2-1 – Carnaval BoschienLe peintre

Parmi la vingtaine de tableaux recensés sous la signature de Jérôme Bosch, seule moins d’une dizaine aurait été exécutée par sa propre main. Suiveurs, copistes, imitateurs, apprentis, contrefacteurs se seraient inspirés de son univers si étrange et de la symbolisation de ses détails en masse – procédés inventifs du peintre – néanmoins et apparemment lucratifs. Il était un peintre de triptyques dont les dimensions concouraient à leur utilisation comme retable et dont le thème était toujours religieux.

Trois types thématiques de tableaux composent son œuvre : iconographies de la dévotion qui représentent les scènes de la vie et de la passion du Christ ; des Vanités, œuvres traitant de la brièveté et de la vacuité des plaisirs terrestres qui s’évanouissent très rapidement ; celles enfin, les plus significatives, pour nous, qui contrastent entre un personnage ou un acte central et toute une foultitude de monstres surréalistes aquatiques, chtoniens ou aériens grouillant éparpillés sur la toile, tous plus étranges et imaginatifs les uns que les autres 286 .

Notes
286.

Dans La tentation de Saint Antoine, par exemple, on peut voir un être diabolique inclus dans un canard sans tête en forme de bateau chevauché par un homme noir qui porte une cage et dont la queue est une branche morte sur laquelle un oiseau du paradis attaque une minuscule embarcation.