Section 4. L’organisation de la dette tournée vers la circulation de la monnaie et des richesses

Rappelons que le cadre théorique dans lequel s’inscrit cette réflexion dépasse la vision atemporelle, atomisée et auto-régulée qui se trouve au fondement de l’analyse économique standard. Au contraire l’approche institutionnelle dans laquelle s’inscrit ce travail nous a permis de réintroduire la temporalité, l’incertitude et la dimension collective de toute action économique. Dans cette optique, on s’interroge sur les mécanismes pour se prémunir de l’incertitude. La dimension fonctionnelle des pratiques de dette/prêt constitue un mode de gestion de l’incertitude, qui prend appui et est régulé au niveau du réseau social par le biais de liens sociaux plus ou moins étroits (§1). L’identification de logiques communes formant une norme générale de comportement vis-à-vis de la circulation de la monnaie et des richesses au travers du phénomène de la dette apparente cette dernière à une institution, c’est-à-dire à une forme de médiation entre les niveaux d’action individuels et collectifs.

Se pose alors la question de l’homogénéisation des comportements individuels permettant d’assurer une certaine stabilité de cette institution. Les figures théoriques présentées nous conduiront à affirmer le caractère éminemment collectif de cette homogénéisation (§2).