4.5.3. Le centre d’alphabétisation/Kindugu (1976-1998)

Le centre d'alphabétisation Kindugu connaît un apostolat polyvalent 1334 . Créé en 1978 par le Père Pol Dillen en vue d'encadrer le jeunesse de Butembo, le centre fut d'abord conçu pour les activités récréatives des jeunes. Puis, selon les besoins de la jeunesse, le centre est devenu un lieu d'études pour les étudiants incapable de se procurer une lumière convenable pour cette finalité.

Ces étudiants étaient encadrés par les aspirants assomptionnistes. Étant tout jeunes et n'ayant pas d'autres activités durant le jour, les aspirants commencèrent à recevoir les enfants non scolarisés pour des leçons d'alphabétisation. Les grandes personnes se laissèrent gagnées par cette initiative : les uns se présentaient l’après midi pour l’abécédaires, les autres pour un approfondissement des rudiments reçus, d'autres enfin pour l'apprentissage de l'anglais, de la couture et autres.

Au fur et à mesure que les années passaient, le Père Théodard Steegen, Supérieur provincial des Assomptionnistes, en 1987, jugea bon de conformer le programme du centre à celui de l'école primaire. La Coordination des écoles conventionnées catholiques agréa ce centre comme une école privée.

Selon les témoignages des professeurs du collège et des directeurs de ce centre, religieux assomptionnistes en stage, les élèves du centre qui s’inscrivent dans les écoles secondaires sont parmi les plus appliqués et disciplinés 1335 . Néanmoins, ceux qui sont dépourvus des moyens financiers pour subvenir à leurs frais de scolarisation dans les écoles conventionnées se retrouvent abandonnés à eux-mêmes

Le Centre Kindugu est aussi un lieu d’un apostolat de charité en offrant des chances d’avenir pour les enfants pauvres qui peuvent au moins terminer l’école primaire à peu de frais. Par ailleurs, il a fortement contribué à l’ouverture d’esprit des hommes et femmes de la cité urbaine de Butembo. Des femmes et certains commerçants bénéficient du centre d’alphabétisation à tel point qu’ils peuvent lire, écrire, calculer mentalement le revenu de leurs produits, et marchander les articles de magasin en anglais en Ouganda ou au Kenya 1336 . D’autres, sans être des experts, peuvent gagner un peu d’argent en raccommodant le linge déchiré des familles environnantes. Ce fut à cause de ces résultats diversifiés que le Père Théodard Steegen surnomma, avec humour, ce centre, « l’université des pauvres 1337  ».

Notes
1334.

Observations de l’auteur du texte.

1335.

Témoignage du Père Floribert Kombi (1998), du Frère Rémacle Kadembi (avril 1992), directeur du centre, des professeurs du collège Kambali Oscar Kavunga et Thierry Kahongya (février 2001)

1336.

Témoignage du Père Floribert Kombi qui exprimait sa satisfaction d’avoir participé à la formation de certaines qui lui sont devenues reconnaissante. Commentaires libres entre Assomptionnistes assez fréquents.

1337.

Théodard STEEGEN, « Nouvelles de la Province du Congo, l’Université des pauvres », dans ART/Congo (1991) n°27, p. 3.