3. Une insertion de l’IMF prenant appui et renforçant les réseaux sociaux d’accès à la liquidité

La disponibilité d’une offre contractuelle de liquidité ne rencontre pas automatiquement une demande qui serait le résultat exclusif d’une évaluation de l’utilité espérée que le bien ou le service doit procurer au client-bénéficiaire. En effet, peut-on réellement ramener les critères de justice sociale à une comparaison interindividuelle des moyens dont chacun dispose et considérer ainsi que les seuls critères d’exclusion de l’accès au marché seraient à rechercher soit au niveau des caractéristiques de l’offre dont certains ménages ne pourraient remplir les conditions requises, soit à celui des caractéristiques de la demande émanant des ménages au sein de la population-cible ? C’est l’objet de cette troisème partie qui se focalise sur les mécanismes d’accès à la source de liquidité procurée par le dispositif de microfinance ainsi qu’aux moyens mis en place par les bénéficiaires pour s’assurer la continuité de cet accès.

Nous montrons que des facteurs liés à l’appartenance sociale entrent en jeu et déterminent non seulement l’accès au dispositif de microfinance (chapitre 6) mais également, la continuité de cet accès (chapitre 7). Ces déterminants sociaux rendent peu probable l’hypothèse de la substitution totale des relations de dettes/créances, qui prévalent au sein du réseau social, par l’offre de crédit procurée par l’IMF. Le recours aux analyses statistique et économétrique confirme ces résultats (chapitre 8).