4. 5. L’EXTRÊME-ONCTION

D’après le Recueil des Instructions, le missionnaire avait « l’obligation d’administrer l’Extrême-Onction aux malades en danger de mort, même immédiatement après le baptême, si les malades sont capables de la recevoir avec fruit. Il pourrait y avoir obligation grave, si les malades la demandaient, ou si l’on devait juger qu’ils en ont besoin pour leur salut ; par exemple : un nouveau baptisé qui survit un certain temps après le baptême, ou un autre chrétien qui n’est plus en état de se confesser » 1 .

Les missionnaires de Pangu ne nous ont guère laissé de traces écrites sur l’administration de ce sacrement. Les témoignages oraux n’en parlent pas non plus. Certes les missionnaires ont-ils probablement administré l’Extrême-Onction aux malades en danger de mort, immédiatement après les avoir baptisés, mais dans les registres, seul le baptême est inscrit.

Pour les natifs, les deux sacrements donnés au cours d’une même cérémonie et par le même officiant ne sont simplement qu’une seule et même chose. Pour eux, toute cette cérémonie là est le baptême. Cette confusion n’a rien d’étonnant parce que le baptême a un plus grand éclat. Il opère un changement visible dans le statut de la personne qui le reçoit. Celle-ci acquière un nouveau nom (le nom chrétien) et meurt en « chrétien ». L’Extrême-Onction se distinguera progressivement du baptême lorsque les « chrétiens » deviendront de plus en plus nombreux et se trouveront en « danger de mort ». On ira alors chercher le prêtre non pour baptiser les mourants chrétiens (puisqu’ils ont déjà été baptisés), mais pour leur administrer l’Extrême-Onction.

Notes
1.

Recueil d’Instructions…, op.cit., p. 68.