La Société des Gaillardons

Pour cause de troubles caractérisés, au début du XVIIe siècle, l’Abbaye des Enfants de Chalon-sur-Saône se vit officiellement interdire toute activité. La Société des Gaillardons reprit le flambeau au début de ce même siècle, afin de faire revivre et de perpétuer la tradition carnavalesque chalonnaise.

Formée sans doute de la partie de la moins recommandable de l’Abbaye, la vie des Gaillardons fut courte mais bruyante, en conservant de ses grandes soeurs les tendances au plaisir et à la débauche mais surtout, un esprit de révolte et de désordre.

Effectivement, les Gaillardons furent en leur temps de grands excitateurs de l’allégresse publique. Ils faisaient envahir les rues de la ville de théâtre sur des chariots, avec des représentations plus que licencieuses.

Ils marchaient par troupe, à pied, à cheval ou dans des charrettes ornées de banderoles aux couleurs de la Société. Ils lançaient alors au public des propos facétieux qui dégénéraient souvent en insultes grossières.

Toujours masqués, afin de garder l’anonymat et pour favoriser leurs excès, ils se répandaient en cortège dans la ville pour crier et chanter des propos diffamants aux dames de la ville et à l’encontre des notables sous leurs fenêtres. Ils avaient pour cible favorite de leurs railleries les personnages de haut rang et s’attaquaient aux autorités de la ville, policiers et maire.