Chapitre cinquième
De l’Église missionnaire à l’Eglise locale

L'implantation de l'Église locale contribua aux progrès de l'évangélisation et permit l'extension du christianisme sur presque toute l'étendue du vicariat apostolique de Beni. Le développement des œuvres pastorales, scolaires, sanitaires et sociales aboutit à une transformation socioculturelle et religieuse du peuple nande.

Ce dispositif missionnaire, animé d'une double motivation, la christianisation et le progrès social du peuple, fut à la base du changement de méthode d'évangélisation régie depuis 1958 par un directoire. Cette méthode consiste dans la décentralisation, et le contact plus étroit avec le peuple favorisant une certaine acculturation du message du christianisme.

Cette stratégie missionnaire avec ses œuvres et son personnel diversifiés est située dans un contexte de décolonisation. Elle rencontre l’éveil des messianismes locaux à caractère syncrétique, politique et religieux 633 . Elle se place aussi dans le sillage de l'aggiornamento de l'Eglise véhiculé par le Concile Vatican II (1963-1965).

Ces facteurs sont à la base de l'érection du vicariat en diocèse de Beni (1959), ensuite en diocèse de Butembo-Beni (1965) que dirigera Mgr Emmanuel Kataliko depuis 1966. Aussi, la convention bilatérale ratifia la passation du pouvoir et régie, jusqu’en 1986, les relations entre les Assomptionnistes et le clergé diocésain. Jusqu’à cette, la distinction des biens entre les deux institutions religieuses ne fut pas encore clairement définie.

Notes
633.

Nous reviendrons sur ces aspects quand nous parlerons des résistances à l’évangélisation du diocèse de Butembo-Beni dans ce travail.