3.4.1. Compagnie de Marie (1948)

La date de la mort de saint Ignace de Loyola (1556) correspond à la naissance de Jeanne de Lestonac, celle qui sera la fondatrice de Compagnie de Marie Notre-Dame. Elle connut une jeunesse difficile à cause de la disparité du culte dans une famille où son père était catholique et sa mère protestante. Cette dernière ne lui donnait pas toute affection souhaitée. Ensuite, elle garda le foyer pendant vingt quatre ans, puis elle resta, pendant sept ans, une veuve dévouée aux bonnes oeuvres.

Finalement, Jeanne de Lestonac réunit autour d'elle, en 1607, des jeunes filles qui se mirent à la recherche de leur perfection personnelle et s'attelèrent à l'éducation des jeunes filles. Ce fut la fondation de la Compagnie de Marie Notre-Dame, dont la fondatrice mourut le 2 février 1840, après avoir assisté à l’éclosion de trente maisons religieuses qu’elle ne cessait d'inciter à la mission en vue de travailler à l'évangélisation des païens pour que Jésus soit aimé et connu 1023 .

Animées de ce triple idéal, à savoir la perfection personnelle, l'éducation de la jeunesse féminine et l'évangélisation des païens, les Filles de la Compagnie de Marie Notre-Dame, acceptèrent leur première fondation au Congo Belge,en 1948. À cette date, le Vicariat apostolique de Beni comptait onze postes de mission dont quatre seulement connaissaient la présence des Sœurs Oblates de l'Assomption.

Mis à part ces dernières, les Pères assomptionnistes avaient déjà frapper à plusieurs portes des Congrégations religieuses féminines, mais sans succès. Ce n'est qu'en 1947 que le Très Révérende Mère Augustine Montero, Supérieure générale de la Compagnie de Marie Notre-Dame, reçut les visites des Pères Assomptionnistes venant solliciter ses religieuses pour le vicariat de Beni 1024 .

La Supérieure prépara aussitôt ses futurs missionnaires dans divers domaines de l’enseignement et du soin des malades afin qu’elles aient un grade académique dans ces disciplines. Le 30 octobre 1948, les cinq missionnaires pionnières de la Compagnie de Marie Notre-Dame : les Mères espagnoles, Mayonde et Sangurjo, Supérieure religieuse, et les trois Belges, Marcel Renaut, Alfred Denis et Josephat Tryols.

Elles s'embarquèrent d'Anvers et parvinrent, le 10 décembre 1948, à Beni et à leur destination à Mulo où elles furent chaleureusement accueillies par environ 5 000 autochtones, au milieu des drapeaux, des chants, des accords du xylophone, par les Européens de la place, et par les chefs indigènes. La Mère Sangurjo, supérieure religieuse de la communauté naissante, fut même transportée sur un ‘typoy’.

Les Filles de Marie exercèrent un apostolat similaire à celui des Oblates de l'Assomption dans les écoles primaires et secondaires, l'orphelinat, le dispensaire et dans l'hôpital de Kyondo. Par ailleurs, leurs activités apostoliques s’étendaient aux visites à domicile, aux classes de couture, à l'école ménagère où les mamans apprenaient à tricoter, à broder, à entretenir un foyer, et à recevoir des éléments de puériculture 1025 .

Bientôt les Sœurs de la Compagnie de Marie Notre-Dame commencèrent à rayonner, d'abord à Kyondo où elles dirigent un hôpital, une école primaire, et un Institut Technique Médical, ensuite à Kitutu dans le diocèse de Kasongo, puis à Kasando dans le diocèse de Butembo-Beni, et enfin à Butembo même.

En toutes leurs oeuvres, les Filles de Marie cherchent à rester fidèles à leur idéal « en procurant à l'exemple de la Très Sainte Vierge, leur Mère, le salut et la perfection des âmes et des personnes de leur sexe, en se dévouant de toutes leurs forces à l'éducation des jeunes, en leur enseignant non seulement la piété et la vertu chrétienne, mais encore tout ce qui convient à une jeune fille bien élevée 1026 .

Notes
1023.

« Une nouvelle congrégation missionnaire », dans L’Afrique ardente (1948) n°50, p.16-17

1024.

Ibidem, p.17.

1025.

Dominique. VERMEY, « Mulo, voici les Sœurs », dans L’Afrique ardente (1949) n°54, p. 17-18 ; J.C., « Mulo », dans L’Afrique ardente (1949) n°52, p. 14.

1026.

Marcel RENAUT, « La compagnie de Marie Notre-Dame au Vicariat de Beni », dans L’Afrique ardente (1954) n°82, p. 47.