3.2.3. Spécificité des Oblates de l’Assomption au Congo (1935-1996)

Du point de vue social, malgré le personnel qualifié assez réduit, elles s'engagent à une vie optionnelle et préférentielle pour et avec les pauvres par le biais de l'éducation entendue dans son sens le plus large à partir de la maternelle, en passant par le primaire jusqu'au secondaire. Héritières de leurs aînées, elles investissent aussi leur énergie dans les soins des malades dans les hôpitaux, les dispensaires et les Centres pour Handicapés Physiques.

Par leur travail de conscientisation et par leur exemple, les Oblates revalorisent le travail manuel qui a perdu son prestige lors de la colonisation car il était soit forcé soit réservé aux paysans, soit rémunéré dans les plantations et les mines. Ainsi, s'attellent-elles, par leur exemple, à aider les personnes à se tirer de leurs situations infra-humaines en les conscientisant et en les initiant à l'élevage du petit bétail, des animaux de la basse-cour, de la revalorisation des travaux agraires, et, par leur travail de la promotion de la femme africaine.

Ces orientations sociales font des Oblates de l'Assomption, aux yeux de la population locale dans le diocèse de Butembo-Beni, des « mères », génératrices de qualités spirituelles, morales, intellectuelles et humaines de la femme Nande 1000 . Dans la logique de cet engagement social et de l’option préférentielle pour les pauvres, depuis le génocide au Rwanda en 1994, les Sœurs Oblates de l'Assomption fournissent un repas aux affamés et certains enfants de la rue, un enseignement religieux et scolaire aux sinistrés, dispensent la catéchèse, partagent l'évangile avec le peuple, et préparent aux sacrements les personne qui le désirent.

L'œuvre des Sœurs Oblates de l'Assomption est encore très marquante aujourd’hui pour le diocèse de Butembo-Beni. L’adresse de Mgr Emmanuel Kataliko à leur égard, en 1985, lors de leur cinquantenaire au Cong-Kinshasa reste toujours d’actualité :

‘« Cinquante ans de vie, cinquante ans de l'annonce de l'Évangile, de témoignage au Christ au milieu d'un peuple qu'on ne connaissait pas et qu'on a adopté; cinquante ans de sacrifice et de joie, de découragement et d'enthousiasme; cinquante ans d'implantation d'un charisme transmis par le Père d'Alzon; cinquante ans de formation des jeunes et des adultes, formation intellectuelle, morale, humaine, sociale, chrétienne (...) et des soins des malades; enfin, cinquante ans d'implantation d'une Église au coeur de l'Afrique par les Pères Assomptionnistes, secondés par les Révérendes Soeurs Oblates de l'Assomption 1001  ».’
Notes
1000.

« Témoignages », dans Les Oblates de l'Assomption. Fêtes de la célébration du cinquantenaire de la mission du Zaïre , op .cit., p. 13-28 et 36. Ces témoignages recueillis dans cet ouvrage inédit proviennent de ceux et celles qui ont vécu un contact étroit avec les Oblates de l'Assomption dans le diocèse. Il s'agit notamment, de la Supérieure générale des Sœurs de la Présentation, certaines religieuses de cette même congrégation, les anciennes élèves de leurs écoles, les comités des conseils de paroisses, des membres des mouvements d'action catholique qu'elles dirigent, des mamans, des membres de la chorale, et des chefs dont Mutambayiro Marcel de Musienne et Kalemire Patanguli Kavongo, de profession musulmane, à Bunyuka-Vuhovi.

1001.

Emmanuel. KATALIKO, Le cinquantenaire des Sœurs Oblates de l'Assomption dans le diocèse de Butembo-Beni, dans Les Oblates de l'Assomption. Fêtes de la célébration du cinquantenaire de la mission du Zaïre , op. cit., p. 4.