Lundi Gras : mariages burlesques

En ce lundi 11 février, la mariée était en blanc… mais très peu féminine. En effet, en ce jour officiel de Lundi Gras, le défilé carnavalesque est organisé traditionnellement sur un thème unique : « le mariage burlesque ».

Chacun et chacune, chaque groupe investit ce thème et rivalise d’imagination pour rendre le plus désopilant et le plus clownesque possible une parade nuptiale.

Le principe en est souvent l’inversion des sexes : l’homme porte la robe de mariée et la femme, à son bras, le costume sombre et la cravate ; ensuite toutes les variantes sont explorées de façon hilarante et caricaturale.

Ainsi ce couple de mariés venu tout droit d’un âge préhistorique, dont l’homme, plutôt décharné en robe de peau de léopard très courte et très ajustée, affublé également d’une écharpe de miss, s’affiche au bras d’une femme corpulente et dont les attributs rappellent ceux d’un guerrier d’un autre âge.

Cet autre couple, elle en salopette bleue coupée au niveau des cuisses, lui en robe blanche et longue traîne portée par une demi-douzaine d’hommes en robes courtes et perruques féminines.

Tels encore ces époux qui défilent sur un char, un verre à la main et confortablement installés dans un canapé surplombé par une masse de ballons roses et blancs, une bouteille de champagne dans son seau empli de glace posé devant eux sur une petite table et musique carnavalesque diffusée, à l’arrière, par la fée électricité.

Enfin, cette mariée gantée et voilée, en robe blanche de cérémonie nuptiale agite un bouquet assise sur le capot d’une voiture tout feux allumés et musique tonitruante.

Très fréquemment, effectivement, le couple de mariés s’accompagne d’une procession nuptiale inversée, parfois devant de couple, parfois derrière, mais les hommes sont systématiquement parés en femmes, et les femmes travesties en homme. Peu d’élégance toutefois dans les costumes, la raillerie primant sur la fiction carnavalesque.

En majorité, les hommes du couple nuptial portent la tenue longue et immaculée des mariages catholiques avec voile sur la tête et les épaules, alors que ceux du cortège présentent des attributs factices mammaires ainsi que du maquillage souvent outrancier, et que les femmes ne se fixent pas dans une constante tégumentaire, si ce n’est un accoutrement plutôt masculin.

De petits groupes de travestis défilent ainsi ensemble en cette fin d’après-midi ensoleillée, sans structure, sans ordre apparent et sans chef d’orchestre.

La pénombre grignote petit à petit la clarté du jour, et annonce la parade démoniaque des « Diables rouges » du lendemain.

Les dernières mariées barbues ou celles avec la jambe velue terminent leur tour d’honneur, entraînant avec elles, aidées en cela par une sonorisation puissante, la jeunesse des spectateurs dans des danses exaltées et collectives.

Il n’y a pas de concours régissant ce défilé – pas plus que pour ceux du mardi Gras et du Mercredi des Cendres suivant – et les individus défilent peu sous la bannière d’un groupe.

Une parade de ce type a lieu également à Kourou.