4.3.2. Mouvements à caractère eucharistique

Depuis les années 1960, la « croisade eucharistique » (1940) constituée des enfants de chœur servant le prêtre lors de la célébration eucharistique prit une nouvelle dénomination à cause de l’ancien nom qui évoque les luttes armées des chrétiens qui engagent la guerre pour libérer les « lieux saints » de l’occupation musulmane. Elle est devenue le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) et a gardé l’ancienne devise : « grandir pour mieux servir 1273  ».

Le service de l’autel nécessite aussi des personnes pour lire publiquement les lectures du jour et pour élaborer des intentions au nom des communautés chrétiennes. C’est pourquoi, la Sœur Madeluine Musavuko des Petites Sœurs de la Présentation et l’abbé Vincent Kalume initièrent à la cathédrale de Butembo, en 1977, le mouvement des Wasomaji en swahili, c’est-à-dire des lecteurs.

Ce mouvement a pour but de préparer les chrétiens qui le désirent à proclamer correctement la Parole de Dieu lors des célébrations, de préparer les introductions aux lectures bibliques, d’attiser la soif de la Parole de Dieu chez les fidèles pour qu’ils s’en imprègnent.

L’expérience satisfaisante des lecteurs suscita, en 1977, le désir de soigner les prières d’intercessions lors des célébrations liturgiques. M. Jérôme Musolene et l’abbé Joseph Muhongya initièrent le mouvement des Waombaji (intercesseurs). Il se veut une école de prière pour mieux faire prier les fidèles en s’inspirant de la Parole de Dieu, du vécu quotidien et des vertus évangéliques.

Les adhérents réunissent le dimanche pour méditer les lectures du dimanche prochain et composer ensemble les intentions de prières adaptées aux textes liturgiques et à la vie de la population locale. Ces deux derniers mirent fin aux improvisations des lectures et des intercessions qui parfois se répétaient, et dans le contenu, et dans la longueur 1274 .

Notes
1273.

Dans les années 1990, le Père Denis Malonga a proposé dans son ouvrage sur la croisade eucharistique, la devise : « servir pour mieux grandir ». Cette inversion n’a jamais été admise au sein du mouvement. Elle a plutôt été considérée, en 1995, par l’Assemblée des mouvements de jeunesse au diocèse de Butembo-Beni comme un exercice philosophique mis sur du papier. Ce principe évoque plutôt l’obéissance religieuse non dialogale, à la manière de celle qui prônait : perhinde ac cadaver, obéir comme un cadavre.

1274.

Ibidem, p. 18.