Journée enfantine

Le mercredi entre les deux dimanches de défilés carnavalesques est le jour consacré aux enfants. Le programme des festivités chalonnaises ne les a pas oubliés.

Puisque mercredi il y a dans la semaine des festivités carnavalesques, ce jour, comme dans la semaine civile et scolaire, est consacré au carnaval des enfants. Peut-être est-ce une manière de distinguer temporellement les jeux innocents des petits des plaisirs satiriques et farceurs des plus grands. Toujours est-il que les enfants des écoles chalonnaises et des environs ont eux aussi leur journée et leur défilé à travers les rues de la ville.

Le parcours n’est pas le même que celui de leurs aînés ; il est beaucoup plus court pour ne durer que trente minutes environ et se déploie dans les rues piétonnes. Ainsi il est inutile de bloquer la circulation un jour de semaine, inutile de clore le parcours et de rendre le spectacle payant.

L’organisation en est donc d’autant plus simplifiée du fait que ne défile ni char ni formation musicale importante.

Seul un groupe de majorettes accompagné de ses musiciens ouvre le jeune cortège carnavalesque.

Les spectateurs sont pour l’essentiel des riverains, des passants, et bien sûr, les parents.

Les petits gôniots, eux aussi, suscitent les applaudissements des plus grands.

Sans contestation sociale ou politique, ces enfants n’en demeurent pas moins des gôniots dans l’âme dans la mesure où émergent de leur défilé la vie, l’énergie, le rire et le défoulement.

« Petit gôniot deviendra grand ! » ; c’est ce que souhaitent les organisateurs de cette manifestation.

Sous les applaudissements constants des spectateurs, le défilé se termine vers 15 heures à la salle Marcel Sembat, afin de laisser libre cours à la grande bataille de confettis tant attendue par les enfants, lors du bal costumé qui leur est exclusivement réservé. Là, le monde n’est plus cartésien, la chronologie est bafouée : un pirate livre bataille à un martien, un petit chat bipède d’allure humaine se cache derrière un diablotin poursuivi par une fée ; et tout ceci à grand renfort de musique et de confettis dont le stock paraît illimité, prouvant ainsi que le royaume des gôniots n’est pas uniquement composé d’adultes moqueurs et subversifs face aux choses et à l’ordre établi.

Sa Majesté Cabache règne donc sur toute la population chalonnaise et périphérique : le carnaval est adopté avec autant d’enthousiasme par les enfants que par les adultes.