1 – Histoire et politique des carnavals de Guyane

1-1 – Population

Le dernier recensement INSEE de 1999 avance le chiffre de 157 213 habitants alors que cinquante ans plus tôt, le département comptait à peine 25 000 habitants, c’est-à-dire moitié moins que le nombre actuel d’habitants de la ville de Cayenne. En 2003, la population est estimée à 178 347 habitant.

Surtout localisée sur le littoral (autour de Cayenne et Kourou) et le long du Maroni, la population est fortement concentrée sur la bande côtière où se trouvent les villes les plus importantes. De l’est à l’ouest : l’île de Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Kourou, Sinnamary, Saint-Laurent-du-Maroni.

Les statistiques complémentaires à celles de l’INSEE réalisées par les communes depuis 1999, permettent de chiffrer à200 000environ le nombre de personnes en Guyane.
Comparativement à la population de la France entière (64.184.184 habitants en 1999), le département représente 0,24% de la population totale française.

La Guyane connaît un « boom » démographique comparable aux pays en voie de développement. La population est très jeune puisque 50 % ont moins de 25 ans et 30  % moins de 15 ans et la population devrait être multipliée par deux ou trois d’ici 2010 ans. La catégorie des plus de 60 ans ne représente quant à elle que 6 %.

La Guyane a connu au cours de son histoire un peuplement qui en fait aujourd’hui une véritable mosaïque ethnique où se côtoient Amérindiens, Asiatiques, Brésiliens, Créoles, Européens, Haïtiens, Noirs marrons 130 , Antillais, Chinois, Syro-libanais.

Le recensement de l’INSEE fait état de 134 nationalités présentes en Guyane.
Intégrée à l’Union Européenne, puisque département d’outre-mer depuis 1946, la Guyane est la seule terre Française située sur le continent de l’Amérique du Sud.

Les Amérindiens sont les premiers occupants de la Guyane, leur présence sur le territoire guyanais semble remonter à 10 000 ans avant Jésus-Christ. Ils sont partagés en six ethnies : les Galibis, les Wayanas, les Palikus, les Arawaks, les Wayampis et les Émerillons.  La plupart des Amérindiens vivent actuellement sur la côte et les fleuves Maroni et Oyapock et représentent près de 6 % de la population totale, soit une population estimée à 4 500 personnes. Les populations autochtones de Guyane parlent des langues appartenant à de grandes familles linguistiques réparties sur le continent sud-américain : l’arawak, le caribe, et le tupi-guarani.

Les Créoles d’origines multiples et métissées forment le groupe ethnique le plus important de la Guyane avec 40 % des habitants.

Les langues créoles, qui se sont formées dans le contexte de l’esclavage par le contact, sur les plantations, entre des populations européennes et des esclaves arrachés d’Afrique et parlant diverses langues, sont de deux types en Guyane : un créole de base lexicale française, le créole guyanais, et des créoles de base lexicale anglaise originaires du Surinam.

Les Bushe-nenges ou bushininguessont partagés en plusieurs ethnies en Guyane et souvent établis le long du fleuve Maroni : les Alukus, ou Bonis (à Maripasoula), les Djukas (plus au nord), les Paramakas et les Saramakas.  Il s’agit des descendants des esclaves marrons Surinamiens, ils sont environ 4 000.

Les Hmongs, d’origine Sino-Tibétaine, se sont installés au Laos au milieu du XII ème siècle. Fuyant le régime mis en place après la guerre du Vietnam, ils sont venus s’installer en Guyane en 1977, sur les terres que le gouvernement français leur a attribués, fondant ainsi les villages de Cacao et Javouhey et s’implantant à Roura et Mana et sont au nombre de 2 000.Leur activité principale est l’agriculture maraîchère. Le hmongpeut être considéré comme une langue régionale en Guyane parce qu’il répond aux caractéristiques de territorialité, et n’est pas une langue nationale dans un autre pays.

Les Métropolitains appelés Métros par les locaux représentent près de 12 % de la population guyanaise.

Enfin, les communautés immigrées, représentent près de 40 % de la population totale : Surinamiens, Brésiliens, Haïtiens, Sud-américains (Pérou), Chinois, Libanais, etc. viennent compléter ce panel ethnique guyanais.

D’autres langues sont par conséquent parlées en Guyane, certaines par des communautés importantes numériquement. On citera par exemple le Portugais du Brésil, le Créole haïtien, les Créoles martiniquais, guadeloupéen et de Sainte-Lucie, le Cantonais et le Hakka (des variétés de chinois), l’Anglais du Guyana, le Sranan tongo du Surinam, le Libanais et l’Espagnol.

Photos 115-118
Photos 115-118

115. Localisation de la Guyane française en Amérique du Sud.

116. Carte de la Guyane française. Source : carte postale

117. Origines des populations guyanaises. Source : Conseil Général de Guyane.

118. Parcours des défiles carnavalesques au centre de Cayenne. Source : touloulou magazine.

Notes
130.

Descendants d’esclaves enfuis.