Conclusion

Dans ce travail, nous avons traité la difficulté des apprenants germanophones en ce qui concerne l’emploi approprié des déterminants en français.

Pour déterminer les difficultés, nous avons effectué une analyse contrastive dans le premier chapitre. Après avoir présenté les déterminants et leur emploi en allemand et en français, nous avons constaté qu’il n’y a non seulement des déterminants différents dans les deux langues, mais qu’il y a également un grand écart en ce qui concerne leur emploi. Notre hypothèse était alors que ces différences peuvent produire des difficultés chez les apprenants germanophones. Pourtant, nous avons également mis en évidence qu’en effectuant une analyse contrastive, notre but n’était pas un but béhavioriste mais que nous voulions tenir compte des différences pour montrer aux enseignants quelles formes vont probablement prendre plus de temps pour être acquises.

Dans le deuxième chapitre, nous avons testé les hypothèses avancées dans le premier chapitre. Ainsi, nous avons effectué un test à trous avec des apprenants de l’université d’Oldenbourg, apprenants du niveau A1 à B2. Les résultats ont confirmé ce que nous avions avancé : les difficultés des apprenants comprennent majoritairement les déterminants qui n’existent pas en allemand (comme le partitif) ou les emplois qui diffèrent (comme la généralisation extensionnelle). Nous avons de plus constaté que l’enseignement même de la grammaire, ou plutôt des déterminants, n’est pas effectif. Ainsi, les apprenants ont souvent appris certaines règles, mais ne les ont pas intériorisées. De plus, nous avons observé qu’il manque souvent un lien entre les différentes règles. Les apprenants sont en effet souvent hésitants en ce qui concerne certains emplois, surtout quand les formes des déterminants se ressemblent. Finalement, nous avons également constaté que certaines formes (comme le de de la règle de cacophonie), assez fréquentes chez les francophones, ne sont pas enseignées.

Dans le troisième chapitre, nous avons présenté quelques théories didactiques qui ont des conséquences sur l’enseignement de la grammaire en langue étrangère. Ainsi, Krashen propose de ne pas enseigner la langue étrangère par une approche explicite mais préfère fournir de l’input afin que l’acquisition s’effectue d’une manière semblable à l’acquisition de la langue maternelle. Swain (1985) a critiqué cette approche en montrant que l’input n’est pas suffisant pour acquérir la langue en cours. Avec entre autres Weskamp (2001), elle constate qu’une focalisation sur la forme (par un processus explicite) doit également avoir lieu. Nous avons également constaté que la focalisation sur la forme peut le mieux être effectuée en utilisant des documents authentiques. Il est également préférable d’introduire une nouvelle structure à l’aide de l’approche inductive.

Dans le quatrième chapitre nous avons présenté quelques activités qui pourraient être intégrées dans le cours de français à l’université d’Oldenbourg. D’abord, nous avons proposé d’introduire le partitif à l’aide de l’approche inductive, suivi de quelques activités communicatives. De plus, il nous semblait important d’assurer un apprentissage suivi en effectuant des séances sur le partitif à une certaine distance du cours d’introduction. Ensuite, nous avons proposé des activités pour élargir l’emploi d’une structure. Ainsi, le partitif est utilisé avec les noms de masse mais également avec les noms abstraits. Les activités proposées visent à faire le lien entre les connaissances sur les noms de masse qui peuvent faciliter l’emploi des noms abstraits. Finalement, nous avons également essayé de présenter des activités sur la règle de cacophonie, généralement oubliée dans les manuels. Il s’agit ici d’une restriction de l’emploi déjà connu par les apprenants. Ce qui nous semblait surtout important dans ce cas était d’assurer que les apprenants apprennent à faire la différence entre le spécifique et le générique et qu’ils comprennent que dépendant du contexte, le déterminant des peut aussi bien être spécifique que générique.

Pour conclure, l’on peut dire que l’observation la plus importante nous semble le fait que les déterminants posent en effet un problème aux apprenants germanophones. De plus, nous avons constaté que dans les cours de langue étrangère, il vaut mieux intégrer la grammaire explicitement puisque seulement une focalisation sur une structure assure également que les apprenants l’utilisent par la suite. Finalement, en intégrant les théories d’apprentissage et les conclusions sur les difficultés des apprenants, nous avons pu proposer de nouvelles activités qui peuvent être appliquées en cours de français.