Florens Christian Rang fait remonter les origines du carnaval vers 3000 ans avant notre ère, en Chaldée 216 , à l’appui d’une vieille inscription retrouvée : « le patesi Gudea de Lagash 217 » qui mentionnerait une fête au cours de laquelle la servante occuperait la place de la gouvernante et l’esclave marcherait à la hauteur du maître 218 .
Fête étrange entre toutes puisqu’elle inverse l’ordre même des choses. Ce serait sans doute un point de départ de la fête carnavalesque : le carnaval c’est la fête à l’envers. Ses origines remonteraient alors dans la théocratie mésopotamienne.
Dès le XVIIIe siècle les inversions et jeux de rôles, licences langagières, atteintes à la hiérarchie sociale, ou encore débauches de nourriture et de boissons alcoolisés sont en effet rapprochés des grandes fêtes antiques saisonnières d’Égypte. Moins référencées parce qu’issues d’un savoir populaire, les pratiques culturelles, rituelles et autres traditions calendaires des mondes celtes, germaniques et italiques, développées à partir des rythmes lunaires, des équinoxes et des solstices, ont exercé quantité d’influences non négligeables sur la construction historique des fêtes modernes et précisément de la fête carnavalesque.
Chaldée : antique Babylonie , la puissance dominante de la Mésopotamie .
Ibidem, p. 24.
D’ordinaire l’esclave devait marcher devant son maître.