6. 4. ÉLEVAGE

Les Scheutistes de Pangu entretenaient aussi leur petit élevage domestique. Ils avaient un travailleur spécialement affecté à cette tâche (un chevrier). Dans l’inventaire du 30 juin 1913, il est écrit :

‘À la date du 30 juin 1913, nous avons :’ ‘7 moutons. La région étant pauvre en fait de pâturage, je crois que nous aurons difficilement un troupeau.’ ‘30 chèvres’ ‘9 canards’ ‘39 poules dont 8 d’Europe’ ‘2 oies destinées à la mission du Père Janssens ¹ .’

Dans son document de 1924, Sterpin indique que « vu les circonstances nous n’avions qu’une centaine de têtes de petit bétail » ² .

Le cheptel de leur élevage, les Pères l’ont constitué avec les bêtes acquises localement. Ils indiquent à plusieurs reprises dans leurs différentes notes que partout où ils passaient, on leur offrait moutons, chèvres et poules. C’est probablement au retour de ses pérégrinations chez Pende dans la région au-delà de Dumba sur la Lubwe que le Père Baerts auraient rapporté les moutons à Pangu. Le pays des Pende est décrit comme favorable à l’élevage :

‘La langue du pays est une langue très euphonique ayant de nombreux rapprochement avec le Tshiluba. Les indigènes s’adonnent à d’énormes plantations et les vivres abondent, il y a des villages où il y a plus de 200 moutons et chèvres ³ .’

Dans le Recueil d’Instructions aux Missionnaires, il est recommandé aux missionnaires de « connaître les ressources et les richesses » de la région où ils œuvrent ; de « créer les moyens de mettre ces ressources en valeur » et de « stimuler l’activité des indigènes » ⁴ . Les Scheutistes de Pangu ont essayé à leur manière de mettre en pratique cette recommandation. Ils ont réussi, grâce aux moyens techniques (bateau, fusil, etc.) et financiers qu’ils avaient et à la main-d’œuvre quasi-gratuite dont ils disposaient, à survivre et à faire vivre leur mission pendant 11 ans.

Comme nous pouvons le constater, la région que les Scheutistes cède aux Jésuites en 1919, n'est pas une terre inculte. Elle a été défrichée par les missionnaires du Kasaï qui y ont jeté les premières semences de l'Évangile.