§3. Statut de la terre et importance des acticités agricoles pour la subsistance des villages étudiés

Dans l’État d’Oaxaca, plus de 40% de la population économiquement active se dédie à des activités du secteur primaire que sont l’agriculture, l’élevage ou la pêche. Paradoxalement, ces activités représentent au total à peine plus de 4% du PIB de l’État. Dans la région de la Sierra Sur 90 où nous avons travaillé dans un premier temps, les activités du secteur primaire avoisinent davantage 80% voire 85% de la population considérée comme étant économiquement active [INEGI, 2000]. L’activité agricole est prépondérante, elle représente le moyen principal de la survie des ménages. La production de maïs (ou milpa lorsqu’il est cultivé avec le haricot noir ou frijol) constitue la culture la plus répandue et est destinée, pour l’essentiel, à l’auto-consommation des ménages. Vient ensuite la culture du café que l’on peut qualifier de culture de « rente » puisqu’elle est destinée à la vente, mais le qualificatif ne semble guère approprié depuis une dizaine d’années au vu de l’évolution du prix de vente du café 91 . Le café n’est pas cultivé par tous (ce qui génère une différenciation socio-économique), certains ménages ne vivent que du maïs et du petit élevage, le taux de monétarisation est relativement faible pour ces ménages. D’autres cultures telles que la canne à sucre et quelques légumes sont soit consommées par le ménage soit vendues localement mais ne constituent pas l’essentiel des revenus monétaires. Au-delà de la production agricole les ménages ont d’autres opportunités de générer ou gagner le revenu monétaire indispensable à la survie de la famille. Ces activités concernent le petit commerce, l’emploi salarié agricole temporaire ou encore les activités salariées ou non liées à la construction.

Nous décrivons ci-après les activités productives ou génératrices de revenus des ménages auprès desquels nous avons mené nos enquêtes.

Notes
90.

Dans la Sierra Sur et plus spécifiquement dans les villages étudiés, la population est considérée comme indienne, suivant les critères de langue. Le groupe ethno-linguistique auquel elle appartient est nommé Zapotèque Loin d’être le seul groupe présent dans l’État de l’Oaxaca (qui en compte 18 différents) il constitue le groupe ethno-linguistique prépondérant dans cet État : 65% de la population totale indigène.

91.

D’après les données officielles produites par la CEPAL- Commission économique pour l’Amérique Latine- le prix du café est globalement passé de US$ 80 en 1990 à US$ 50 pour un quintal. Ce chiffre dissimule cependant des différences régionales [Flores et al. 2002].