Ce qui caractérise le premier travail de l’ethnologue est tout d’abord l’observation directe et/ou participante du terrain, transformée en données.
Il est donc nécessaire d’articuler un travail de description du terrain avant d’engager la recherche et les analyses dans des considérations davantage théoriques. Cette préoccupation scientifique appelle ainsi la monographie au service de l’analyse proprement dite des données.
Néanmoins, la description d’une fête carnavalesque nécessite que l’on précise son cadre social et culturel, son châssis en quelque sorte, dans lequel le contexte est délimité par des contours d’espace et de temps. Dans une perspective dynamique, l’histoire et le contexte socioculturel des phénomènes observés constituent alors un préliminaire essentiel : « pour comprendre un rite, instruit Arnold Van Gennep, une institution ou une technique, il ne faut pas l’extraire arbitrairement de l’ensemble cérémoniel, juridique ou technologique dont il fait partie ; il faut toujours, au contraire, considérer chaque élément de cet ensemble dans ses rapports avec les autres éléments 129 ».
Ainsi avant d’entrer plus en avant dans le phénomène festif, il importe alors de caractériser le cadre général dans lequel s’inscrivent ces trois fêtes carnavalesques.
Arnold Van Gennep, (1909), in Jean Cuisenier, Martine Segalen, Ethnologie de la France, Paris, PUF, Que sais-je ?, 1986, p. 94.