5. 6. BASONGO

Après la reprise, en 1901, par la C.K. du poste d’État de Lubwe, il était nécessaire pour l’administration d’avoir un poste lui permettant de contrôler la région comprise entre le confluent de la Lubwe et celui de la Sankuru. Basongo est choisi. Il est situé sur la rive gauche du Kasaï, un peu en aval du confluent de la Sankuru et du Kasaï. Cet endroit fait qu’aucun bateau en destination ou en provenance de Lusambo ou de Luebo ne pouvait échapper à la vigilance des services de l’État. Le poste d’État et la garnison militaire installés à Basongo en 1906 2 répondaient au besoin de soumettre les Lele (Bashilele) jusque-là rebelles à l’ordre colonial.

Par le décret de 1913 qui crée les territoires, Basongo devient le chef lieu du territoire du même nom 3 . À l’ouest, cette entité administrative s’étend jusqu’à la rivière Lubwe qui constitue la frontière avec le territoire voisin de la Kamtsha-Lubwe. Les Ding orientaux se trouvent ainsi partagés, sans s’en rendre compte, entre deux entités administratives. Ceux de l’est de la Lubwe répondent aux autorités de Basongo et ceux de l’ouest à celles de Mulasa (Idiofa).

Basongo se trouve sur la voie qui mène les missionnaires de Pangu en « haut », c’est-à-dire à Lusambo, à Luebo, à Luluabourg, etc.. Ils s’y arrêtent pour faire leurs hommages aux blancs de l’administration. Entre 1910 et 1912, la région en amont de Pangu (donc Basongo) est le champ pastoral de Janssens. Il y va visiter non seulement les Européens mais aussi les chrétiens et les catéchumènes noirs. Le 11 janvier 1912, des soldats venus de Lusambo annoncent la nouvelle du décès de Bullens, chef de poste de Basongo. Le Père s’y rend aussitôt pour présider les funérailles 4 .

Les sources mentionnent de nombreuses visites des autorités de Basongo à Pangu. À titre d’exemple signalons que le 22 mai 1913, monsieur Galle, chef de poste d’État de Basongo, arrive en baleinière à Pangu pour percevoir l’impôt chez les « indigènes ». Il collecte plus de 800 frs. Le 6 novembre 1914, monsieur Beaujean de Basongo arrive à Pangu. Il doit, le lendemain, se rendre à Bambudi pour arrêter 5 hommes qui en ont empoisonné un autre par l’épreuve du poison. Le 17 avril 1916, Monsieur Brichot de Basongo, vient à Pangu pour percevoir l’impôt 2 .

Comme nous pouvons le constater, les relations entre les missionnaires de Pangu et les agents de l’État résidant à Basongo étaient plutôt cordiales. Les sources n’indiquent pas des frictions particulières entre les « Blancs de Dieu » et les « Blancs de l’État ». Seule la conversion des Lele est présentée comme plutôt laborieuse. Ils n’affluent pas en masse à Pangu.

Les Scheutistes de Pangu n’arrêtent pas leurs pérégrinations apostoliques à Basongo. D’après leurs propres écrits, ils remontent la Sankuru jusqu’à la région de Butala. Ils n’indiquent cependant pas les limites de leur territoire sur les rives du Kasaï en amont de Basongo.

Notes
2.

GRENADE, Lettre à son père, Dumba, le 10 mai 1906, AHPMRAC, 51.17/51.31.

3.

B.O. (1913)

4.

JMP, 11 janvier 1912.

2.

Idem, 22 mai 1913, 6 novembre 1914, 17 avril 1916.