pionnier » sombra « ensuite dans un sommeil qui s’avèrera[it] mortel » 799 . La raison en serait moins la fermeture de la frontière suisse par les occupants fin 1942 que le « double décalage, linguistique et religieux », suggéré par Maurice Villain dans son ouvrage sur Paul Couturier et dans son histoire du groupe interconfessionnel des Dombes 800 . « La tonalité pastorale voulue par les fondateurs Remillieux et Bäumlin commen[çait] à peser aux théologiens qui anim[aient] la délégation catholique ». L’essentiel est dit : l’intérêt que Laurent Remillieux portait à l’œcuménisme spirituel comme l’énergie qu’il déployait pour pérenniser l’existence du premier groupe interconfessionnel des Dombes étaient inséparables de sa volonté de nouer des liens avec des chrétiens de l’aire germanique, dans la continuité de ses engagements en faveur du rapprochement avec l’Allemagne ; son souci de vivre à travers eux un partage d’expériences pastorales s’ancrait dans les préoccupations personnelles du promoteur du renouveau paroissial. Le décalage des motivations de Laurent Remillieux et des pasteurs protestants qu’il avait « recrutés » avait produit le décalage ressenti par Maurice Villain.

La médiation jouée par le curé de Notre-Dame Saint-Alban s’était imposée car elle reposait sur sa maîtrise de la langue allemande. Sa correspondance en livre de nombreux indices. Il joignait aux lettres écrites à Lucien Marchand une traduction des courriers échangés avec Richard Bäumlin 801 , tandis que ce dernier lui envoyait des prières à traduire 802 et qu’il regrettait son incapacité à s’exprimer couramment en français 803 . Face aux événements subis par les Français durant le printemps et l’été 1940, les pasteurs suisses adressaient à Notre-Dame Saint-Alban une lettre collective de soutien « dans l’espoir qu[e Laurent Remillieux] pourra[it] la communiquer au moins à ceux d’entre [leurs] amis qui se trouv[aient] à Lyon. » 804 . En dépit de ce que Laurent Remillieux affirmait en 1940 à Paul Couturier, ce furent bien les relations nouées avec les quelques protestants évoqués dans ces dernières pages qui l’amenèrent à l’œcuménisme et la découverte des aspirations et du mode fonctionnement de la Fraternité Saint-Jean fut décisive dans son engagement.

L’inclinaison des pasteurs suisses pour la piété et leur souci de la pastorale et de la liturgie, comme l’émotion ressentie par le pasteur Marchand au cours des célébrations liturgiques de Notre-Dame Saint-Alban rendaient en effet possible le dialogue spirituel. Laurent Remillieux, attaché au renouveau liturgique, et Paul Couturier, inventeur de la formule de prière pour l’unité chrétienne, avaient pu se retrouver de la même façon dans la première tentative d’un œcuménisme spirituel qui louait le primat de la prière sur la réflexion. La manière tranchait avec l’unionisme et évitait tout prosélytisme. Avant la première réunion des Dombes, Laurent Remillieux insistait après de Lucien Marchand sur cette conception de l’œcuménisme.

‘« A mon avis, il faut que nous ayons le courage, nous et vous, sur le plan strictement religieux, de reconnaître nos torts, nos lacunes. Vous connaissez la scène touchante du Confiteor : le prêtre s’accuse, les fidèles implorent pour lui le pardon. C’est ensuite au tour des fidèles de s’accuser et au prêtre de pardonner ; ni eux, ni le prêtre sont diminués. C’est la même chose entre nous.
Je dis et je proclame que nous catholiques ne savons pas prier. Les fidèles ne prient presque pas en groupe. Pour beaucoup, les Saints Mystères, eux-mêmes, à cause de cette lacune terrible, ne produisent pas tous leurs fruits. A ce point vous nous plongez dans la traduction chrétienne.
Vous avez raison de regretter que la plupart des catholiques, quand il s’agit de l’unité des chrétiens, se placent immédiatement sur les terrains dogmatiques. Ce terrain-là doit être absolument interdit entre nous, ainsi que le terrain historique. Il faut d’abord s’humilier, prier ensemble, se respecter infiniment. Le Seigneur fera le reste. Ce reste est tellement grand, tellement difficile que ce ne peut pas être œuvre humaine. Ce sera l’œuvre de l’Esprit Saint. Il serait très bon que nous nous voyions dans l’intimité, causions fraternellement sur le ton même de votre lettre, comme nous l’avons fait à Erlenbach et à Herzogenbuchsee.
Je me permets de transmettre votre lettre à M. l’abbé Couturier. Il priera avec vous, pour vous, comme vous priez pour lui et pour moi. » 805

Le prêtre et le pasteur restaient « unis dans la prière » tout au long des années suivantes et le curé de Notre-Dame Saint-Alban retrouvait, dans sa « volonté de constituer toujours plus une unité vivante dans le Christ » 806 , l’exigence d’une prière communautaire qui répondait à son idéal paroissial.

‘« Votre si bonne lettre m’est arrivé le Jeudi Saint. Permettez-moi d’y répondre.
Pendant ces jours derniers, je me suis trouvé avec vous en communion d’Adoration et de prière aux pieds du Christ mort en croix et ressuscité pour la rémission de nos péchés.
J’ai parlé souvent de vous. Nos communautés ainsi étaient unies dans la même prière. Cette union est tellement précieuse. » 807

D’unité des chrétiens, il n’est d’ailleurs jamais question en ces termes avant les rencontres protestantes. Dans le manuscrit qui devait être publié par les éditions Bloud et Gay, Laurent Remillieux recopie encore pendant la première moitié de l’année 1936 des extraits des bulletins paroissiaux s’adressant aux chrétiens de rite slave et célébrant l’unionisme.

‘« Votre Dieu est notre Dieu, votre Christ est le Nôtre, vos coutumes, vos rites si beaux, tout cela nous l’aimons, nous lui donnons place égale dans notre cœur en rendant plus palpable la catholicité de l’Eglise, nous réaliserons mieux la pensée du Christ. » 808

Ou encore, plus explicite :

‘« Demain au salut, nous commençons une octave de prières mondiales pour la réunion des chrétiens séparés de la Sainte Eglise du Christ et la venue à cette même Eglise Sainte de tous les infidèles ».’

Si les lignes suivantes rappellent les péripéties officielles de l’octave de prières depuis Pie X et incluent anglicans et protestants dans le désir de retrouver une unité chrétienne, le paragraphe se termine sur l’idée d’une reconquête catholique que renvoie implicitement le terme de « croisade ».

‘« Cette octave de prières, fondée en Angleterre en 1908, reçut en 1909 l’approbation de Pie X. L’Eglise anglicane s’y unit. En 1916, Benoît XV la recommanda par un décret.
En 1920, le Congrès mondial des Eglises protestantes et orientales recommanda à son tour cette octave aux croyants de ces Eglises. Enfin en 1921, tous les évêques catholiques des Etats-Unis ordonnèrent qu’elle fût faite dans chacun de leurs diocèses.
Depuis la Réforme, c’est la première fois que des catholiques et des protestants en grand nombre prient en même temps pour l’unité de l’Eglise. Nous nous unirons à cette croisade de prières. »’

Le basculement soudain de Laurent Remillieux en faveur de l’œcuménisme et la façon dont il était venu à nouer des liens avec le protestantisme, qu’il s’agît des Compagnons de Saint-François ou des circonstances de la rencontre des pasteurs protestants de la Suisse alémanique, ramènent l’historien à son engagement dans les réseaux catholiques explorant les possibilités d’un rapprochement franco-allemand qui assurerait la paix européenne, dès les lendemains de la Grande Guerre. Une lettre écrite par Laurent Remillieux à Paul Couturier peu avant la première session du Groupe des Dombes associe d’ailleurs clairement les deux engagements :

‘« Si nous nous voyons bientôt et si nous avons une heure devant nous, je vous mettrai au courant de tout le tragique (sur le plan psychologique) de tout ce qui touche au problème de la paix. Unir les chrétiens et éviter un infernal conflit européen sont, à mon avis, les deux tâches urgentes pour lesquelles il ferait bon de donner sa vie. » 809

Le lien noué avec le protestantisme était vécu par Laurent Remillieux dans la continuité de sa militance pour la paix et de sa passion pour l’aire germanique. Preuve en est : lors de la constitution du second Groupe des Dombes, l’abbé Remillieux disparut de la scène œcuménique. Le rééquilibrage des contacts non catholiques fut plus favorable au protestantisme de langue française, et l’œcuménisme spirituel désormais lesté d’une théologie s’éloigna d’autant plus des préoccupations du curé de Notre-Dame Saint-Alban.

L’échelle d’observation a permis une nouvelle fois de réfléchir sur les micro-logiques relationnelles, qui contribuèrent ici à structurer le réseau œcuménique autour de la personnalité de Paul Couturier, et de mettre en valeur les logiques individuelles de l’engagement. Si dans le cas de Victor Carlhian et de Paul Couturier, l’amitié a joué le rôle essentiel qu’on lui connaît généralement dans la constitution et l’entretien des réseaux, on doit relativiser ce rôle quand on considère la participation de Laurent Remillieux à l’expérience de l’œcuménisme spirituel. La relation qui se maintenait entre Victor Carlhian et Laurent Remillieux devait son existence à Jean Remillieux, le frère et l’ami qu’ils se partageaient et qui avait disparu, et elle avait été imposée par les circonstances de la guerre. Elle était toujours demeurée très éloignée de l’amitié intime qui avait amené la collaboration de Victor Carlhian avec Paul Couturier ou avec Jules Monchanin. Mais l’exemple offert par les quatre hommes nuance surtout l’évidence des affinités intellectuelles et spirituelles que l’on rencontre souvent dans d’autres cas. Leur intelligence du monde et leur volonté d’agir sur la société dans laquelle ils vivaient ne procédaient ni des mêmes outils ni des mêmes intentions. L’analyse du rôle joué par Laurent Remillieux dans la constitution du premier Groupe des Dombes montre combien des hommes pouvaient se retrouver dans un même réseau et collaborer à la même œuvre, alors que leurs démarches procédaient de logiques différentes. Si les convergences observées dans les itinéraires individuels ont rendu la rencontre possible et ont poussé Laurent Remillieux, Paul Couturier, Victor Carlhian et Jules Monchanin à travailler ensemble pour l’unité chrétienne, chacun des acteurs avait investi dans l’œcuménisme spirituel les objectifs d’une histoire personnellequi rendait la collaboration plus difficile sur le long terme.

Notes
767.

Selon Jean Carlhian, le fils aîné de Victor Carlhian, l’amitié entre les abbés Monchanin et Couturier naquit dans le cadre de la résidence d’été de Saint-Ours. J.-G. Petit suit ce témoignage dans sa thèse, Le milieu de formation de l’abbé Monchanin (1895-1925), op. cit., vol. II, p. 116, note 2.

768.

Témoignage d’Edouard Duperray conservé dans le Fonds Monchanin des A.M.L., 18 II, 8 / c.

769.

Lettre datée de juin 1928 et envoyée de Saint-Maurice de Monplaisir, Abbé Monchanin, Lettres à sa mère, …, op. cit., p. 174.

770.

Témoignage du curé de Neuville s/ Ain rédigé le 9 février 1951, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

771.

En 1924, le père Charles Bourgeois S.J. était admis à Rome au rite byzantin sous le nom de « hiéromoine Vassily ». Voir la notice qui lui est consacrée par le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. T. 01, Les Jésuites, sous la direction de Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire, volume publié sous la responsabilité de Paul Duclos, Paris, Beauchesne, 1985, 269 p., p. 52-53.

772.

Léon Gédénoff est évoqué par E. Fouilloux in Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle. Itinéraires d’expression française, op. cit., p. 291-292.

773.

Registre de catholicité de Notre-Dame Saint-Alban, 1930.

774.

Registre de catholicité de Notre-Dame Saint-Alban, 1933, actes de mariage n° 7 et 11.

775.

E. Fouilloux, « Paul Couturier, un prêtre lyonnais en son temps », Conférence prononcée le 8 novembre 2002 aux Facultés Catholiques de Lyon.

776.

Conférence annoncée par le numéro de mars et avril 1935 de La Feuille des jeunes. Organe mensuel de la Jeunesse protestante de Lyon, p. 3, citée dans la thèse d’E. Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle. Itinéraires d’expression française, op. cit., p. 330.

777.

Voir notice biographique rédigée par Xavier de Montclos in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Lyon – le Lyonnais – le Beaujolais, op. cit., p. 233-234.

778.

E. Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle…, op. cit., p. 316.

779.

Copie d’une lettre de Laurent Remillieux adressée à Madame Henri Hollard et datée du 27 janvier 1937, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

780.

E. Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle…, op. cit., p. 332-335

781.

Ibid., p. 332.

782.

Correspondance de Laurent Remillieux, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

783.

Témoignage de Lucien Marchand, rédigé de Belfort le 11 avril 1951, Papiers Folliet, Carton Père Remillieux 1, Prado.

784.

Lettre de Lucien Marchand à Laurent Remillieux, datée du 4 juin 1937, Papiers Carlhian, A.A.L.

785.

Maurice Villain, L’abbé Paul Couturier, Casterman, première édition 1957, 380 p., p. 143-144.

786.

Lettre de Laurent Remillieux adressée à Mgr Von Streng et datée du 29 juin 1942, copie conservée dans les Papiers Carlhian, A.A.L. Laurent Remillieux écrit : « Je me permets de me rappeler à votre souvenir. Je suis Monsieur l’Abbé Remillieux, curé de Notre-Dame Saint-Alban à Lyon qui vous a été présenté en 1936 par Monseigneur Besson qui me connaît bien. Il s’agissait de répondre à une invitation de Monsieur le Pasteur Richard Bäumlin, curé d’Erlenbach, dans le canton de Berne. »

787.

Lettre du 9 juin 1937 adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

788.

La copie de la traduction d’une lettre de Richard Bäumlin envoyée d’Erlenbach et datée du 18 juin 1938 est conservée dans les Papiers Carlhian des A.A.L.

789.

Lettre de Laurent Remillieux adressée à Mgr von Streng et datée du 29 juin 1942, op. cit.

790.

Lettre du 27 juin 1938 adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

791.

Ibid.

792.

Lettre du 23 janvier 1939 adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

793.

C’est ce que Laurent Remillieux affirme dans la lettre écrite à Mgr Von Streng le 29 juin 1942, op. cit.

794.

Lettre écrite par Laurent Remillieux à Victor Carlhian, datée du 26 juillet 1940, Papiers Carlhian, A.A.L.

795.

Copie de la traduction d’une lette écrite par Laurent Remillieux à Richard Bäumlin, datée du 15 mai 1942, Papiers Carlhian, A.A.L.

796.

Lettre écrite par Laurent Remillieux à Louis Richard, datée du 11 juin 1942, Papiers Carlhian, A.A.L.

797.

Lettre de Laurent Remillieux à Richard Bäumlin, datée du 26 juin 1942, Papiers Carlhian, A.A.L.

798.

Georges Villepelet, né en 1906, a suivi ses études au séminaire sulpicien d’Issy-les-Moulineaux. Il a été ordonné prêtre en 1929. En 1933, il fut nommé au Séminaire universitaire de Lyon au moment où Louis Richard en assurait la direction. Il y fut chargé de l’économat. Il enseigna parallèlement aux Facultés catholiques l’histoire ecclésiastique, la théologie fondamentale, la liturgie. Voir la notice biographique rédigée par Bruno Dumons in Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Lyon – le Lyonnais – le Beaujolais, op. cit., p. 417-418.

799.

Cette quatrième retraite commune, accueillie par la Suisse alémanique, est évoquée par E. Fouilloux in Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle…, op. cit., p. 494-495. Toutes les citations du paragraphe sont empruntées à ces deux pages.

800.

M. Villain, L’abbé Paul Couturier, op. cit. et « Histoire du groupe interconfessionnel des Dombes », Dialogue œcuménique, Taizé, 1964, p. 8-21, cités par E. Fouilloux in Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe et XXe siècle…, op. cit..

801.

La copie de la traduction d’une lettre de Richard Bäumlin datée du 18 juin 1938 a déjà été citée. Laurent Remillieux précise aussi dans une lettre datée du 11 avril 1939 et adressée à Lucien Marchand qu’il fait suivre la traduction d’un courrier de ce même pasteur au sujet de l’organisation de leur prochaine rencontre : « En même temps que votre lettre, jeudi, j’en recevais une de notre ami Baumlin. Je l’ai traduite. Trouvez-en ci-joint le texte. », Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado. D’autres traductions de lettres écrites par Richard Bäumlin (datées du mois de juillet 1940, du 21 mars 1942) ou rédigées par Laurent Remillieux (26 juin 1942) ont été retrouvées parmi les Papiers Carlhian des A.A.L.

802.

Copie de la traduction d’une lettre de Richard Bäumlin datée du 18 juin 1938, Papiers Carlhian, A.A.L.

803.

Dans une lettre adressée à Laurent Remillieux, non datée (copie de la traduction, Papiers Carlhian, A.A.L.), il écrit : « J’ai une joie immense à la pensée des jours qui viennent. Une seule chose m’ennuie un peu. C’est ce fait que je pourrai trop peu exprimer mes idées et mes pensées en français. ».

804.

Traduction d’une lettre collective de Richard Bäumlin, O.E. Strasser, Berthold Zwicky, H. A. Münger et K. Huber, envoyée d’Erlenbach, recopiée dans une lettre écrite par Laurent Remillieux à Victor Carlhian et datée du 26 juillet 1940, Papiers Carlhian, A.A.L.

805.

Lettre du 1er juillet 1937 adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

806.

Les deux citations sont extraites d’une lettre écrite le 29 janvier 1939 par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

807.

Lettre du 11 avril 1939 adressée par Laurent Remillieux à Lucien Marchand, Carton Père Remillieux 1, Papiers Folliet, Prado.

808.

Dossier « Envoi Bloud et Gay », p. 140.

809.

Lettre de Laurent Remillieux à Paul Couturier datée du 3 juillet 1937, citée par M. Villain in L’abbé Paul Couturier, op. cit., p. 143.