2-4 – Carnaval et politique

Les Pères de l’Église affirmaient que le jeu ou le divertissement devait être limité afin d’éviter tout excès. En effet durant de nombreux siècles l’Église ne vit pas d’un bon œil toutes ces activités ludiques et s’employa activement à les faire disparaître ou du moins les interdire sévèrement, estimant qu’elles représentaient une porte ouverte à la passion, la violence, l’inhumanité, à tout désordre potentiel.

Dès le XVIIIe siècle, cette vision dogmatique et négative du divertissement reste présente chez les penseurs des Lumières. Ainsi dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, le verbe « jouer » se définit : « Se dit de toutes les occupations frivoles auxquelles on s’amuse ou on se délasse, mais qui entraînent quelquefois aussi la perte de la fortune et de l’honneur 241 . »

Notes
241.

Martine Fournier (coord.), « A quoi sert le jeu », in Sciences humaines, N° 152, août-septembre 2004.