C- Les prêts auprès du prêteur professionnel : le recours à un réseau de relations sociales plus éloigné

La figure de l’usurier existe au sein des villages étudiés mais la différence avec le prêt à intérêt décrit précédemment, s’établit moins au niveau du prix du crédit,qui peut être comparable à ceux pratiqués entre parents, qu’au caractère plus contractuel et socialement plus distant de la transaction. Une personne ne sollicitera le prestamista (prêteur privé ou professionnel) qu’en dernier ressort, c’est-à-dire si elle n’a pas trouvé de solution parmi son réseau de relations sociales immédiat ou plus éloigné. Les sommes mises à la disposition par le prêteur privé peuvent également atteindre des niveaux difficilement accessibles au sein du réseau social. Ainsi, le prêteur professionnel peut prêter 20.000 pesos (ou US$2 000). Un document écrit (nommé « pagaré » ou « vale ») 110 contractualise la transaction ; il est signé par le prêteur, l’emprunteur et son aval. Le taux d’intérêt varie suivant les personnes entre 10% et 20 ou parfois 25% par mois. Soulignons pas ailleurs que les producteurs libres peuvent obtenir des avances sur récolte de la part d’acheteurs de café et ainsi faire face aux dépenses liées à la production.Le prix d’achat de la récolte est en général plus bas que le prix d’achat de la coopérative, mais celui-ci varie en fonction des périodes. En dehors de ces relations « individualisées », il existe également des formes collectives d’accès à l’emprunt.

Notes
110.

Ce document mentionne la somme prêtée, les noms et prénoms du prêteur et de l’emprunteur, le taux d’intérêt et le terme négocié mais négociable le plus souvent.