3 - Danse

Dans son acception la plus générale, la danse est l’art de mouvoir le corps humain selon un certain accord entre l’espace et le temps. C’est un accord qui est rendu perceptible grâce au rythme et à la composition chorégraphique.

Plus précisent, la danse est souvent l’expression d’un sentiment personnel ou d’une situation donnée contextuelle et culturelle, et peut éventuellement s’accompagner d’une pantomime destinée à la rendre plus intelligible. Dans le premier cas, elle peut être considérée comme spontanée, répondant alors à une aspiration biologique comme l’exaltation nerveuse ou musculaire du corps, mais souvent dans le carnaval elle résulte d’une structure davantage organisée satisfaisant à la fois un sens artistique et culturel.

La danse ne satisfait donc pas seulement des exigences physiques ou esthétiques, elle apparaît aussi comme le moyen privilégié d’entraîner l’homme, le danseur ou la danseuse, hors des limites que lui impose la réalité quotidienne.

Génératrice d’extase et imprégnée alors d’un caractère extra quotidien, la danse joue à ce titre un rôle important dans l’univers carnavalesque.

Bien que maintes fois condamnée par le dogmatisme chrétien comme scandaleuse ou résurgence païenne, la danse a pourtant longtemps été admise dans l’enceinte même de l’église sous forme réglementée de rondes, rappelant la ronde des anges au paradis, ou sous forme de processions liturgiques réalisées par les clercs, les enfants de chœurs, ou encore lors de la fête des fous, décrite précédemment.

La danse, devenue profane, est considérée comme un simple divertissement social, et en tant que divertissement elle trouve logiquement sa place dans l’univers d’exaltation et d’extra quotidienneté qu’incarne le carnaval.

Elle se trouve imprégnée dans le carnaval autant dans les défilés carnavalesques dominicaux que dans les bals masqués organisés tout au long de la période carnavalesque à Dunkerque et à Cayenne, ou en fin de cycle pour Chalon.

Le terme de bal désigne aujourd’hui l’assemblée des danseurs qui se réunissent pour exécuter des danses. Souvent, à Dunkerque, Chalon et Saint Gilles, le défoulement l’emporte sur l’expression chorégraphique.

La fonction de la danse dans le bal répond à de multiples besoins sociaux et individuels, qui vont du simple divertissement au prélude de l’aventure sexuelle. La forme de défoulement y est plus ou moins précise, selon le carnaval et selon la disponibilité du danseur, la qualité des transgressions plus ou moins accentuée.