2. 2. Deuxième visite

Rappelons-nous qu’en 1886, Wissmann, après son repos à Madère, revient au Congo. Il s’embarque pour le Kasaï, accompagné de G. Grenfell, à bord du « Peace » qui allait jusqu’à Luebo. L’Allemand et le missionnaire protestant anglais passent chez les Ding orientaux le 5 et le 6 avril. Les souvenirs de cette deuxième visite de Wissman nous sont livrés dans l’ouvrage intitulé Meine zweite Durchquerung aequatorial-Afrikas vom Kongo zum Zambesi (1886-1887) 6 .

Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1890 à Frankfurt, est réédité en 1907 à Berlin.

À propos des Ding orientaux, l’auteur reprend quelques thèmes essentiels développés dans les ouvrages précédents. Il répète avec insistance que les « Badinga » sont des remarquables commerçants et d’habiles piroguiers. Wissmann s´émerveille de la beauté du spectacle offert par les Badinga lorsqu´ils rament en cadence dans leurs pirogues. Il note la puissance de leur musculature.

Décrivant la journée d’un Mudinga, le voyageur allemand explique que celui-ci passe l’essentiel de son temps à ramer ( visite des nasses à poissons, de villages voisins), avant de manger le repas que sa femme lui a préparé et de boire du vin de palme 1 .

Concernant ce vin de palme, l’auteur indique que dans les régions où il est produit, il ne fait pas bon se déplacer l´après-midi, car c´est alors que les hommes sont ivres, et de ce fait, enclins à l´agressivité. Voyager le matin est plus avisé, parce qu´on a le temps d´engager la conversation avec eux, avant qu´ils ne se mettent à boire.

Il est intéressant de noter que Wissmann se préoccupe du sort de la femme Ding. Elle se remarque, d’après les observations de l’Allemand, par sa modération à l’égard du vin de palme : « Il est très rare qu´elle s’adonne à la boisson, car ses activités ménagères (repas, séchage de poissons), le travail aux champs et l´éducation des enfants ne lui en laissent pas le temps (à noter cependant sur ce dernier point que le petit noir est souvent laissé à lui-même en matière éducative) » 2 .

La langue de Ding orientaux fait aussi l’objet d’une annotation : « La voix du Mudinga est capable d’émettre des sons rauques et sauvages, de stupéfiantes modulations, notamment quand il s’échauffe dans le feu d´une négociation commerciale » 3 .

Notes
6.

WISSMANN, H., Meine zweite Durchquerung aequatorial Afrikas vom Kongo zum Zambesi (1886-1887), Frankfort, 1890; Berlin, 1907.

1.

WISSMANN, H., Meine zweite Durchquerung aequatorial Afrikas..., p. 32.

2.

WISSMANN, H., Meine zweite Durchquerung aequatorial Afrikas..., p. 31.

3.

Idem, p. 31.