4. LA SUPPRESSION DE LA MISSION

Aucune des quelques rares études relatives à l’histoire de Pangu, ne nous fournit une explication cohérente sur les raisons de l’abandon de cette Mission par les Scheutistes et le refus des Jésuites de reconstruire sur ce même site. Le motif le plus couramment invoqué pour justifier le départ de Scheutistes est l’insalubrité du milieu. C’est Mubesala qui résume, non sans emphase, cette assertion : « Repère des moustiques et de mouches tsé-tsé où sévissent la maladie du sommeil et le paludisme, la mission recevra le secours d’un médecin qui ne réussira pas, quatre ans durant, à enrayer le mal […] » 2 . À cette première raison Ribaucourt ajoute une seconde non moins curieuse : le courant fort à cet endroit aurait empêché les bateaux de s’amarrer 3 .

Ces prétextes, tirés apparemment des traditions orales, ne correspondent à aucune information crédible provenant des sources écrites. Une lecture raisonnée des documents nous indique avec clarté qu’il faut situer le départ des scheutistes dans une double logique : celle de la modification presque continuelle des frontières de circonscriptions ecclésiastiques en rapport avec ce que les Supérieurs de Missions au Congo appelaient « le péril de l’hérésie protestante » 1  et celle des difficultés économiques consécutives à la suppression de l’hôpital par la C.K. et à l’arrêt de versement des subsides aux missionnaires.

Notes
2.

MUBESALA, B., Une Mission au Congo. Les Oblats de M. I. (1931-1970), Mémoire de Licence en Théologie, Louvain-la-Neuve, Juin 1994, p. 16.

3.

RIBAUCOURT, J.M., Évêque d’une transition. René Toussaint 1920-1993. Missionnaire au Congo-Zaïre, Baobab, Kinshasa, 1997, p.75.

1.

Recueil d’Instructions…, p.16.