Annexe 9. Utilisation des transferts privés reçus de la migration

Le débat concernant le rôle des transferts monétaires de migrants dans le processus de dévéloppement tient à l’heure actuelle une place considérable. De nombreux auteurs y voient une source prometteuse de financement du développement des localités d’où sont originaires les migrants. En 2002, les transferts migratoires ont représenté en moyenne 6% du revenu total des familles rurales au Mexique. L’importance de ces transferts dépasse dans certains pays et notamment le Mexique le niveau microéconomique puisqu’au niveau macroéconomique ces flux monétaires constituent l’une des principales sources de financement [Boucher et al., 2005]. Or, pour identifier les liens potentiels entre ces transferts et le développement local il est intéressant d’identifier l’utilisation que les familles en font. Le tableau ci-dessous synthétise les informations collectées auprès de l’échantillon des ménages (109) rencontrés dans la Mixteca, région de forte migration vers les États-Unis. Soulignons que les transferts ne sont le plus souvent pas destinés à une seule dépense.

Source: Morvant [2005a]

Il est intéressant de remarquer qu’une partie de l’argent est à nouveau envoyé dans d’autres localités du pays, le plus souvent pour subvenir aux dépenses scolaires d’enfants du ménage scolarisés dans le supérieur. On observe le plus souvent que ce sont les aînés émigrés, lesquels n’ont pas eu l’opportunité de faire des études, qui financent ainsi une partie de la scolarité des frères et sœurs cadets. Sur une année, le montant moyen ré-envoyé par les famille reprsente environ US$ 1500.