2.1. L’institution et le public

Le stage a été effectué dans le centre des langues de l’université d’Oldenbourg (Allemagne). L’université a été fondée récemment (en 1973). Aujourd’hui, plus de 11.000 étudiants suivent surtout des études de sciences naturelles et de sciences humaines et sociales, souvent combinées avec la filière « Lehramt », c’est-à-dire une filière permettant d’enseigner à l’école, au collège ou au lycée.

Le stage a été effectué dans le centre des langues de l’université d’Oldenbourg (Allemagne). L’université a été fondée récemment (en 1973). Aujourd’hui, plus de 11.000 étudiants suivent surtout des études de sciences naturelles et de sciences humaines et sociales, souvent combinées avec la filière « Lehramt », c’est-à-dire une filière permettant d’enseigner à l’école, au collège ou au lycée.

Le centre des langues propose des cours d’une quinzaine de langues, entre autres des cours de français, espagnol, anglais, chinois, russe, mais aussi des langues plus « exotiques » comme l’ukrainien, le suédois et le kurde. Toutes les langues peuvent être commencées sans connaissances préalables. Ainsi, les premiers 4 semestres servent à faire connaissance et à établir des compétences au niveau élémentaire (selon le cadre européen commun de référence (2001), le niveau élémentaire représente le niveau A1 et A2). Ces cours se composent de 4 à 6 heures hebdomadaires et dans les premiers deux semestres de 30 heures de cours intensifs supplémentaires (5 fois 6 heures), qui ont le plus souvent lieu le week-end. Les cours du niveau seuil et avancé (utilisateur indépendant) sont conçus pour deux semestres et ont pour objectif de préparer aux niveaux B1 et B2 du cadre européen de référence. Les cours se composent de 2 à 4 heures hebdomadaires. Tous les cours peuvent être suivis par les étudiants et les employés de l’université. Comme dans le nouveau système de Bachelor et Master, il est souvent obligatoire d’avoir des connaissances d’une ou plusieurs langues étrangères, les cours viennent d’être restructurés afin que les étudiants puissent recevoir des points ECTS en suivant les cours de langues. Ils sont gratuits pour tous ceux qui les suivent dans le cadre de leur curriculum universitaire. Bien sûr, il n’est pas nécessaire de suivre tous les cours dès le niveau le plus bas, mais des tests de positionnement sont effectués au début de l’année pour pouvoir placer les étudiants au niveau adéquat.

Le stage a été effectué dans le département de français. Ce département est plutôt petit avec 4 professeurs vacataires qui assurent 3 cours du niveau A1, 2 cours du niveau A2, un cours du niveau B1 et un cours du niveau B2. A partir de l’année prochaine, un cours du niveau C1 est prévu pour les nouveaux étudiants de Master. Comme chaque cours se compose d’une quinzaine d’étudiants, on dénombre ainsi une centaine d’étudiants de français.

A chaque fin de semestre, un examen a lieu pour tester surtout les compétences de compréhension orale et écrite et d’expression écrite. De plus, chaque année, il y a la possibilité de passer les épreuves de DELF/DALF, selon son niveau. Ces épreuves ne font pas particulièrement partie de la préparation du cours et ne sont pas obligatoires pour obtenir des points ECTS. Pourtant, beaucoup d’étudiants profitent de cette offre et s’inscrivent aux épreuves. A peu prés la moitié des étudiants se sont décidés à passer le DELF. Ainsi, il y a 23 étudiants qui se sont inscrits pour passer le niveau A1, 8 étudiants pour passer le niveau A2, 14 étudiants pour le niveau B1 et 3 étudiants pour le niveau B2.

Dans tous les cours, le manuel « Campus » (par exemple 2004) est utilisé. Ce manuel s’inscrit dans l’approche communicative, en proposant pour chaque nouveau chapitre des compétences qui peuvent être acquises par l’apprenant (par exemple parler du temps ou exprimer des conséquences). Les cours suivent l’ordre du manuel. Ainsi, dans chaque cours, une double-page du manuel est traitée : c’est-à-dire que le nouveau texte est écouté et compris, les structures sont analysées et les exercices écrits et oraux sont effectués, le plus souvent dans un travail en groupe. Les exercices sont des exercices structuraux pour la grammaire et le vocabulaire, suivis de jeux de rôles ou d’autres exercices communicatifs. Comme les cours sont organisés de telle sorte qu’un livre entier soit traité en un an (chaque livre préparant en théorie à un niveau du cadre européen de référence), les cours sont assez compacts et il ne reste que très peu de temps pour répéter les éléments vus dans des leçons précédentes ou pour laisser assez de temps pour pratiquer les nouvelles formes. Les apprenants disposent d’un cahier d’exercices afin de consolider les structures apprises à la maison. Les exercices ne sont pourtant pas corrigés en cours, mais les apprenants disposent d’une copie des corrections pour contrôler eux-mêmes leurs résultats. La plupart des étudiants interrogés admettent cependant qu’ils ne font pas régulièrement leurs exercices, ne trouvant pas le temps et ne ressentant pas assez de pression pour s’y contraindre.

En ce qui concerne la grammaire, le manuel l’introduit au fur et à mesure du besoin communicatif. Elle est présentée sur la même page, dans un cadre coloré, d’une manière courte et organisée. Dans les annexes du manuel se trouve une explication plus détaillée, classée par point de grammaire. En cherchant dans les deux manuels des deux premières années (donc jusqu’au niveau A2/B1), nous avons trouvé trois pages avec des explications sur les déterminants. Il s’agit de l’explication de la différence des articles défini et indéfini, de l’expression de la nationalité et de l’emploi du partitif. Ces explications sont entourées de situations contextualisées, telles que « présenter et décrire des personnes » et « préparer une fête ».

En tant que stagiaire, il nous a été offert la possibilité de préparer les étudiants aux épreuves du DELF/DALF et de surtout leur donner l’occasion de revoir certains problèmes rencontrés en cours, de répondre aux questions et de les entraîner à l’interaction et à la compréhension et l’expression orales. Cette offre facultative (et en plus des 4 heures hebdomadaires et des 30 heures compactes) a été faite la première fois ce semestre mais il est devenu clair que les étudiants ressentaient le besoin de faire plus pour se sentir préparés au DELF. Nous avons alors proposé 3 cours de 2 heures auxquels sont venus une quinzaine d’étudiants des niveaux A1 à B2. La salle que nous avions à notre disposition était la salle multimédia, équipée de 12 ordinateurs avec des casques, accès Internet et équipés avec le programme « Tell me more ». Dès le début, il nous semblait nécessaire d’évaluer d’abord les besoins des étudiants. Il est apparu que le besoin ne différait pas beaucoup dans les niveaux différents, puisque tous les étudiants ressentaient le besoin de parler plus et de s’entraîner à la compréhension orale. De plus, les niveaux A1 et A2 avaient souvent également besoin d’une explication de certains points de grammaire (par exemple les pronoms d’objet direct et indirect et les pronoms possessifs), tandis que les niveaux B1 et B2 faisaient plus attention aux tournures utilisées dans les documents et au vocabulaire bien utilisé. La compréhension orale, un élément essentiel dans les cours proposés a bien sûr été choisie selon le niveau des étudiants présents. Ainsi, ceux du niveau A1 se sont le plus souvent entraînés avec le programme « Tell me more », après avoir fait quelques exercices de communication qui pourraient aussi avoir lieu dans l’examen du DELF ou qui font partie des compétences du niveau A1 (entre autres présentation de soi-même, poser des questions à un interlocuteur, décrire son lieu d’habitation ou une journée quotidienne). Les étudiants du niveau A2 ont également encore pu profiter du programme « Tell me more », mais ils étaient également capables de suivre des documents sonores sur Internet. Pour cela, le site de TV5 a été une ressource importante, puisqu’un grand nombre de vidéos ou de sons sont déjà didactisés pour des niveaux différents. En ce qui concerne les exercices d’expression orale, nous nous sommes orientée sur les sessions antérieures du DELF. Pour les étudiants du niveau B1 et B2 5 , nous avons également profité de l’offre de TV5, et aussi parce que la salle multimédia s’y prêtait parfaitement. Les étudiants pouvaient regarder les documents individuellement, travailler à leur rythme et les arrêter là où ils en avaient besoin. Les exercices d’interaction et d’expression orale étaient souvent basés sur les documents regardés. Ainsi, il était souvent possible d’animer une discussion autour du thème ou de s’imaginer la situation d’épreuve et de devoir présenter son opinion en forme de monologue. Bien sûr, d’autres exercices (comme décrire une image ou un événement ou faire un rapport sur une source d’information) ont trouvé leur place dans le cours.

Notes
5.

Seulement un étudiant de niveau B2 est venu suivre les cours, il a été intégré dans le groupe de niveau B1.