3. 4. 1. Première phase : 1924-1926

La mort du Père Léon Puters, le 12 octobre 1923, devait nécessairement entraîner de nouveaux changements du personnel européen. Depuis ce tragique mois d’octobre 1923 jusqu’en avril 1924, Libbrecht est le seul prêtre resté sur place à Ipamu. Il essaie tant bien que mal de tirer son épingle du jeu en comptant sur les précieux services du régent Delaere qu’il peut envoyer en mission là où lui-même devait aller : « Étant dans l’impossibilité de quitter le poste, j’ai permis au P. Delaere de faire une petite tournée dans le Sud pour visiter les écoles. Il s’est mis en route ce matin. Tout en faisant ainsi un travail utile et nécessaire, il aura de cette façon une bonne diversion à ses occupations habituelles. Les tragiques événements qu’il a vécus ici, en mon absence, lors de la maladie et de la mort du P. Puters ne lui ont évidemment pas fait du bien ; je suis donc bien content d’avoir pu lui accorder cette diversion » 1 . Quant à l’apport de l’aide-laïc, il estime qu’il est nul. Jusqu’en avril 1924, Struyf, absent depuis avant la mort de Puters, n’est pas encore revenu. Libbrecht souhaite vivement son retour et indique que la présence d’un deuxième prêtre est plus qu’une nécessité :

‘Ici, mon Révérend Père, nous attendons avec impatience le P. Struyf, car si tout va relativement bien ici, cela irait évidemment beaucoup mieux si nous étions deux prêtres et un scolastique ; de l’aide-laïc je ne parle pas car les services qu’il rend sont à peu près nuls. C’est surtout la visite de la région qui est forcément en souffrance, ministère bien nécessaire partout, mais surtout dans un territoire où la très grande majorité de chrétiens a été formée hâtivement et possède un minimum de connaissances religieuses 2 .’

Dans les derniers jours de janvier 1924, le Préfet apostolique, Mgr De Vos, fait une visite à Ipamu, sûrement pour régler les questions relatives à la mort de Puters et s’incliner devant la tombe du défunt. À son retour à Kisantu, il presse Struyf de vite retourner à son poste d’Ipamu. Les obédiences du mois d’août 1924, apportent les changements attendus. Libbrecht est nommé prêtre itinérant au nouveau poste de Kilembe. Le Père Jules Lambrette qui était supérieur à Wombali depuis 1921, arrive à Ipamu à la mi-septembre 1924. Il est désigné Supérieur de la mission et Struyf est chargé de visiter les villages, travail qu’il affectionne. Le 28 juillet 1925, Mgr De Vos effectue un autre voyage à Ipamu. Il est accompagné du Père Struyf qui se trouvait encore à Kisantu. De Vos se rend compte de visu du progrès de la Mission. Il promet un autre prêtre pour les obédiences prochaines. À cette époque, Ipamu compte environ 800 catéchumènes, parmi eux, 250 femmes environ. Au mois d’août 1925 Lambrette est nommé ministre de la communauté. Il abandonne sa responsabilité de Supérieur au profit de Struyf. Le troisième missionnaire promis par De Vos arrive en septembre 1925, c’est le Père Paul Dom qui restera peu de temps à Ipamu avant de rejoindre Wombali.

À partir de 1925, la mission d’Ipamu se mobilise pour construire deux nouvelles maisons destinées à abriter les Sœurs de Sainte-Marie de Namur attendues pour août 1927 1 . C’est le Père Dom qui se dévoue pour conduire les travaux de construction. Les religieuses ont été appelées pour s’occuper de « la formation de la négresse », ce que les Pères ne peuvent pas faire 2 .

Notes
1.

LIBBRECHT, Lettre au Père Provincial, Ipamu, le 20 novembre 1923, PBM, boîte XII, M.47.

2.

LIBBRECHT, Lettre au Père Provincial, Ipamu, le 20 novembre 1923, PBM, boîte XII, M.47.

1.

Pour des raisons que nous indiquerons plus loin, les Sœurs ne viendront plus cette année-là, mais une année plus tard (1928).

2.

RSMN, juillet 1928, Archives de Namur.