Dimanche 16 mars ; ce deuxième dimanche du cycle calendaire carnavalesque marque le dernier jour des festivités chalonnaises mais aussi les dernières heures de sa Majesté Carnaval, qui après une année de règne, sera désigné responsable de tous les méfaits tombés sur la ville durant cette période.
Que le défilé soit en l’honneur de Sa Majesté Cabache ou de Sa Majesté Carnaval, son déroulement est identique, les groupes gôniotiques ou carnavalesques reviennent d’un dimanche sur l’autre. Seul le temps, plus nébuleux en début de cavalcade, diffère.
Ma position, en qualité d’observateur direct des festivités carnavalesques, doit saisir cette seconde opportunité. La participation active se révèle aussi indispensable.
Observer en participant ouvre une autre fenêtre sur la perception de la fête.
Changer de peau, d’apparence, de tégument, endosser un costume inhabituel, modifier son visage s’avèrent alors nécessaires pour « faire les gôniots », pour saisir une éventuelle communication entre spectateurs et participants, et entre participants.
Il fallait donc se munir des objets et des outils fondamentaux du parfait gôniot.
Le grenier de mes parents fera office de réserve et de réservoir afin de trouver tous les éléments dignes du mot bourguignon. Après des prospections poussiéreuses dans de vieux cartons, à la recherche de vieilles nippes désuètes, mon déguisement sera composé de la sorte : un vieux masque de ma jeunesse aux couleurs criardes, coupé au niveau supérieur du nez, en conservant le bas, laisse apparaître un sourire figé doté d’une bouche démesurée, édentée, d’un long nez vert et de grandes oreilles. Une vielle perruque blonde, bouclée et décoiffée, sous une casquette écossaise.
Un bermuda bleu et une affreuse et longue blouse blanche, munie de nombreuses et profondes poches et d’une ceinture pour stocker les confettis. Une paire de baskets confortables pour tenir les deux heures de défoulement urbain et pédestre, mais pas trop récentes, une fausse main démesurée en plastique un peu desséché pour « caresser » les cheveux des spectateurs, enfilé à la main gauche, la droite restant libre pour jeter les confettis. Il ne manquait plus que le sac de confettis que j’achèterais sur place.
Me voilà paré tel un gôniot prêt à déambuler dans les rues chalonnaises. Je n’oubliai pas un vaporisateur d’eau (du même type que ceux utilisés pour laver les vitres) outils vu à maintes reprises lors de la première séance d’observation le dimanche précédent, mais dont j’avais été aussi victime, en qualité d’observateur, coincé entre les barrières et les spectateurs.
Je ne pouvais ignorer une dimension importante et pratique – faute de volontaires pour l’expérience – qui est la participation en groupe, entre amis, entre joyeux drilles, au défilé carnavalesque de Chalon.
C’est donc seul que je me rendis au départ de la grande cavalcade, quai Gambetta, dès midi ; évidemment sans carnet de note et sans appareil photo, comme c’était le cas lors du premier défilé, la semaine précédente.
Quelques gôniots, quelques badauds masquent déjà leur impatience en se remémorant les anecdotes de la semaine passée. Les rires sont au rendez-vous entre membres des mêmes groupes mais aussi entre individus de groupes distincts.
Pas de stress ambiant. L’air est à la détente et non à l’angoisse, j’essaye de me fondre dans cette attitude, sans me faire remarquer tout en essayant, de dissimuler une certaine tension mêlée d’excitation incontrôlée. Je vais et je viens sur le quai en quête de toute information, les oreilles et la vue en éveil.
Je n’avais pas osé venir en voiture accoutré de mon déguisement, il est temps alors de revêtir ce tégument gôniotique. Personne n’est en tenue « civile » ; je dois alors me changer, mais où ? Tout le monde à l’air déjà prêt pour la grande cavalcade, il n’y a pas de vestiaire. Je m’écarte du quai, trouve une rue peu fréquentée, pousse une porte d’immeuble, la deuxième laisse entrevoir une cour intérieure, calme, avec un renfoncement. Je m’y précipite sans réfléchir, y endosse très rapidement mes attributs gôniotiques et ressors aussi vite que j’y avais pénétré ; le masque dans la main par une absurde timidité, alors que précisément ce serait masqué que je serais anonyme. Mon pas s’accélère pour rejoindre le quai Gambetta, point de départ du défilé, mais surtout pour être gôniot parmi les gôniots.
Quai Gambetta enfin ; ma « tribu » s’est agrandie et personne ne remarque ma présence, pas plus que tout à l’heure d’ailleurs, en tenue « civile ». Serais-je alors devenu gôniot ?
Nombreux sont ceux qui avalent un sandwich ou autre repas rapide, sans oublier de se rincer la gorge avec de grands verres de vin. Le rire ponctue régulièrement chaque conversation.
La tonalité gôniotique est là.
Des groupes se côtoient, s’interpellent joyeusement avec une décontraction finalement toute carnavalesque. La musique diffusée par haut-parleur entraîne quelques uns dans des danses peu académiques. Certains courent en tous sens, et je ne sais pour quelles raisons.
J’aperçois des membres du Comité des Fêtes que j’ai rencontré plus tôt. Eux aussi vont et viennent, s’arrêtant ça et là pour saluer telle ou telle personne.
Quelques chars carnavalesques sont arrivés pendant mon absence, les mêmes que ceux applaudis la semaine dernière ; d’autres arrivent un à un. Les tracteurs qui tirent les chars semblent conduits parfois par des êtres sortis d’une bande dessinée ou d’un roman de science fiction.
Les différents déguisements aux multiples couleurs transforment le quai de Saône en un gigantesque habit d’Arlequin.
Les discussions amusées et les plaisanteries occupent l’essentiel des présents.
Plus haut sur le quai, une musique s’essaye créant déjà l’ambiance carnavalesque, celle qui avait envahit l’ensemble des gôniots la semaine dernière ici même.
La police municipale, sans intervenir, surveille d’une présence discrète la communauté surréaliste.
Je remarque que les groupes primés au concours carnavalesque exhibent de façon ostentatoire leur médaille. Les chars gôniotiques se pavanent souvent à l’avant, de grandes pancartes en carton indiquant le prix carnavalesque remporté lors du premier défilé : « Premier prix Catégorie groupe monté » ; « Second prix groupe … »
Mais déjà le cortège prend à peu ses positions sur le quai, selon un ordre établi que font respecter les membres du Comité des Fêtes, tandis que grandit encore le nombre de gôniots et de chars.
14 heures, les derniers chars et les derniers groupes franchissent l’ « entrée des artistes », contrôlée par la police municipale, qui referme sur eux une palissade de toile de jute brune.
Rapidement, des membres du Comité des Fêtes les placent dans l’ordre du défilé, à l’intérieur du cortège.
Les gôniots ajustent leur tenue, se munissent de sacs de confettis, certains se positionnent sur les chars, chacun semble connaître parfaitement son rôle au sein du groupe.
Tous attendent le signal, celui-là même qui permettra d’oublier toute sagesse et retenue de son quotidien, pour devenir, durant quelques heures, « le plus fou des hommes » au milieu des plus fous.
Soudain à 14 heure 30, le cortège s’ébranle. À ce moment précis, les acteurs qui faisaient mine de garder leur sérieux déposent là réserve et pondération: « Fais ce que voudras ! », proclame l’adage carnavalesque.
Le signal est donné.
Parti du début du cortège, une onde joyeuse et dansante se propage à la vitesse du son et atteint l’ensemble des gôniots.
Chacun peut être aussi fou qu’il le souhaite.
La transgression est autorisée, néanmoins j’ai ce sentiment indescriptible et jusqu’alors inconnu d’entrer en carnaval comme on entre en scène pour une représentation théâtrale. Ce n’est pas exactement du « trac », mais c’est un sentiment ambigu qui se rapprocherait de ce que je peux ressentir au moment de mes premiers pas à la descente d’un avion, lorsque l’on arrive dans un pays nouveau, un sentiment hybride, métissé de crainte et d’excitation, de désir d’aventure, de rencontre avec l’inconnu.
Je décide alors de ne pas me mêler à un groupe précis mais plutôt de « naviguer » entre les groupes et les chars, d’être totalement libre d’aller et venir pour saisir ce qu’il y aurait à saisir, d’être là où il y aurait des scènes précises à vivre, puisque je vais vivre ce carnaval de « l’intérieur » et mettre tous mes sens en alerte. Je ne sais encore ce que je vais ressentir ou saisir.
La police a disparu ; sans doute surveille-t-elle de loin le mouvement général, même si sa présence se semblait gêner en rien les préparatifs carnavalesques. Mais non, quelques policiers, pris dans l’ambiance, chahutent ou se font chahuter par les gôniots : ils sont aussi de la fête. L’exaltation est donc générale.
Les multiples différences qui, au quotidien, éloignent les uns des autres sont aujourd’hui écartées des préoccupations et rejetées dans un autre monde.
Arraché à la trivialité des rôles journaliers, personne ne semble sombre ou chagriné l’allégresse collective est communicative.
Après l’acte libératoire, l’excitation est croissante au détriment de l’appréhension initiale et l’on sent que l’on sera collectivement « fou » jusqu’au terme de cette cavalcade.
À cet instant, le carnaval me paraît bien l’expression de la liesse populaire la plus aboutie. Ce monde carnavalesque s’offre effectivement différent et distant du monde quotidien que je connais.
C’est un signal, en somme, qui projette l’être dans un autre monde, dans un univers dans lequel chacun des repères connu disparaît au profit d’une communauté de plaisirs et de joie de vivre ensemble. Le voisin, même inconnu, apparaît comme une vielle connaissance. Des liens nouveaux sont tissés entre tous les participants que l’on croise et avec qui se joue une farce improvisée avant même de paraître devant les spectateurs. Tout le monde se tutoie.
Au milieu d’un chaos de formes et dans une bonne humeur générale le cortège prend son premier virage et l’on entre dans la première rue où les spectateurs impatients font crépiter leur applaudissements que l’on entend bien avant de croiser un premier assaut en règle de confettis venu de l’autre coté des barrières métalliques.
Pourtant, c’est une rue qui cesse d’être une rue, elle ressemble plutôt à une immense salle des fêtes sans toit et sans murs où les cris, les invectives, les chants, les musiques tonitruantes, les rires règnent, exaltant les valeurs de la fête.
Dans cette salle de spectacle de plein air, finalement personne n’est vraiment acteur et personne n’est seulement spectateur. La liberté est réciproque et des lieux d’interactions se constituent à tout moment : un jet d’eau ou un lancer de confettis, une réponse identique se construit dans une chaleureuse communication, tantôt un duel, tantôt dans une bataille, aussi bien rangée qu’anarchique d’ailleurs.
Personne n’est à l’abri d’une attaque, venant de derrière, de devant, des côtés le long des barrières, et même d’en haut, du haut des chars.
Toutefois les cibles sont soigneusement choisies : les inattentifs, les imprudents, ceux qui tentent de s’aventurer au milieu de la rue, les grincheux – il y en a – les enfants, les jolies femmes constituent autant de cibles potentielles recherchés.
Pour nous, les participants, les gôniots, le temps s’est arrêté depuis le signal de départ. Sur la scène chacun joue son rôle d’improvisation et la partition ne souffre d’aucune fausse note. Chacun se laisse envahir par l’instant, par la douce et excitante insanité d’un jour.
Il suffit de se laisser conduire, d’aller de groupe en groupe, de remonter les rues en longeant les barrières à la recherche d’éventuelles victimes de mes confettis, tout en me frayant un chemin à travers les groupes musicaux qui ont une structure de déambulation stricte et inflexible en tournant autour des immenses chars.
Partout, la joie et l’envie de s’amuser est la même, l’ambiance est à la plaisanterie collective.
Dans la folie d’un monde facile et gai, insoucieux et infantile, caché derrière une apparence, un masque, un ensemble tégumentaire, rendant totalement ou partiellement anonyme, chacun des participants ris de ceux qui rient, regarde ceux qui regardent passer le défilé, s’amuse de l’énergie déployée, par les petits comme par les grands, pour atteindre leur cible – souvent la bouche – redoutant les parents qui, sournoisement, montrent du doigt à leurs enfants un personnage original afin que celui-ci devienne l’objet d’une attaque massive de confettis.
Toutes sortes de spectacles s’offrent aux participants : les parents déguisés comme leurs enfants, la grand-mère qui fait office de distributeur de confettis, les gens endimanchés qui hurlent au premier jet d’eau, les groupes qui dansent sur le trottoir au passage d’un rythme carnavalesque plus dynamique qu’un autre, les jeunes gens qui s’embrassent et se cachent l’un contre l’autre ou l’un derrière l’autre lorsqu’un gôniot s’approche trop près avec une poignée de confettis, ceux qui s’amusent plus que leurs enfants, ceux qui n’ont d’yeux que pour les majorettes ou bien les reines, ceux qui, malgré la trame impalpable du carnaval, conservent une immobilité statique non sans esquisser fréquemment un sourire.
Tous sont venus pour des raisons diverses et chacun s’égaie de façon personnelle.
La licence et l’allégresse sont décidément collectives dans l’univers carnavalesque.
Les commissaires de piste que l’on croise à chaque carrefour, à chaque angle de rue, régulent le cortège afin d’éviter les « trous » ou les « tassements » du défilé. Il se placent devant un groupe, de musique ou gôniotique, et leur fait ralentir le pas, voire les stoppe dans les cas où l’écarts « régulier » entre deux groupes venait à se réduire. Ils communiquent par talkie-walkie, et semblent s’informer les uns les autres des irrégularités du flux carnavalesque et des manœuvres qu’ils dirigent.
Les « trous » dans les défilés carnavalesques, les écarts trop conséquents entre deux groupes sont, depuis des années, considérés comme un problème majeur pour les dirigeants du Comité des Fêtes. Ils s’attachent scrupuleusement, selon les organisateurs eux-mêmes, à réguler la fluidité de l’écoulement de la marée humaine et matérielle, gage d’un carnaval réussi.
Il arrive effectivement que sur plus de cent mètres, ne soit présent aucun groupe de musique ou gôniotique, mais ces brèches restent et rares et les commissaires de pistes suffisamment expérimentés pour hâter ou freiner le mouvement général. Parfois il m’arrive de combler seul, profitant de la scène offerte, les quelques mètres entre deux groupes.
La lenteur de l’écoulement du défilé m’autorise à aller et venir au devant du défilé, auprès des trois rois ou, lorsqu’il a quitté le lieu de départ, aux abords du char des trois reines, là où l’ambiance est légèrement plus calme, dans le sens où la grâce des reines contraste avec les bouffonneries encouragées par les rois de folie.
Le masque sur la tête dissimule mon identité et je ne suis qu’un gôniot parmi les gôniots, seul, mais un gôniot libre de réaliser toutes les farces, sans aucun risque d’être reconnu et éventuellement dénoncé. Je ne suis donc pas un simple anonyme, mais plutôt le membre d’un groupe, d’une communauté, éphémère certes, mais une communauté dont les membres ont cette possibilité – et ce pouvoir – de se jouer des règles du quotidien, de « jouer » avec un public, qui est venu pour ça, tout autant que pour admirer les chars massifs et imposants.
Ce sentiment d’appartenance, me dis-je, reste de l’ordre de l’imaginaire. Je ne suis pas moi, je joue un rôle que je ne connais pas, mais qui semble conforme avec ce que la communauté des spectateurs attend et en adéquation avec mon groupe d’accueil.
Je me sens autre, mais paradoxalement libre de tout mouvement et de tout acte, projeté que je suis, pour quelques temps dans un autre monde, dans lequel les normes et valeurs sont tellement loin de ce que je vis au quotidien.
Le temps, ou plutôt ma notion du temps, à disparu, noyée dans ce flot chaotique et chahuteur, dans un parfait sentiment d’insouciance, proche d’un retour à l’enfance. Je ne me rend compte du temps qui est passé seulement lorsque le défilé se dissout.
L’espace dans lequel j’évolue là, au milieu d’une foule immense, ne ressemble plus du tout aux rues que je connais, elles ne correspondent d’ailleurs plus à des rues urbaines ; il y a bien les feux tricolores ou les lignes blanches sur l’asphalte, un début de trottoir, mais plus de voitures, plus d’arrêts au feu rouge, plus aucune prudence ou attention aux usagers des lieux. Les repères qui cadraient plus ou moins strictement le quotidien s’envolent dès le signal de départ du défilé. Sans connaître l’environnement urbain chalonnais, le carré dessiné par le parcours carnavalesque ne serait qu’une ligne approximativement droite.
Je sens tout de même que les farces et attaques caractérisées que je lance ne sont adressées qu’au public et non à l’encontre des mes condisciples. J’ai ce sentiment qu’il existe deux « camps » : celui des spectateurs et celui de ceux qui défilent. L’un attaquant la partie adverse par le biais de farces, de confettis, de jets d’eaux.
Ce sont de véritables batailles rangées entre deux camps, chacun disposant des armes qu’il à prévu, sensiblement les mêmes, mais les stratégies guerrières diffèrent fatalement : l’un, massif et unique, demeure fixe et immobile, voire boulonné aux barrières métalliques présentant ainsi une cible unique ; l’autre est inattendu, dispersé, furtif, détient des armes et des canons lourds, ainsi que des armures individuelles, choisit ses victimes qui ne pourront se soustraire à l’attaque, souvent solitaire.
L’ordre contre le désordre, en somme.
Si le parcours carnavalesque suit quatre rues formant en carré, seuls deux sont plus que les autres encombrées de spectateurs. Le quai Gambetta, point de départ, semble réservé aux participants et rares sont les spectateurs qui y sont postés ; la dernière rue, la rue Michelet, celle qui ferme le carré, n’est occupée de l’autre côté des barrières métalliques que sur le début, à l’angle du boulevard de la République. L’autre partie, celle qui rejoint le quai Gambetta, est quant à elle dépourvue de spectateurs et semble être un espace de détente des participants.
On y boit, retrouve son groupe, discute, les musiciens se taisent plus longuement entre deux morceaux, les majorettes ne lancent plus leur bâton, certains s’asseyent sur le bord du trottoir démuni de barrières métalliques, d’autres en profitent pour réajuster leur déguisement, et c’est précisément ce que je fais, d’autant que l’élastique qui maintenait le masque sur mon visage à lâché, au milieu d’une rencontre entre un groupe gôniotique et des spectateurs.
Durant tout le défilé nul ne montre de fatigue : « La fantaisie est l’antidote de la fatigue 97 » garantit Alessendro Savella. Les musiciens essuient bien quelques gouttes de sueur, les majorettes lèvent la jambe un peu moins haut, les confettis volent moins loin, mais personne ne se plaint. Ni les commissaires de piste, ni les policiers, ni les chauffeurs de tracteur ou de voiture qui tirent les chars, ne semblent atteints par la fatigue.
La cavalcade, qui a pris le départ il y a tout juste deux heures, se termine comme la semaine dernière, sur la place de l’Hôtel de Ville avec un scénario identique : après l’ovation des reines qui adressent de la main des baisers à son bon peuple, chacun se disperse à travers les rues – et surtout en direction de la fête foraine – afin de poursuivre encore un peu la fête, avant de reprendre demain ses habitudes quotidiennes. Car c’est la fin du carnaval, il ne reste plus, ce soir, que l’exécution rituelle du roi carnaval, à la nuit tombée, sur un pont enjambant la Saône. Le cycle carnavalesque ne se terminera effectivement qu’à l’occasion du jugement et de l’exécution du monarque éphémère.
79. Mannequin carnaval porté dans sa « couverte » par ses bourreaux. Source : fonds Patricia Badot.
80. Mannequin carnaval « beurdolé à la couverte ». Source : photo de l’auteur.
81. « Beurdolage » du mannequin carnaval. Source : fonds Patricia Badot.
82. Mannequin carnaval précédant le Roi carnaval de carton-pâte. Source : photo de l’auteur.
83. Mannequin carnaval dans sa « couverte ». Source : photo de l’auteur.
84. Bourreau du mannequin carnaval. Source : photo de l’auteur.
85. Roi carnaval 2005. Source : fonds Patricia Badot.
86. Roi carnaval 2006 (doté d’un strabisme divergent). Source : photo de l’auteur.
87. Roi carnaval 2006 portant sur sa couronne la « Cabache » doré et la médaille de l’Ordre Gôniotique. Source : photo de l’auteur.
88. S.M. Cabache et la Reine Moutelle défilant sur leur char. Source : photo de l’auteur.
89. Ile du Moutiau : lieu de résidence de S.M.Cabache. Inscription sur le côté du char de S.M. Cabache. Source : photo de l’auteur.
90. Arrivée de S.M. Cabache en compagnie de la Reine Moutelle et du petit page avant la montée sur leur char pour le défilé en leur honneur. Source : photo de l’auteur.
91. Chevaux ouvrant le défilé carnavalesque, montés par des écuyères aux couleurs de Chalon. Source : photo de l’auteur.
92. Chevaux-jupons suivant les véritables cheveaux pour ouvrir le défilé chalonnais. Source : photo de l’auteur.
93. Groupe de musique écossais. Source : fonds Patricia Badot.
94. Groupe de musique italien devant le char des Reines. Source : photo de l’auteur.
95. Majorettes polonaises. Source : fonds Patricia Badot.
96. Etendard du groupe folklorique portugais affiché devant le char musical du groupe. Source : photo de l’auteur.
97. Drapeau national portugais arboré sur le char du groupe folklorique portugais. Source : photo de l’auteur.
98. Préparatif du char du groupe folklorique portugais. Source : photo de l’auteur.
99. Musiciens et chanteur du groupe folklorique portugais. Source : photo de l’auteur.
100. Musiciens et chanteur du groupe folklorique portugais. Source : photo de l’auteur.
101. Défilé du groupe portugais : pause portrait. Source : photo de l’auteur.
102. Char des Reines du carnaval 2006. Source : photo de l’auteur.
103. Reine 2006 et ses dauphines. Source : photo de l’auteur.
104. Char des reines de quartiers 2006. Source : photo de l’auteur.
Alessendro Savella, Le carnaval de Venise, Milan, Silvana, 1986, p. 15.