Section 3. Ni défection, ni prise de parole : le choix d’une « troisième voie »

Ce que nous observons sur le terrain est que le décalage existant entre l’offre et la demande de crédit est, du fait de la rareté de la liquidité, approprié au travers de comportements individuels et d’arrangements collectifs lesquels permettent de rendre l’offre conforme aux nécessités et capacités financières des emprunteurs. En d’autres termes, entre la défection et la prise de parole, les clients/membres du dispositif de microfinance empruntent ce que Pierre Bourdieu [1984] nomme la « troisième voie » qui correspond dans notre contexte à des stratégies individuelles et des arrangements collectifs visant à rendre l’offre adéquate aux besoins réels. Avant de décrire les stratégies des clients de l’IMF pour adapter l’offre à leurs besoins sans quitter l’organisation (§2), nous nous attachons à démontrer le faible niveau d’abandon ou de défection de la part des emprunteurs du dispositif de microfinance étudié (§1).