3. 1. PREMIÈRE PÉRIODE (1911-1913)

Comme nous l’avons indiqué au chapitre précédent, à partir de 1910, la C.K. commence à connaître des difficultés financières à cause du déclin des cours du caoutchouc naturel. Les déboires de la Compagnie ont des répercussions immédiates sur la mission de Pangu qui était sous sa tutelle financière. L’hôpital dont les missionnaires assuraient la direction, est supprimé et les subsides alloués aux Pères sont retirés (1913). Les Scheutistes de Pangu doivent désormais apprendre à vivre sans la C.K..

Sur le plan strictement pastoral, Janssens indique que l’année 1911 a été « une année d’expansion, grâce au zèle ardent des Pères Sterpin et Baerts. Le premier fit à Dima 105 baptêmes […] ; le second a été conduit sur l’autre rive du Kasaï, chez les Basongo Meno, par un brave noir qu’il avait guéri d’une maladie grave et invétérée » 1 .

Du journal de la mission nous retenons quelques événements. Au cours de l’année 1911, Janssens se rend en congé en Europe et ne revient à Pangu qu’en février 1912.

Pangu a été l’hôte de nombreux visiteurs. Mentionnons quelques-uns.

D’abord, Cambier, le préfet apostolique, séjourne à Pangu du 19 juin au 3 juillet 1911. Il s’embarque, le 3 juillet, à bord du « Sacré-Cœur », pour Bena Makima accompagné du Père provincial De Cleene, du capitaine, le Père Boghemans, du mécanicien, le Frère Antoine et du Frère Félix. Baerts les accompagne jusqu’à Basongo-État. Ce dernier rentre à la mission le 4 à bord de la pirogue qui était remorquée par le steamer.

Ensuite, le Provincial qui était allé dans le « haut » avec le préfet apostolique en juillet, revient à Pangu, le 24 août, pour attendre le « Sacré Cœur ». Celui-ci arrive le 26 avec à son bord le Père Calwaert qui va suivre les cours à Léopoldville. Le Steamer part pour le « bas », le 28 août, emportant le Provincial, Calwaert, 12 enfants ainsi que 4 travailleurs qui désirent quitter.

Enfin d’autres visiteurs passent au poste de Pangu. Le 31 août, cinq Frères de la Charité, à bord de la « Princesse Clémentine » se rendent à Lusambo puis à Kabinda. Le 14 octobre, le « Sacré Cœur » revient de Léopoldville. Parmi ses passagers, il y a le Père Calwaert en compagnie de 4 jeunes Scheutistes en partance pour Luebo : Cojet, De Brandt Eloot, Tieleman et Van Den Bron.

Le Journal signale aussi d’autres visiteurs qui ne sont pas des missionnaires. Par exemple, l’avocat Van Kerkhoven qui allait à Lusambo (4 septembre), l’agent de l’État Daneels (9 septembre), Goossens, agent de la C.K., etc.

Il faut aussi mentionner que c’est en octobre 1911 que les missionnaires reçoivent l'avis d’érection d’un bureau d’état civil à Pangu.

Janssens qui, le 13 décembre 1910, s’était rendu en Europe, rentre à Pangu, le 4 février 1912. Il revient de Léopoldville à bord du « Sacré Cœur » en compagnie du Père Oscar Bracq qui doit continuer son voyage jusque Luluabourg.

Cette année, selon Janssens, « le Père Baerts a rayonné plus loin encore, au pays de Badinga, des Bakongo et des Bambunda, jusqu’au-delà de la rivière Lubwe, soit à 20 heures de marche de la mission. Il découvre aussi le pays des Bampende » 1 . Le Père Sterpin s’occupe à fonder « l’école-chapelle de Mangaï ».

La visite la plus marquante de cette année-là, a été, pour le poste de Pangu, celle du Père Mortier, Supérieur Général de la Congrégation de Scheut. Celui-ci, accompagné du Père Seghers, s’est arrêté à Pangu à la montée comme à la descente (le 28 avril et le 25 mai).

Le Journal de la Mission note qu’au mois de juillet 1912, le docteur Daloze rentre en Europe. Il est en fin de contrat. L’hôpital n’a plus de médecin.

Le 15 octobre Janssens, s’embarque pour Luebo d’où il se rendra à sa nouvelle mission de Bokila.

En 1913, Baerts est Supérieur de Pangu. Au même moment, Cambier connaît des difficultés avec la justice et les agents de l’État. Il est rappelé en Belgique par ses Supérieurs. Il s’embarque avec le Père Geerts à Lusambo, à bord du « Luxembourg » pour se rendre à Léopoldville et de là rejoindre Anvers via Matadi. Le bateau s’arrête, le 15 février, pendant une heure à Pangu, le temps pour le Préfet de dire au revoir aux missionnaires qui étaient sur place. À son départ de Luluabourg, Cambier avait nommé comme intérimaire, Oscar Bracq. Ce voyage de Cambier, on le sait, sera définitif. Obligé de démissionner, le Préfet Apostolique sera interdit définitif de séjour au Congo.

À Pangu deux événements majeurs marquent cette année : la suppression de l’hôpital par manque de médecin et la fin des subsides alloués aux missionnaires par la C.K.. Les missionnaires sont amenés à revoir leurs stratégies financières et à rechercher localement des moyens de survie.

Un changement s’opère parmi les missionnaires : Sterpin est appelé à rejoindre Janssens à Bokila et il est remplacé par Van Aelst 1 . Celui-ci arrive à Pangu, le 24 avril 1913.

Nous retiendrons, pour cette année, le passage à Pangu de deux visiteurs de marque : le Préfet intérimaire, Oscar Bracq et le Pro-Préfet, Egide De Boeck. Le premier descend de Luebo à bord du « Sacré-Cœur ». Il arrive à Pangu le 1er août accompagné de deux Sœurs de la Charité, Colande et Daureux, rentrant en Europe et du Père Robert Bracq, malade. Tout ce monde reste à Pangu jusqu’au 4. Le dimanche 3 août, le Préfet administre des confirmations à la mission. Il repassera ici, le 21 septembre et conférera la confirmation à 20 chrétiens, le 22 septembre.

Quant au second, Egide de Boeck, nommé Pro-Préfet le 10 août 1913, la nouvelle de cette nomination n’est annoncée à Pangu que le 4 septembre. Le nouveau Pro-Préfet du Haut-Kasaï, accompagné du Père Speleers, après avoir assisté à la réunion des Supérieurs ecclésiastiques à Kisantu (août-septembre 1913), se met en route pour Luluabourg où il arrive le 21 novembre. Sur sa route il fait l’escale obligée de Pangu, du 30 octobre au 3 novembre.

Notes
1.

JANSSENS, Historique de la Mission de Mpangu… (Notes dactylographiées)

1.

JANSSENS, Historique de la Mission de Mpangu…, op.cit.

1.

Dans une lettre qu’il adresse au Supérieur Général, Oscar BRACQ écrit : « Je viens de recevoir votre lettre du 13 janvier. J’ai immédiatement averti le Père Mores. Il rentrera par le premier steamer, accompagné de deux sœurs malades. La sœur Genoise de Saint Trudon et la Sœur Honesta d’ici. La première souffre de la tête, la seconde a une hernie. Le Père Van Aelst remplace le Père Sterpin et ce dernier le Père Mores », Saint Joseph le 4 avril 1913, ARCCIM, P.II.b.3.1.1.