Section 1. Préserver le droit d’accès, un enjeu de taille pour les clients-emprunteurs de l’IMF

Le dispositif de microfinance que nous étudions se trouve dans une situation de « quasi-monopole ». Cela ne signifie pas que l’IMF soit la seule à procurer de la liquidité sous forme de prêts, bien au contraire. Selon Guerrien [2000], la situation de monopole est identifiée à partir du degré de substituabilité existant entre les biens ou produits offerts dans le contexte étudié. Les critères de substituabilité peuvent êtres définis à partir des caractéristiques intrinsèques de chacun des « produits » offerts mais également en fonction du « lieu où est disponible » le bien ou service concerné. Ainsi, la distance entre « offreurs » ou les coûts de déplacements supportés par les acheteurs pour accéder au bien/service constituent autant d’indices également pertinents du degré substituabilité tout au moins pour la frange des « clients potentiels » n’ayant pas la possibilité de se déplacer ou de faire face à la dépense occasionnée par le transport pour acquérir le bien/service. Ajoutons donc que le degré de substituabilité est non seulement « relatif » puisque déterminé selon des critères plus ou moins objectifs en fonction de la demande existante dans un contexte donné mais que la hiérarchie de ces critères comporte également une part variable selon les contextes socio-culturels étudiés (§1). Enfin, le degré de substituabilité comporte une part « subjective » propre à la personne (caractéristiques de ses préférences) et à sa situation socio-économique (§2).