2. 1. CONTEXTE SOCIO-POLITIQUE ET ADMINISTRATIF

La région abandonnée par les Scheutistes à la fin de cette année 1919, comme d’ailleurs tout l’ensemble du Congo, ne présente plus la même physionomie que lors de leur installation en 1908. Beaucoup de choses ont changé : l’économie caoutchoutière fondée sur la prédation a cédé la place à une économie huilière basée sur une industrie extractive et exigeant une main d’œuvre plus abondante ; les factoreries européennes attirent une main d’œuvre de plus en plus nombreuse et « ethniquement » diversifiée, une vie urbaine est en gestation. Dans ce contexte, de nouveaux problèmes apparaissent : recrutement de la main d’œuvre pour la récolte des noix de palme, la gestion politique et administrative des espaces en voie d’urbanisation, les épidémies consécutives à la mobilité des populations et à leur concentration, etc. Les autorités coloniales avaient donc un nouveau défi à relever et les Jésuites devaient eux aussi se frayer leur chemin dans ce contexte qui ne s’annonçait pas des plus faciles.