Conclusion du chapitre

L’implantation du dispositif de microfinance que nous étudions répond à l’objectif de remédier à la faible couverture en services d’épargne et de crédit principalement observée dans les régions rurales du territoire mexicain et se faisant à l’exclusion des populations les plus pauvres, marginalisées socialement et économiquement. De cet objectif découle une méthodologie d’intervention spécifique visant à la fois à dépasser certaines barrières sociales, économiques, linguistiques et géographiques et à adapter au mieux les services offerts aux spécificités de la demande potentielle. Comme nous l’avons souligné, l’intervention est largement inspirée de l’expérience intensément médiatisée de la Grameen Bank au Bangladesh, laquelle a essaimé dans de nombreuses régions du monde. Cependant, loin d’une réplication aveugle, les dispositifs inspirés de ce modèle se sont adaptés au contexte local.

Ainsi en ce qui concerne le dispositif concerné, les caractéristiques des services proposés diffèrent sensiblement entre deux régions d’implantation aux caractéristiques socio-économiques divergentes.

L’initiative étudiée émane de la « société civile » mais s’inscrit dans le cadre de politiques publiques appuyées par la Banque Mondiale visant à accompagner le développement de l’offre de services financiers dans les régions où l’offre formelle est considérée comme insuffisante. Pour autant, si l’intervention de l’État est perçue de façon positive par la majorité des acteurs de la microfinance (décideurs politiques, bailleurs de fonds, etc.) ou des milieux académiques, celle-ci ne peut, selon certains, être que temporaire et vise à encadrer l’émergence d’institutions rentables.