2.5.2. Passation du pouvoir (1959-1966)

À l'érection du diocèse de Beni en 1959, le pays connut les évènements de l'indépendance (30 juin 1960), produits d'un patriotisme exaspéré déjà en germe dans les mouvements messianiques à caractère politique et religieux : le kimbanguisme (1921) et le kitawala (1940). Ces mouvements éveillaient à une conscience nationale en revendiquant la libération de la colonisation et une religion pour les Noirs.

Ils furent condamnés par les missionnaires pour leur syncrétisme religieux, accusés de démolir les fondements du christianisme et d’engendrer des renégats. De son côté, prétextant leur xénophobie, le pouvoir colonial persécuta ces mouvements qui se réfugièrent dans la clandestinité avant l'indépendance du pays 648 .

Dans le diocèse, l'idéologie patriotique a d'abord marqué l'élite des lettrés diffusant des idées marxistes, considérant le christianisme comme la « religion des blancs » opposée au progrès scientifique dans le pays. Cette critique fut adressée aux missionnaires qui collaboraient avec le colonisateur, et qui, par conséquent, ne pouvaient plus exercer leur autorité, leur rôle social et éducatif dans la promotion des Noirs à coopérer au développement du pays en attendant qu'ils le prennent en mains 649

De cette idéologie naquit dans le vicariat de Beni un sentiment anticolonialiste et antipaternaliste de méfiance à l'égard des missionnaires. On voyait dans ces mouvements religieux un moyen d’accéder à l'indépendance et de réaliser la promotion sociale des Noirs dans tous les secteurs de la vie 650 . Ces attitudes négatives de l'élite à l'égard de l'Église, ébranlèrent la population : plusieurs prirent des distances à l’égard de l’Église, les villages éloignés des paroisses furent privés des catéchistes et d'instruction jusqu'à ce qu'on trouve un catéchiste volontaire et bénévole ; il y a eu aussi une diminution et une irrégularité dans la fréquentation de la prière et la réception des sacrements 651 .

Les missionnaires ne furent pas non plus épargnés par l'évènement de l'indépendance : douze missionnaires quittèrent le Congo laissant derrière une forte diminution dans le personnel évangélisateur déjà réduit et des communautés chrétiennes sans pasteurs. Toutefois, la grande partie de la population resta calme 652  ; et même les militaires tout en perquisitionnant dans les communautés religieuses garantissaient les missionnaires et religieuses de leur protection.

Les évènements de l’indépendance furent suivis par la rébellion muleliste en 1964. Les missionnaires durent quitter le pays, car leur vie était en danger pendant que les autochtones se mirent à l’abri du danger au milieu de la population locale. Mgr Henri Piérard retrouva sa résidence le 24 décembre 1964, suivi d'autres missionnaires dans les six premiers mois de l'année 1964.et les membres du clergé diocésain ainsi que ceux des congrégations religieuses autochtones 653 pour reprendre leurs charges et rejoindre leurs communautés chrétiennes respectives.

Désignation Nombre Désignation Nombre
Pères Assomptionnistes 61 Frères de l'Assomption 68
Clergé diocésain 25 Ptes Srs de la Présentation 184
Frères Assomptionnistes 13 Compagnie de Marie 33
Oblates de l'Assomption 31 Petits Frères de Jésus 4

Durant la rébellion, les communautés chrétiennes privées de leurs pasteurs restèrent sans instruction religieuse, scolaire et sans sacrements. Les chrétiens s'enfuirent en milieux encore non évangélisés où le danger du syncrétisme et du retour aux pratiques traditionnelles les guettait. Il y a eu un relâchement dans la vie chrétienne à telle enseigne que Mgr Henri Piérard déclara : « la morale et la justice se voilèrent la face 654  »

A l’intérieur de l’Eglise locale, la situation était aussi mouvementée. Bien que les œuvres apostoliques et sociales progressaient à cause du renfort des missionnaires qui était pourtant insignifiant devant l'immensité du champ apostolique, la charge pastorale devenait de plus en plus pesante pour les missionnaires. Au poids de l'âge et de la mauvaise santé des premiers missionnaires s'ajoutaient la fatigue des jours, et les départs en congé qui créaient des vides dans les postes. Du point de vue économique, les questions financières ne trouvaient pas des solutions immédiates.

Sur le plan relationnel, les tiraillements entre les missionnaires pouvaient parfois aboutir à un climat de confusion. Cette situation semble avoir perduré à tel point que Mgr Henri Piérard relata qu'il régnait dans le vicariat une « certaine mentalité du Tour de Babel 655  ». Cette mentalité peut se comprendre par la présence de deux générations dans le rang des missionnaires : les vieux et le jeunes venus après la guerre. Certains missionnaires, dans ce contexte, se plaignaient de leur évêque auprès de la Congrégation de la Propagande et du Supérieur Général, le Père Wilfrid J. Dufault.

Parmi les accusations portées contre Mgr Henri Piérard, les missionnaires 656 relevaient son état de santé car il devenait de plus en plus maladif. Ils soulignaient qu'il était souvent dépassé par les problèmes du moment, qu'ils ne voyaient plus en lui « le chef voulu pour le diocèse 657  », qu'il n'incitait plus les missionnaires à la prière 658 , et qu'il freinait leurs initiatives dans la fondation de nouveaux postes 659 .

Certes, la santé de Mgr Henri Piérard devenait de plus en fragile. Cependant, certaines exagérations des missionnaires viennent du fait que le vicaire apostolique avait une préférence marquée pour les grandes communautés. Il hésitait ainsi à multiplier les postes de mission qui désagrégeraient une vie religieuse en communauté apostolique.

En réalité, en dehors de la vie commune, la question la plus épineuse était celle des finances. Mgr Henri Piérard avait peur de la fougue des jeunes désireux de fonder des postes de mission. Aussi longtemps qu’ils ne lui demandaient pas des fonds pour ces entreprises, l’ouverture de nouveaux centres était tolérée même si parfois l’évêque était mis devant le fait accompli.

Cependant,il est aussi surprenant que la préférence de Mgr Henri Piérard pour la vie communautaire ait choqué certains missionnaires. Dans les années 1930, leurs prédécesseurs se plaignaient du fait qu'ils ne vivaient pas la vie commune comme leurs voisins, les Pères Blancs, et qu'ils étaient condamnés au Numquam duo 660 . Ce fait n'est nullement du côté de l'évêque un signe de défiance à l'égard des jeunes désireux de fonder de nouveaux postes. Il s’agit plutôt du conflit de deux générations dans le vicariat qui pouvait inciter Mgr Henri Piérard à prendre certaines distances et émettre certaines réserves.

En effet, les jeunes pouvaient avoir la tentation de vouloir faire une tabula rasa des expériences pastorales des anciens et de renverser ainsi les méthodes d'apostolats existantes. Il en est de même de l’allégation sur la prière qui semble une calomnie car, en 1954, lors de la célébration du jubilé d’argent de la présence assomptionniste au Nord Kivu, Mgr Henri Piérard évoquait la prière par les facteurs qui ont contribué à l'expansion du christianisme dans la contrée 661 .

La vraie explication de cette situation de confusion et d'accusations se retrouve dans la lettre du Père Aubain Collette, membre de la Curie généralice, à Mgr Sigismundi, Préfet de la Sacré Congrégation de la Propaganda fide. D'après ce document, les sept missionnaires qui se plaignaient de leur Pasteur avaient une « tendance à voir toute chose à leur point de vue professionnel particulier ». Cette tendance les poussait à « juger dans l'absolu avec intransigeance et exigence» :

‘« Dans cet esprit, ils se plaignent facilement de l'autorité qui ne peut administrer qu'avec des éléments (hommes, ressources, circonstances) de valeur très relative, qu'ils ignorent souvent, et avec le souci de la meilleure justice distributive. S'ils ne peuvent obtenir satisfaction, ils voient un obstacle au bien théoriquement souhaitable dans les défauts réels ou apparents de cette autorité en oubliant que celle-ci doit elle-même compter avec les déficiences de chacun des missionnaires 662  ».’

Dans ce contexte où certains missionnaires voulaient un pasteur à leur goût 663 Mgr Henri Piérard eut l’impression ou même la conscience de ne plus être en mesure d'assurer la responsabilité du vicariat. Ce fut à cette période qu’il demanda au Saint Siège d'être démis de sa charge épiscopale afin de mener paisiblement l'apostolat comme un simple missionnaire. Ce fut aussi, dans ce même contexte pénible qui pouvait le porter à une dépression et à la solitude, qu’il écrit successivement à son Supérieur général dans sa correspondance du 18 août et du 1956 :

‘« On risque d'oublier qu'on est venu ici par amour des âmes, on n'a plus le temps d'aimer ceux qui nous sont confiés, d'être gentil avec eux, de se mêler à eux, on vit sous pression. Je rêve d'un petit poste en brousse où je m'installerais pauvrement, avec tout mon temps à donner aux gens 664 . Je regrette de vous avoir peiné mais je pense de plus en plus avoir agi en conscience car les rapports avec les Pères me deviennent de plus en plus pénibles et cela se remarque dans mon attitude extérieure. Ce n'est pas tellement de leur faute, je ne les comprends plus et de plus en plus je suis porté à laisser faire ; il m'est impossible, seul, de suivre le train des affaires courantes toujours plus nombreux 665  ».’

Le Père Wilfrid J. Dufault, Supérieur général, et les membres de son conseil se montrèrent défavorables à cette requête. C’est pourquoi, le Supérieur général répondit : « Cela (consultation) me fortifie dans la conviction que cette démission serait tout à fait regrettable à l'heure actuelle, et pour vous et pour la mission 666  ».

Mais Mgr Henri Piérard, dans une situation de dépression nerveuse, et au milieu des questions financières, de la pénurie du personnel missionnaire dont certains étaient mécontents, et en face des exigences apostoliques provenant de la croissance de la chrétienté 667 , répliqua :

‘« Je ne vous cache pas que plus d'une fois j'ai regretté d'être revenu sur ma démission, non tant par désir de tranquillité que par inquiétude devant mon impuissance à suivre les exigences actuelles de l'apostolat, parce qu'aussi je suis porté à laisser faire et à ne plus réagir. Je n'ai confiance qu’en quelques anciens missionnaires de la première heure (...) Avec la grâce de Dieu, j'irai jusqu'à ce que je n'en puisse plus ou que les missionnaires eux-mêmes interviennent pour qu'on me remplace 668  ».’

Cependant, cette situation de malaise généralisé ne doit pas laisser croire qu’il régnait, de part et d’autre, des sentiments et des attitudes de malveillance. Ce fut, par contre le souci de bâtir ensemble une oeuvre commune qui se manifesta et se concrétisa par les oeuvres de cette même période (1950-1959) qui a connu une floraison de fondations de petites dix paroisses à tailles humaines.

Si Mgr Henri Piérard a tant insisté sur sa démission, ce fut en grande partie pour des raisons de santé qui avaient des graves retentissements sur la vie pastorale. Il le notifia auprès du Saint-Siège dans sa lettre de demande de démission, et informa le Père Wilfrid J. Dufault qu'il mettait en avant les raisons de santé et de fatigue cérébrale de plus en plus rapprochée qui ne lui permettaient plus de suivre le mouvement des oeuvres et d'assurer le développement du vicariat 669 .

Par conséquent, Mgr Henri Piérard ne se sentait plus en mesure de prendre seul la responsabilité d’une Église locale en pleine évolution à telle enseigne qu’en 1960 il déclara à son Supérieur général :

‘« Le temps vient de songer sérieusement à un coadjuteur ; je me suis bien rendu compte que je n'étais plus fait pour courir nos routes abominables, changer d'altitude du jour au lendemain ; je n'ai plus vingt ans, j'en ai soixante-dix ! Plus que jamais, un évêque doit être en contact continuel avec ses prêtres, ses religieux et religieuses, et ses chrétiens, laisser à d'autres mains l'administration, prouver son affection attentive à tous les siens le plus possible (...) et ma santé ne me permet guère de voyager sans cesse. Il n'est pas question de démission mais simplement de doublure réelle 670  ».’

Cette déclaration est en pleine continuité avec son vécu des années 1950. En 1956, Mgr Henri Piérard réclamait du Saint-Siège un évêque coadjuteur mais sa requête ne fut pas exaucée 671 . Devant ces faits, il renouvela sa démission dans sa lettre du 28 mai 1965 qu’il adressait à son Supérieur général en le suppliant d’intervenir pour lui auprès de la Congrégation de la Propagande afin qu’il obtienne la permission d’une « mise en retraite » .en invoquant la question de l'âge et de la santé.

Il proposa en outre que dans le contexte que vivait le diocèse, la présence d'un jeune évêque s'imposait pour prendre la relève et la direction pastorale du diocèse selon les directives du Concile Vatican II 672 . Informé de la situation, le Saint Siège établit avec la curie généralice une correspondance qui aboutit à l’approbation de la demande de retrait de Mgr Henri Piérard 673 à qui le Père Général demanda de présenter trois noms d'épiscopables parmi son clergé diocésain 674 .

Dans l'audience du 17 mai 1966 entre le Pape Paul VI et le Cardinal Agagianian, le saint Père transféra Mgr Piérard comme Évêque titulaire du diocèse de Molicunza en Mauritanie dans le district de Sétif et nomma, à la même occasion, l'abbé Emmanuel Kataliko 675 , un natif, membre du clergé diocésain de Beni, comme Évêque titulaire du diocèse après Mgr Piérard 676 . Rome ne révéla pas ces décisions aussi longtemps qu'elle attendait la réponse favorable du futur évêque. Celle-ci ne fut connue que dans l'après midi du 28 juin 1966 quand, l'Osservatore romano publia les actes du Saint-Siège pendant qu'il avait reçu dans le secret la réponse du nouvel évêque 677 .

Les réactions autour de l'accueil de cette élection d'un évêque autochtone dans le diocèse de Beni furent diverses. Mgr Henri Piérard y vit la réalisation de son désir, de ses souhaits et de sa demande de retrait à tel point qu’il s’exclama « la croix a changé d'épaules 678  ». De fait, après l'initiation de Mgr Emmanuel Kataliko à la charge épiscopale, Mgr Henri Piérard se retira dans un pavillon auprès de l'hôpital à Musienene pour que sa présence devienne ainsi moins encombrante auprès du nouvel évêque.

De son côté, Mgr Emmanuel Kataliko aurait préféré que les lettres de félicitations qui lui furent adressées s'accompagnent aussi de condoléances à cause de son inquiétude poignante en face de la lourde charge pastorale qu’il devait assumer 679 . Par ailleurs, selon la correspondance qui s’en suivit, il souhaitait ne pas être abandonné à lui-même avec son clergé diocésain mais de continuer à recevoir la collaboration des Assomptionnistes 680 .

Peut-être, y avait-il des membres du clergé, tant diocésain que régulier, qui préféraient recevoir un missionnaire comme nouvel évêque pour continuer un certain paternalisme religieux ? D'autres auraient-ils eu l'intention de décider du choix de leur évêque et auraient-ils préféré un autre évêque que Mgr Emmanuel Kataliko ? Enfin, la présence de l'évêque sortant n'empiéterait-elle pas sur la liberté d'action de son successeur 681 ? Chacun, selon sa sensibilités essayait de trouver une réponse à ces questions.

A propos de la nomination de Mgr Emmanuel Kataliko, la Congrégation des Augustins de l'Assomption vit en cet événement une source de joie qui couronnait l'effort généreux du travail hardi et désintéressé des missionnaires durant de longues années (1929-1966) 682 . Mgr Emmanuel Kataliko lui-même en était conscient et reconnaissant. Il en parla à deux reprises dans sa lettre du 15 août 1999 au vicaire général de la Congrégation, le Père Leander de Leeuw et dans son allocution du jour de son sacre quand il évoquait les Prêtres du Sacré-Coeur et les Assomptionnistes dans l'oeuvre de l'évangélisation du diocèse 683 .

L'attitude générale des missionnaires lors de la nomination et du sacre de Mgr Emmanuel Kataliko peut se traduire par ces quelques lignes :

‘« Nous, missionnaires, qui savons mieux que tout autre , les sacrifices et les efforts que nous ont coûté l'institution et l'épanouissement de l'Église de Beni, nous prenons sincèrement part à cette allégresse et à cette fierté, car nous y voyons le couronnement et comme l'apothéose de trente - sept années de labeur intense et généreux. Ce nouvel évêque, notre nouveau chef, c'est un peu chacun de nous qui l'avons préparé et formé. Cette florissante chrétienté, c'est Dieu qui l'a suscitée parmi nos travaux et nos prières 684  ».’

Lors de son élévation officielle au rang des successeurs des Apôtres, ni Mgr Emmanuel Kataliko ni Mgr Henri Piérard ne connaissaient le lieu et la date du sacre. Il y avait une double possibilité : la cérémonie du sacre pouvait se dérouler à Rome comme aussi à Butembo 685 . Cette incertitude provenait de l'expérience antérieure. En 1938, dans la bulle papale de nomination comme vicaire apostolique de Beni, il était notifié que Mgr Henri Piérard était dispensé de se faire sacrer à Rome et qu'il fallait qu'il choisisse un Évêque consécrateur en communion avec le Saint Siège. Ce choix tomba sur Mgr Albert Dellepiane, Délégué apostolique du Congo.

Devant cet embarras, Mgr Henri Piérard en appela au savoir-faire du Père Wilfrid J. Dufault pour que l'ordination épiscopale du nouvel évêque soit célébrée à Butembo. En fait, cet événement encouragerait les parents dans la pratique chrétienne, affermirait les convictions des vocations sacerdotales et fortifierait en même temps l'Assomption du Congo qui verrait dans ce sacre le couronnement de leur oeuvre missionnaire 686 .

La maison généralice des Assomptionnistes n'avait pas, non plus, des précisions sur les lieux et la date du sacre. Néanmoins, le Père Wilfrid J. Dufault communiqua aux Supérieurs majeurs des Provinces la date du 8 septembre 1966, et les incitant, à cette occasion, à prêter au nouvel évêque une forte collaboration. Cette date fut celle communiquée par Mgr Henri Piérard, l'évêque sortant, tandis que Mgr Emmanuel Kataliko, dans une lettre d'invitation de la curie généralice pensait au 11 octobre 1966. Ce fut finalement cette dernière qui fut maintenue

Le matin du 11 octobre 1966, en la fête de la Maternité divine de Marie, Mgr Henri Piérard, accompagné de deux Évêques consécrateurs, Mgr Ukec, Évêque de Bunia et de Mgr Busimba, Évêque de Goma, en présence de Mgr Kuba, évêque de Mahagi, sacra Son Excellence Emmanuel Kataliko, Évêque du diocèse de Butembo-Beni, dans la nouvelle cathédrale du diocèse portant le nom de Mater Dei, provenant de la fête patronale du jour.

Image n° 6 : Sacre de Mgr Emmanuel Kataliko (1966)
Image n° 6 : Sacre de Mgr Emmanuel Kataliko (1966)

Source : Revue Qu’Il règne (1967) n° 156, p. 9.

Parmi les autorités civiles, figuraient Denis Paluku, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, et Étienne Tshisekedi, Ministre de l'intérieur du Gouvernement central, qui, à l'occasion, ne cacha pas sa joie d'avoir représenté les hautes instances de la République au sacre du plus jeune des évêques congolais et de voir un fils du pays accéder à cette haute dignité.

Image n° 7 : Sacre et autorités politiques (1966)
Image n° 7 : Sacre et autorités politiques (1966)

Source : Revue Qu’Il règne (1967) n° 156, p. 11.

Il souligna ensuite la force de l'adaptation de l'Église catholique et exprima le souhait de la « voir poursuivre sa politique réaliste en confiant des destinées spirituelles de ce pays aux mains de ses propres fils ». Enfin, il remercia, d’une manière diplomatique, Mgr Henri Piérard pour le bien immense qu'il lui avait rendu par cette invitation et par l’aide que les missionnaires apportent aux fils de la nation 687 .

De son côté, Mgr Henri Piérard prononça une allocution 688 pour la circonstance. Il rappela au nouvel évêque, son successeur, les fonctions qu'il avait à exercer dans cette Église locale : l'enseignement de l'Évangile, la sanctification du peuple de Dieu et la direction du peuple dans une continuelle donation de soi. En effet, continua-t-il, « L'épiscopat n'est rien d'autre qu'un amour des âmes sans mesure 689  », lequel amour est l'expression visible de l'amour que Dieu porte au peuple.

Parlant ensuite du serment d'obéissance que le clergé tant diocésain que régulier devait au nouvel évêque, et de la bague épiscopale, symbole de la foi jurée et de la fidélité à l'Église, Mgr Henri Piérard exprima son attachement à l'Église de Butembo-Beni en ces termes :

‘« Je l'ai aimée, cette Église de Beni, et l'ai désirée belle, sans défaut, pure, parfaite, richement parée des joyaux de ses multiples œuvres, merveilleusement féconde en prêtres, vierges et saints ; elle n'est pas mon oeuvre particulière, mais celle du Christ dont je tenais la place. J'aurais voulu lui donner la plus grande preuve d'amour qui va jusqu'au sacrifice de la vie et Dieu n'accepta point qu'elle devienne pour moi une épouse de sang. (...). Oui, je sais à qui j'ai remis cette Église, l'âme de mon âme, et je vois son avenir lumineux 690  ».’

Il consacra, enfin, son successeur à la Vierge Marie, et renouvela le « vœu »qu'il s'était donné pour la mission en disant : « Ce diocèse, nous l'avons voulu terre mariale afin que vienne sûrement le Règne de Dieu 691  ». Cette allocution reflète encore une fois l'âme de Mgr Henri Piérard, religieux fortement attaché à sa Congrégation et à sa spiritualité comme aussi à l'Église.

Il y exprime aussi son dévouement pour cette Église, jusqu'au sacrifice de sa vie, par allusion aux moments périlleux de la rébellion (1964) durant lesquels il faillit offrir sa vie avec certains religieux et religieuses ainsi qu’avec un membre du clergé diocésain, l’abbé Philippe Muliatsenge 692 .

Présentant le nouveau Pasteur à ses ouailles, Mgr Henri Piérard, comme dans une prophétie, décrit la ligne de conduite qui se révélera le jour de ses obsèques 693 en ces termes :

‘« Je connais bien Monseigneur Kataliko Emmanuel. Tout ce que je vais dire c’est déjà ce qu’il est et ce qu’il sera toujours. Il sera pasteur de vos âmes, l’Évêque des pauvres, l’Évêque de ceux qui croient, mais de ceux également qui sont loin, qui ont perdu la foi et qui cherchent encore, comme à tâtons, le sauveur et tous ceux-là qui sont très chers… Il sera l’Évêque des jeunes, de cette jeunesse qui assurera l’avenir du pays et de l’Église de demain. Monseigneur sera le Père et la Mère, et le frère de vos âmes à tous, car il vous aimera. Il sera l’Évêque du Presbytérium, auréolé de la couronne de ceux qui partagent et unique sacerdoce avec lui, sans qui il ne peut rien, avec qui il peut tout par la grâce de Dieu… Monseigneur tiendra avec une bénédiction toute particulière la présence en ce Diocèse de ceux et celles qui se sont engagés, sur la voie des conseils évangéliques et donnent le témoignage des béatitudes annoncés par le Christ 694  ».’

A son tour, Mgr Kataliko prit la même orientation que son prédécesseur. Cette attitude provient en partie de l'esprit assomptionnistes dont il s'est imprégné durant sa formation et qu’il traduit dans une de ses lettres en signe de reconnaissance :

‘Elle (l'Assomption) nous a évangélisés et nous évangélise encore, elle nous a formés et nous continue à nous former et elle doit continuer à être à nos côtés pour nous aider et nous conseiller tel un père qui continue à guider son enfant même quand il devient grand. Hors, nous avons un devoir devant l'Assomption et nous devons le respecter c'est l'Assomption qui nous a donnés ce que nous sommes 695 .’

Le sentiment de reconnaissance à l'égard de l'Assomption pour ce qu'elle avait fait pour le diocèse impliquait aussi le désir d’une collaboration franche, réelle et désintéressée. Pour Mgr Emmanuel Kataliko, ensuite, son élévation au rang de l'épiscopat ne signifiait pas la rupture avec les missionnaires évangélisateurs mais bien une continuité.

Le souci de continuité avec son prédécesseur se traduit encore par la devise que Mgr Emmanuel Kataliko choisit : Duc in altum Mater Ecclesiae ; par le choix du jour de son sacre en la fête de la Maternité divine de Marie ; par la consécration de sa cathédrale à Marie, Mère de Dieu (Mater Dei) ; et surtout par son blason dans lequel la Vierge Marie couronnée de douze étoiles gouverne une barque.

Image n° 9 : Armoiries de Mgr Emmanuel Kataliko
Image n° 9 : Armoiries de Mgr Emmanuel Kataliko

Source : Revue Qu’Il règne (1967) n° 156, p. 2.

Dans la même perspective de continuité Mgr Emmanuel Kataliko exprima son désir de donner sa vie pour le diocèse en proclamant : « Je ne suis votre évêque que pour vous donner Jésus, vous aider à mieux le connaître, l'aimer et le servir 696  ». Bien qu'avec une nouvelle orientation de service, cette conviction rejoint la trilogie assomptionniste concernant Jésus-Christ : l'aimer, le connaître et l'imiter 697 .

Enfin, le sacre du nouvel évêque inaugurait une étape nouvelle quand Mgr Emmanuel Kataliko définit dans la conclusion de son allocution la ligne de conduite qui sera la marque spécifique de sa pastorale en mettant un accent particulier sur la dimension sociale de l'évangélisation. « Si le souci de vos âmes, disait-il, doit l'emporter sur toute autre préoccupation, nous ne serons pas indifférents à votre bien-être temporel, dans les limites voulues par Dieu : justice, paix, charité, promotion sociale, culturelle et intellectuelle 698  ».

En fait, pour Mgr Emmanuel Kataliko, la dimension sociale était une partie intégrante de l'évangélisation. Il s'évertua à poursuivre ce double objectif -évangélisation et action sociale- en ouvrant un centre de catéchèse à Butembo (1969), de nouvelles paroisses comme Mangina (1968), Mukuna Notre-Dame du Carmel (1988), Bingo (1990), Bulema (1990), et Kanyabayonga (1990).

De même, en vue du bien spirituel des chrétiens, Mgr Emmanuel Kataliko accueillit de nouvelles congrégations religieuses dans le diocèse, notamment les Orantes de l'Assomption (1970), les Soeurs de l'Ordre des Servites de Marie (1990) et les Petites Soeurs de Jésus (1991) revenues à leur ancien apostolat auprès des Pygmées de la paroisse de Mbao.

Dans le domaine social, Mgr Emmanuel Kataliko pouvait apparaître, à l'occasion, comme un « Evêque-cantonnier », attitude provenant de sa devise « savoir se dégourdir et se salir les mains 699  ». Il ouvrait ainsi des routes pour relier les régions paysannes aux cités, et participait lui-même aux travaux en vue stimuler la population locale. Ces voies routières favorisent non seulement le petit commerce mais aussi le contact fréquent des pasteurs avec les chrétiens les plus éloignés de la paroisse.

Au point de vue social, encore, il réhabilita en 1988 un projet d'hôpital arrêté en 1960, lors de l’accession du pays à l’indépendance. Par ailleurs, autour de sa résidence épiscopale, il lança des oeuvres de développent en ouvrant des centres de coordination comme le Bureau des Œuvres Médicales (B.O.M.), de la Caritas diocésaine, et une pharmacie desservant les postes de santé les plus reculés dans les paroisses du diocèse.

Soucieux de la formation culturelle et intellectuelle de la jeunesse, Mgr Emmanuel Kataliko ouvrit, enfin, en 1989, l'Université Catholique du Graben (U.C.G.) comportant plusieurs disciplines dans les sciences agronomiques, vétérinaires, médicales, et dans le domaine du droit, de l’économie, de la médecine, et des sciences politiques 700 .

Dans la même orientation, il s'efforça de donner une formation religieuse et intellectuelle aux agents de l'évangélisation de son diocèse : deux années de propédeutique furent instituées (1995) pour les futurs prêtres qui n'ont pas suivi leurs études au petit séminaire, un grand séminaire de théologie ouvrit ses portes en 1993, et dispensa des cours internoviciat pour les religieux et les religieuses du diocèse (1980-1985).

Somme toute, le sacre de Mgr Emmanuel Kataliko fut une étape nouvelle pour le diocèse. Il marqua la fin du jus commissionis ou Commissio 701 , par lequel la Congrégation de la Propagande, en 1928, demandait à l'Institut missionnaire des Assomptionnistes d'organiser l'évangélisation et d’édifier l'Église dans la mission de Beni. En outre, la Commissio comportait le droit d'avoir un des membres de l'Institut missionnaire nommé à la tête de cette circonscription ecclésiastique et le droit de donner une partie de l'apostolat ou de certaines oeuvres à d'autres Instituts religieux. Elle précisait enfin les prérogatives et les relations à établir entre les Supérieurs religieux et les Supérieurs ecclésiastiques dans la direction de la circonscription ecclésiastique sur le plan tant spirituel que temporel et juridique.

L'élection d'un évêque issu du clergé diocésain autochtone mit donc un terme au jus commissionis. Il revenait au nouvel évêque sous la dépendance de la Congrégation de la Propagande d'organiser le diocèse. Ainsi, pour ce qui concerne le diocèse de Butembo-Beni, les missionnaires évangélisateurs, c'est-à-dire les Religieux de l'Assomption, devinrent des apôtres dépendant de la juridiction de l'évêque autochtone et des collaborateurs au développement du diocèse.

Cette conscience et ce désir de collaboration avec le clergé diocésain fut le souhait de tous, l'Évêque sortant, Mgr Emmanuel Kataliko lui-même, et les Supérieurs de la congrégation. Les missionnaires eux-mêmes étaient animés des mêmes sentiments qu'un d'eux affirma :

‘« Cette florissante Église, c'est Dieu qui l'a suscité parmi nos travaux et nos prières. Et nous nous représentons de quel poids, à l'heure actuelle, elle va peser sur les jeunes épaules de Mgr Kataliko. Cela nous incite encore davantage à lui apporter notre concours, à mettre à son entière disposition notre expérience et notre zèle apostolique 702  »
Image n° 10 : Passation du pouvoir (1966)
Image n° 10 : Passation du pouvoir (1966)

Source : Mgr Emmanuel Kataliko et Mgr Henri Piérard (à droite), dans Source : Revue Qu’il règne ( 1972) n° 191, p. 24 et Qu’il règne (1967) n° 156, page de couverture

Notes
648.

Henri Piérard, Rapport annuel 1942-1943, p. 5 ; APAR, 2 MI 99 : Père Théodard Steegen au Père Wilfrid J. Dufault, Beni le 25 novembre 1959; APAR, 2 MI 94 : Père Edgar Cuypers avec le Père Wilfrid J. Dufault, Butembo le 21 décembre 1959 ; J GERARD., Fondements syncrétistes du Kitawala. Bruxelles, CRISP, 1969, p. 43-44. H DESROCHES, L'admdansistration et le sacré. Discours religieux et parcours politiques en Afrique centrale (1921-1957). Bruxelles, Bureau d'Editions pour un Développement Harmonisé, 19 83, p. 48-49.

649.

« Le matérialisme athée guette l'Afrique », dans Afrique Ardente (1958) n°107, p.11.

650.

APAR, 2 MI 102 : Père Théodard Steegen avec le Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 25 novembre 1959.

651.

Henri Piérard, Rapport annuel, 1958-1959 ; Correspondance du Père Marc Champion avec le Père Matthieu Sitone. Réponse au questionnaire.

652.

APAR, 2 MI 93, 2 : Père Edgar Cuypers au Père Wilfrid J. Dufault. Butembo, le 25 juillet 1960 ; APAR, 2 MI 93 : Correspondance de Mgr Henri Piérard avec le Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 25 juillet 1960.

653.

Tableau statistique du personnel ecclésiastique dans le diocèse de Beni en 1964. Cfr International Fides Service n°1, january 20, 1965, p. 126. Congo Leo, Over half missionary Priests and Brothers back, dans Beni diocese. (N.b. Ces feuilles détachées retrouvées chez les Assomptionnistes à Rome n'ont pas toutes les cordonnées.)

654.

Henri Piérard, Rapport annuel, 1963-1964.

655.

APAR, MI 67 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 18 août et 29 août 1956.

656.

Comme nous parlons d'une histoire encore vivante, nous nous gardons de citer les auteurs de certains faits.

657.

APAR, 2 MI 69 : Correspondance des missionnaires avec le Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 11 décembre et le 25 décembre 1959.

658.

APAR, 2 MI 69 : Correspondance des missionnaires avec le Père Wilfrid J. Dufault. Butembo le 16 décembre 1959.

659.

Lieven BERGMANS, op. cit., p. 107-110.

660.

Marie-Jules CELIS, op. cit., p. 9.

661.

Henri Piérard, Rapport annuel, 1953-1954.

662.

APAR, 2 TK 158, 1 : Père Aubain Colette à Mgr Sigismundi. Rome, le 11 janvier 1957.

663.

Nous avons interrogé à ce sujet à Beni comme à Butembo entre le 17-22 septembre 1995, lors de la retraite annuelle, certains missionnaires et membres du clergé diocésain qui affirmèrent que certains missionnaires fougueux, en face de la réticence de Mgr Henri Piérard à leur accorder ce qu’ils voulaient, imposaient leur point de vue et mettaient leur évêque devant un fait accompli.

664.

APAR, 2 MI 66 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J.Dufault. Beni, le 18 août 1956.

665.

APAR, 2 MI 67 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J.Dufault. Beni, le 29 août 1956.

666.

APAR, 2 MI 48, 3 : Père Wilfrid J. Dufault à Mgr Henri Piérard. Bruxelles, le 18 septembre 1956.

667.

APAR, 2 MI 66 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 18 août 1956.

668.

APAR, 2 MI 78 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 8 mai1957.

669.

APAR, 2 MI 66 : Mgr Piérard avec le Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 18 août 1956.

670.

APAR, 2 MI 120 : Mgr Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 30 juin 1960.

671.

APAR, 2 MI 66 : Mgr Piérard au Père Wilfrid J Dufault. Beni, le 18 août 1956.

672.

Mgr Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 28 mai 1964.

673.

Cardinal Agagianan et de Mgr Sigismundi au Père Wilfrid J. Dufault, Prot. Num. 1895/64. Rome, le 25 mai 1965 et Prot. Num. 4144/65, Rome, le 18 novembre 1965 ; Correspondance du Père Wilfrid J. Dufault avec Mgr Piérard. Rome, le 27 judans 1964.

674.

APAR, 2 LN 265 : Père Wilfrid J. Dufault avec Mgr Piérard. Rome, le 2 septembre1965 et le 30 novembre 1964.

675.

Son Excellence Mgr Emmanuel Kataliko, successeur de Son Excellence Mgr Henri Piérard, est né à Lukale en 1932. Il étudia au petit séminaire régional de Baudouinville et fut l'un des premiers séminaristes (Kataliko Emmanuel, Kakule Alphonse et Mucien Mupendawatu) envoyés par Mgr Piérard à Rome pour les études sacerdotales supérieures à l'Université Pontificale Urbaine. Ordonnés prêtres le 20 décembre 1958, ils eurent la joie et la fierté d'être reçus avec leur évêque en audience privée auprès du pape Jean XXIII, le 6 janvier 1959. Mgr Emmanuel Kataliko poursuivit ses études à l'université du Latran d'où il obtint un doctorat en théologie. Ensuite, Mgr Emmanuel Kataliko se spécialisa en sociologie à l'Université grégorienne jusqu'à la licence. De retour dans le diocèse en 1963, il devint vicaire paroissial de Butembo et aumônier des oeuvres sociales. Cfr. APAR, 2 LN 108 : Mission au Congo, op. cit., p.12 et Agence Internationale Fides, 2 juillet 1966.

676.

Cardinal Agagianan et de Mgr Sigismundi au Père Wilfrid J. Dufault, Prot. Num. 2266/66. Rome, le 18 juin 1966.

677.

APAR, 2 LN 293 : Père Leander de Leeuw à Mgr Piérard. Rome, le 28 juin 1966.

678.

APAR, 2 LN 281 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Beni, le 27 juin 1966.

679.

APAR, 2 LN 295 : Mgr Emmanuel Kataliko au Père Leander de Leeuw. Butembo, le 15 août 1966.

680.

APAR, 2 LN 294 : Mgr Emmanuel Kataliko au Père Wilfrid J.Dufault. Butembo, le 18 juillet 1966. APAR, 2 LN 278 : Mgr Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Butembo, le 28 juin 1966. APAR, 2 LN 283 : Wilfrid J. DUFAULT, Lettre circulaire aux Supérieurs majeurs. Rome, le 29 juillet 1966 ; APAR, 2 LN 282 : Mgr Henri Piérard avec le Père Léander de Leeuw. Butembo le 27 juin 1966 ; Emmanuel KATALIKO, « Allocution à l'occasion du sacre de Mgr Emmanuel Kataliko » , dans Le Royaume (1967) n° 62, p. 16.

681.

APAR, 2 LN 312, 3 : Correspondance du clergé diocésain avec la Sacré Congrégation de la Propagation de la Foi. Butembo, le 2 mars 1966 ; Correspondance des missionnaires avec le Père Wilfrid J. Dufault. Butembo, le 2 février 1966 ; APAR, 2 LN 275 : Mgr Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Butembo, le 22 février 1966.

682.

APAR, 2 LN 278 : Père Leander de Leeuw avec Mgr Henri Piérard. Rome, le 28 juin 1966.

683.

Emmanuel Kataliko, « Allocution », op. cit., p. 15-16.

684.

Alexis COLLARD, « Sacre de Mgr Emmanuel Kataliko, Evêque de Butembo Beni, », dans Le Royaume (1967) n° 61, p. 10-11.

685.

APAR, 2 LN 295 : Mgr Emmanuel Kataliko au Père Leander de Leeuw. Butembo, le 15 août 1966. Wilfrid J. DUFAULT, Lettre circulaire aux Supérieurs majeurs. Rome, le 29 juillet 1966.

686.

APAR, 2 LN 281 : Mgr Henri Piérard au Père Wilfrid J. Dufault. Butembo, le 27 juillet 1966.

687.

APAR, 2 LN 298 :Agence Internationale Fides, 26 octobre 1966.

688.

Henri PIÉRARD, « Allocution à l'occasion du sacre de Mgr Emmanuel Kataliko », dans Le Royaume (1967) n° 62, p. 9-14.

689.

Ibid., p. 13.

690.

Ibid., p. 12 et 13.

691.

Ibid., p. 14.

692.

Nous reviendrons sur cet aspect quand nous traiterons des résistances à l'évangélisation du diocèse de Butembo-Beni.

693.

. Matthieu SITONE, Hommages à Mgr Emmanuel Kataliko. Rome, 2004. Cet ouvrage est encore à l’impression.

694.

Henri PIERARD, « Allocution à l'occasion du sacre de Mgr Emmanuel Kataliko », dans Qu’il Règne (1967) n° 156, p. Sint unum (1966) n° 5, p. 8.

695.

APAR, 2 LN 295 : Mgr Emmanuel Kataliko avec le Père Leander de Leeuw. Butembo, le 15 août 1966.

696.

Emmanuel Kataliko, Allocution à l'occasion du sacre de Mgr Kataliko, op. cit., p. 17.

697.

Emmanuel D'Alzon, Ecrits spirituels, op. cit., p. 875.

698.

Emmanuel Kataliko, Allocution à l'occasion du sacre de Mgr Kataliko, op. cit., p. 17.

699.

Ces expressions sont chères à Mgr Kataliko qu'il en parle à temps et à contre temps quand il exhorte ses ouailles comme aussi ses séminaristes à un travail intense dans le domaine intellectuel et dans la voie du développement.

700.

Nous reviendrons sur ces œuvres dans la suite tout au long de ce travail dans la quatrième partie.

701.

La traduction française du décret dont le texte fut reccueilli des archives de Luluabourg qu'on peut retrouver dans les archives de l'Asuma du Zaïre au centre dansterdiocesadans de Kdansshasa est danstitulé Questiones de religiosis in missionibus. Le texte est daté de 1964 et nous nous référons ici aux pages 3-6.

702.

Alexis COLLARD, op. cit., p. 11.