4. 7. LES MISSIONNAIRES EN PRIÈRE ET EN RETRAITE

Les sources écrites nous livrent quelques informations aussi bien sur la vie de prière des chrétiens de Pangu que sur celle des missionnaires eux-mêmes. Il nous est difficile de savoir comment les chrétiens de postes secondaires dépendant de Pangu s’organisaient pour prier.

L’horaire d’activité à Pangu nous indique les principaux temps de prière qui ponctuent la journée à la mission. Janssens écrit à propos de filles et garçons de son école : « Ils ont la Ste Messe à 6 heures et sept heures ils viennent à l'appel; à 7 h 1/4, ils partent pour le travail qui dure jusqu'à 8 h 1/2; à 9 heures ils ont classe jusqu'à 11 heures. A 2 h 3/4 à la chapelle, chapelet; à 3 heures classe jusqu'à cinq heures moins le quart; puis prière du soir à la chapelle. A 9 heures couvre feu » 1 .

La sainte messe se dit en latin et le dos tourné au peuple, comme il est d’usage à l’époque. Chaque prêtre célèbre sa messe ; la concélébration n'existe pas. Le chapelet et les autres prières sont récités en ciluba. Il s'agit de prières mémorisées sans en savoir la signification.

Les missionnaires eux-mêmes doivent faire preuve de zèle et de piété. Le Recueil d’Instructions ne leur recommande-t-il pas de baser « leur apostolat sur le fondement d’une étroite union à la personne du Christ » 2  ? Ce contact divin, indispensable à leur œuvre, doit s’opérer « avant tout par la sainte messe, par l’office divin et par l’oraison » 3 . Plusieurs indices prouvent que les missionnaires s’appliquent, tant qu’ils le peuvent, à mettre en pratique ces recommandations. Le Père Baerts accomplit son devoir de prière même pendant ses périples en dehors de Pangu. Il écrit : « Ma caravane de retour se compose de 50 hommes. Chaque matin, je célèbre le St Sacrifice et fais réciter la prière en commun : cela édifie les hommes et attire les bénédictions de Dieu » 4 .

Le Journal de la Mission nous renseigne sur la retraite annuelle que les Scheutistes font régulièrement. Ils se rendent à tour de rôle soit à Luluabourg, soit dans une autre de leurs missions du Kasaï. Ils peuvent aussi aller chez les Jésuites (à Wombali) ou dans leurs missions du Vicariat du Congo (Léopoldville, Moanda, etc.). Reprenons quelques-unes de ces retraites auxquelles les missionnaires de Pangu ont participé.

1911 – Le 16 août, le Père Baerts va en retraite à Luluabourg et revient à Pangu, le 13 octobre. Le frère Amandus part, quant à lui, le 6 novembre et revient le 12 décembre. Les Frères Vaogkemans et Antoine débutent leur retraite sur place à Pangu, le 26 octobre.

1912 - Le 13 novembre le « Sacré Cœur » descend à Wombali avec à son bord le Père Mortier, supérieur Général et René Baerts. Ce dernier se rend à la mission des Jésuites pour faire sa retraite avec le Père Doghmans.

1913 - Une retraite est organisée au début de l’année à Saint Trudon. Le Père Sterpin s’y rend, le 11 janvier.

1914 - Le 13 août, Baerts va en retraite à Luluabourg et amène avec lui 11 enfants de Pangu.

1915 - Le 30 juillet Baerts se rend à nouveau à Luluabourg pour faire sa retraite. C’est au retour de ce voyage, le 24 septembre qu’il annonce qu’il va quitter Pangu et qu’il sera remplacé par Van Oost. Le Père Sterpin s’embarque, le 7 novembre, à bord de « l’Antoinette » pour se rendre à Saint-Trudon où il fera un mois de retraite.

1916 – Le 27 juillet, Van Oost part à Hemptinne-Saint-Benoît pour faire sa retraite annuelle. À son retour au mois de septembre, il annonce qu’il sera remplacé par Van Aelst. Celui-ci arrive à Pangu, le 14 octobre.

1918 - Le 24 janvier, Van Aelstse rend à Luebo pour sa retraite annuelle.

La vie spirituelle du missionnaire ne se limite pas seulement à la messe, les prières et les retraites, les Supérieurs lui recommandent aussi d’étudier les écritures et certains sujets de théologie. Les Supérieurs de Missions exhortent aussi les missionnaires-prêtres de chaque station à se réunir « une fois par semaine pour étudier soit un sujet indiqué par leur chef ecclésiastique, soit un point de théologie indiqué par le Supérieur local » 1 .

À Pangu comme dans toutes les stations de mission, les missionnaires ne souffrent pas d’ennui ; au contraire on peut leur reprocher leur excès d’activités. Ils sont constamment partagés entre l’organisation matérielle, les visites apostoliques et les activités spirituelles.

Notes
1.

JANSSENS, Notes sur la mission de Mpangu…, 2e partie, op.cit.

2.

Recueil d’Instructions…, op.cit., p. 5.

3.

Idem

4.

BAERTS, Autour de Pangu…, op.cit., p. 172.

1.

Recueil d’Instructions…, op.cit., p. 7.