5. AU TERME D’UN CYCLE (1910-1914)

À partir de 1901, l’économie du Kasaï ( et du pays des Ding orientaux) est dominée par l’exploitation du caoutchouc, monopole de la Compagnie du Kasaï. Les Scheutistes, sous la conduite de Cambier, tirent parti de ce système. Ils passent un accord pour transporter le caoutchouc de la C.K. Les bénéfices de cette activité servent aux diverses actions missionnaires, entre autres l’achat des malades du sommeil pour le baptême, l’organisation des écoles et du catéchuménat. La C.K aide aussi les Scheutistes à implanter des postes de mission ; elle leur alloue des subsides et leur attribue plusieurs autres avantages. Ce système de collaboration, sinon de complicité, entre la C.K. et les missions catholiques au Kasaï, nous le qualifierons de « système Cambier ». Ce système durera autant que l’économie du caoutchouc restera prospère. Il permet, pendant plusieurs années, de contenir l’expansion du protestantisme. Or, à partir de 1910, l’économie du caoutchouc périclite ; la C.K ne peut plus honorer ses engagements vis-à-vis des missions.

Sur le plan politique, depuis 1908, Léopold II, le protecteur des missions, n’est plus maître du Congo. C’est le gouvernement belge qui en devient le propriétaire. Ce gouvernement, dominé par les libéraux, n’est pas favorable à l’influence toujours grandissante des missionnaires catholiques au Kasaï. En plus, Cambier se trouve contesté par les agents de l’État et même par ses propres confrères.

L’heure de la mort du « système Cambier » a sonné. Une autre forme d’économie se met en place. Une économie fondée sur l’investissement des capitaux remplace l’économie de prédation basée sur la « récolte » des produits naturels.