La mise en valeur des ressources localement disponibles est, pour les missionnaires, non seulement une réponse aux recommandations des instances romaines et des supérieurs des missions, mais aussi une manière pour ces « étrangers » de découvrir, de s’insérer et de survivre dans un espace physique et humain inhabituel.
Quand ils arrivent à Pangu en 1908, les Scheutistes se trouvent en présence des populations dont le mode de vie leur est inconnu. Il s’agit notamment des « Badinga » (Ding orientaux) qu’ils décrivent comme des « agriculteurs » et des « Banzari » (Badjari, Nzadi ou « gens d’eau ») qui ont la réputation d’être « pêcheurs ». La différence entre ces deux groupes étant essentiellement d’ordre économique : les premiers achètent contre du manioc le poisson aux seconds 2 ..
Il y a aussi la rivière Kasaï elle-même et ses deux plus proches affluents, la Loange, en amont de la mission et la Lubwe en aval. Ce sont des voies de navigation, des zones de pêche et des lieux de commerce à la fois intéressants et dangereux. Il fallait donc apprendre à s’y accommoder.
La forêt tropicale, de deux côtés du Kasaï, est un autre impératif auquel il fallait s’habituer. Elle est giboyeuse et les populations locales (surtout les Ding) y font la chasse à l’éléphant, aux antilopes ainsi qu'aux singes. Il fallait, aux missionnaires, une dose d’ingéniosité pour avoir accès à ces ressources cynégétiques. Cette forêt contient également du bois pour différents usages, les missionnaires le savent.
Tous ces éléments vont constituer pour les Scheutistes de Pangu, des atouts majeurs à mettre à profit pour organiser leur vie matérielle sur place et rechercher leur autosuffisance.
JANSSENS, Notes sur la Mission de Mpangu…,op.cit.