4-1 – Action politique

C’est parce que le carnaval met en scène et vise un monde commun, en donnant sens et substance à la fois aux groupes présents et actifs ainsi qu’à un vivre ensemble commun, qu’il s’inscrit dans un registre politique.

Et l’on pourrait objecter que toute politique se mesure au monde qu’elle est en train d’instituer, mais nous répondrons que l’univers politique imaginaire du carnaval ne se jauge pas comme une œuvre rationnelle ou téléologique mais plutôt comme un déploiement et une articulation d’actions humaines non raisonnées.

Plus précisément, le monde carnavalesque s’étend dans la sphère politique dans le sens où il exhibe publiquement des conditions de possibilités d’un autre vivre ensemble et d’un autre être ensemble, distincts de la rationalité de la vie en société. Simplement, il ne fait pas montre de pragmatisme ni d’utilitarisme, comme l’entend et le conditionne la société moderne puisque qu’il est inscrit, depuis ses origines, dans un microcosme accusé de folie, donc d’irrationalité et de déraison.

Mais en ces arguments, le carnaval est néanmoins porteur d’un sens humain.