Entre les XII et XIVe siècles, à Lyon, sur la Saône, une fête populaire animait le Pont de Pierre 236 . La première arche de ce pont, côté Empire - rive gauche - s’appelait l’« arc merveilleux » ou l’« arche des merveilles ».
La fête des Merveilles, tirée du nom de cet arc se déroulait ainsi : depuis l’église Saint-Pierre de Vaise, une procession composée des membres du clergé, des magistrats et des représentants des corporations lyonnaises descendait la rivière sur des barques décorées, en chantant des antiennes et des psaumes catholiques, jusqu'au pont d’Ainay, situé au niveau de l’Église Saint-Nizier pour y vénérer les reliques de Saint Pothin. Le cortège nautique continuait ensuite jusqu’au Pont de Pierre sous l’arche des Merveilles. C’est à cet instant que la fête populaire reprenait ses droits : une trappe dans l’arche des Merveilles permettait de précipiter vivant un ou plusieurs taureaux blancs dans la Saône. Le peuple des berges, composé alors essentiellement de mariniers, livrait, dans l’eau, combat aux animaux.
Après les avoir égorgés sous les yeux de la foule, leurs dépouilles étaient portées sur le rivage afin de les manger dans un immense banquet.
On estime que la symbolique chrétienne du taureau blanc a la fonction de racheter l’âme des martyrs pour lesquels les portes du paradis ne s’étaient pas encore ouvertes.
La fête des Merveilles, mélange de pratiques du paganisme et des espérances de la religion chrétienne, utilise les eaux de la Saône à des fins purificatrices, comme à Chalon avec son mannequin.
Actuel Pont du Change. C’est le premier pont jeté sur la Saône en 1076 et construit avec des pierres arrachées à d'antiques monuments romains.