2. 4. TRACTATIONS POUR LA RECONNAISSANCE PAR ROME DU NOUVEAU TERRITOIRE JÉSUITE

Au moment où les Jésuites prenaient possession de la région cédée par les Scheutistes, les Supérieurs de deux congrégations continuaient à œuvrer pour officialiser, auprès de la Propagande, la situation de fait créée par le départ des missionnaires de Pangu. C’est De Vos qui relance le débat en adressant, le 25 avril 1920, une lettre à Mgr De Clerq 1 , nouveau Vicaire Apostolique du Haut-Kasaï, pour lui demander s’il partageait encore les idées de son prédécesseur sur le point de la cession de la partie du Vicariat située à l’ouest de la Loange. En réponse à cette question, De Clerq écrit, à partir de Kabinda, le 10 juin 1920 :

‘Révérendissime Père Préfet,’ ‘Je viens de recevoir votre lettre du 15 avril concernant la proposition de cession à la Préfecture Apostolique du Kwango, du territoire compris entre la rive gauche de la Loange et du Kasaï à partir de son confluent avec la Loange et la limite actuelle de la Préfecture. Je confirme à nouveau mon entier assentiment à cette proposition qui n’est faite qu’en vue du plus grand bien des âmes de ce territoire, et je suis heureux d’avoir l’occasion de vous marquer combien je suis désireux de la voir agréée 2 .’

Le 22 août 1920, le Père De VOS écrit, de Kisantu, au Cardinal Guillaume von ROSSUM, préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande, le priant d’accélérer les choses et confirmant que les deux parties sont d’accord sur cette question de cession :

‘Éminentissime Seigneur, ’ ‘J’ai eu l’honneur d’entretenir Votre Éminence au sujet d’un projet de cession d’une partie du territoire du Vicariat apostolique du Kasaï à la Préfecture du Kwango. Désireux de savoir si Monseigneur Declerq, vicaire apostolique du Haut-Kasaï partageait sur ce point les idées de son vénéré prédécesseur, j’ai écrit à ce sujet à sa Grandeur. Je me permets de vous envoyer, Éminentissime Seigneur, la copie de la réponse de Monseigneur Declerq. Elle montrera à votre Éminence que nous sommes parfaitement d’accord sur cette question. Il serait à souhaiter pour le grand bien des âmes qu’elle fut tranchée. C’est le désir de sa Grandeur Monseigneur Declerq et le mien 3 .’

Dans son rapport annuel envoyé à la Propagande, le 25 août 1920, De Vos revient sur cette question de cession : « Je me permets de demander à son éminence, avec tout le respect possible, de vouloir hâter pour le plus grand bien des âmes la solution de la question dont je parle dans ma lettre du 22 août, c’est-à-dire la cession d’une partie du territoire du vicariat apostolique du Haut-Kasaï à la préfecture du Kwango, question sur laquelle nous sommes parfaitement d’accord avec sa Grandeur Monseigneur Declerq, Vicaire apostolique du Haut-Kasaï » 1 . Enfin c’est le bref pontifical du 2 mars 1921 qui règle définitivement la question de l’ouest de la Loange :

‘Cum R.P.D. Augustinus Declereq Vicarius Apostolicus de Kassai Superiore, postulasset ut territorii pars suae ad sinistram fluminis Loange sita finitimae Praefecturae Apostilicae de Koango cederetur, atque ultro ad id adnuente R. P.Stanislas de Vos Praefecto Apostolico de Koango, EE. Ac R.R. huius S. Congregationis. Patres, in comitus generalibus diei 14 p.e mensis februarii quo fides christanae progressui in praedicto territorio aptius provederetur precibus supra laudati praesulis adnuendum esse censuerunt. Quam Einorum Patrum sententiam S. Sino D. M. Benedicto Div. Prov. P.P.XV ab infrascripto huius S.Congregationis Secretario in audientia eiusdem diei relatam, Eadem Sanctitas Sua ratam habere ac confirmare signato est, et praesens in re Decretum, Litterasque Apostolicas in forma Brevi expediri mandavit 2 .’

De Vos reçoit sa copie du décret et s’empresse à remercier De Clerq par une lettre du 1er juillet 1921 :

‘J’ai bien reçu le bref apostolique par lequel cession est faite à la Préfecture du Kwango de la partie du Vicariat apostolique du Kasaï Supérieur, située à la gauche fleuve Loange Je tiens à remercier votre seigneurie de la l’empressement mis à donner une solution à cette affaire 3

C’est donc en 1921 qu’un terme définitif est mis à la question de la cession de la mission de Pangu. Les Jésuites devaient maintenant se mettre au travail.

Notes
1.

Lettre de DE VOS à DE CLERQ, Kisantu, le 25 avril 1920, ARSI, 1002-1

2.

Lettre de DE CLERQ à DE VOS, Kabinda, le 10 juin 1920, APF, N.S., Vol. 455, n° 216.

3.

Lettre de DE VOS au cardinal Von ROSSUM, Kisantu, le 22 août 1920, APF, N.S., Vol. 455, n° 3075/20.

1.

DE VOS, Rapport annuel envoyé à la Propagande, le 25 août 1920, APF, N.S., Vol. 455, n° 3131/20

2.

Cf. Litterae Apostolicae « In hac sublimi principii » in AAS, 1921, p. 297 ; voir aussi ARSI, 1002-1 ou ARCCIM, P.II.b.4.4.1.Traduction : « Comme le Révérend Père Auguste Declerq, vicaire apostolique du Haut-Kasaï avait demandé que la partie du territoire de sa mission située sur la rive gauche du fleuve Loange et attribuée au R.P. Stanislas De Vos , préfet apostolique du Kwango, les Excellences et Revendissimes, Pères de cette Congrégation, dans leurs assemblées du 14 février, ont pensé, pour un progrès de la Foi mieux prévu dans le territoire plus haut, qu’il devait être accédé aux précédentes demandes du digne responsable. Et dans l’audience de ce même jour, Sa Sainteté a daigné approuver et confirmer cette décision et ordonner que le présent décret et les lettres apostoliques soient expédiées en forme brève. Ratifié à Rome par la sacrée Congrégation de la Propagation de la Foi le 2 mars 1921. Cardinal Van Rossum ». Cette traduction littérale nous a été proposée par le Père Yvon Graillot que nous remercions.

3.

Lettre de DE VOS à DE CLERQ, Kisantu, le 1er juillet 1921, ARCCIM, P.II.b.4.4.1.