La Compagnie de Jésus comporte des prêtres (Pères), des frères coadjuteurs et parfois des aides-laïcs. De temps en temps l’un ou l’autre prêtre diocésain, désireux de contribuer à l’action missionnaire, pouvait rejoindre les compagnons comme auxiliaire volontaire. Tel est le cas de l’abbé Vanderyst.
Pour mémoire, le Père Arthur Brielman a été le premier Jésuite à avoir visité, en 1920, la région de Ding orientaux après le départ des Scheutistes de Pangu. Il serait allé jusqu’à Lubwe 2 . Lors de son second voyage, il est accompagné par Mgr De Vos 3 lui-même. Ils confèrent des baptêmes et visitent la mission abandonnée de Pangu. Le choix d’un site pour l’implantation d’un premier poste jésuite chez les Ding orientaux a été confié à l’abbé Hyacinthe Vanderyst. Celui-ci est un agronome et prêtre diocésain de Liège, arrivée à la mission de Kisantu, le 26 avril 1906, comme auxiliaire volontaire (Fidei Donum avant la lettre) ; il y participe à la lutte contre la maladie du sommeil. L’abbé Vanderyst reste à Ipamu de 1921 à 1923 et retourne à Kisantu. Son séjour dans cette nouvelle mission a été marqué, comme l’indique les archives, par la polémique véhémente opposant les missionnaires aux agents de l’État. Le prêtre de Liège a écrit de nombreuses lettres pour accuser les agents de l’État ou réfuter leurs accusations.
Le Père Yvon Struyf, compagnon de première heure de Vanderyst, est le fondateur officiel d’Ipamu, désigné par De Vos. Yvon Struyf 1 est né à Zaventem, le 29 octobre 1876 et il meurt à Kikwit, le 2 mars 1950. À pied d’œuvre au Kwango à partir de 1903, il enseigne, comme régent, le catéchisme à Kisantu. Il assure la rédaction et la publication de la revue Ntetembo eto (notre étoile), puis fait paraître quatre volumes de lecture Kikongo pour les écoliers, un manuel et une traduction partielle des Quatre Évangiles en un seul de Weber. Il rentre en Belgique en 1907 pour parachever sa formation de jésuite. À son retour au Kwango en 1911, il est nommé Supérieur de la station de Kimpako où il séjourne pendant dix ans (1911-1921). Il établit dans la région quatre-vingt écoles de brousse, ouvre un dispensaire et lutte contre la maladie du sommeil.
1- A. Brielman 2- Y. Struyf 3- L. Puters 4- E. Libbrech t5- J. Lambrette 6- P. Dom |
7- J.Delaere 8- J. Mertens 9- J. Broux 10- E. D'Hooghe 11- G. Van Tilborg 12 – V. Uttenbroeckx |
13- Allard 14- Mgr. De Vos 15- V. Fouss 16 – G. Van Bulck 17- Mgr. Van Hee |
(Source, Les Jésuites au Congo – Zaïre. Cent ans d'épopées…)
En 1921, Mgr De Vos, préfet apostolique du Kwango, désigne Yvon Struyf pour fonder un nouveau poste de mission à Ipamu, site auparavant choisi par l’abbé Vanderyst.
Struyf arrive au mois de septembre de cette même année 1921. Il effectue sa première visite pastorale au début du mois de novembre 1921.Il parcourt la région à l’Est d’Ipamu. En passant par le village Bulumbu (Ulwum), il atteint Pangu et visite quelques villages Lele (Bashilele). Son périple dure trois semaines. Yvon Struyf est encore à Ipamu jusqu’à l’arrivée des Pères Oblats de Marie Immaculée en 1931. Il a été Supérieur d’abord de 1921 à 1924, ensuite de 1925 à 1928. Struyf continue à travailler avec les Oblats jusqu’en 1933 et ne quitte définitivement Ipamu pour Djuma que le vendredi 20 janvier 1933 1 .
À Ipamu, Struyf a été un infatigable « broussard ». Il a, pendant ses douze années de ministère, sillonné de nombreux villages, installé des écoles rurales et visité divers peuples de la région. Ses biographes ont des opinions divergentes sur sa personnalité et ses rapports avec les indigènes. Les uns reconnaissent qu’il était un travailleur tenace et un esprit curieux avec un don particulier pour les langues ; qu’il entretenait des relations empreintes de bonté et était proche des gens. D’autres le dépeignent comme un homme bourru, partisan des méthodes fortes envers les Noirs.
Son jeune confrère, Jacques Delaere, alors régent, écrit de lui :
‘J’ai parlé du P. Struyf. Permettez-moi de vous le présenter ; grand, fort, avec une longue barbe touffue et un front qui s’éclaircit, il ne rêve que de connaître sa Mission jusqu’aux plus extrêmes limites et de pouvoir parler les différents dialectes des races qui y habitent. Quelle activité, tant dans la station même qu’au cours de ses différents voyages ! Quand je l’entends raconter ses expéditions, le désir me prend d’explorer aussi un peu le pays ; il m’a promis qu’à Pâques je visiterais peut-être avec lui les villages bangolis et je compte bien que cet espoir se réalisera. Au poste, le P. Struyf ne se repose guère. À peine a-t-il déjeuné, qu’il donne, à 6h ½, sa première leçon de catéchisme ; il s’applique à faire comprendre ces grandes vérités à son auditoire, composé surtout de Bangoli et de Badinga. Pour se faire mieux comprendre, il se permet des libertés dans l’emploi de la langue, mais quand il s’agit de publier, il est à cheval sur la grammaire Kikongo qu’il possède du reste sur le bout des doigts. Il a une facilité remarquable pour les langues ; depuis qu’il est arrivé dans la région, il s’est mis en devoir, outre ses multiples occupations, non seulement d’étudier les langues du pays, mais encore de rassembler les premiers éléments pour la composition d’une grammaire de ces langues 2 .’Ndaywel, traduisant et commentant l’opinion des autochtones qu’il a abordés sur le terrain, déclare :
‘Dans le pays Ding-Ngwi, demeure encore vivant sur les lèvres des vieux, le souvenir d’un certain père « Yvon » dont on vante le courage et la bonté. « Celui-là au moins, buvait le vin de palme avec nous », disent les anciens avec nostalgie ! D’aucuns ont vu en lui un ancêtre revenu sous les traits d’un européen. On dit de lui qu’il demanda un jour à un vieillard (village Ipamu) où se trouvait un grand arbre qui avait existé autrefois au milieu du village ; or cet arbre était abattu depuis longtemps. Mais cette question raffermit les Ding d’Ipamu dans leur conviction que le Père Yvon Struyf était leur ancêtre ( puisqu’il se souvenait de l’ancienne configuration du village). Un tel attachement nous paraît unique : le seul fait que son nom soit si connu (même par les plus jeunes qui ne l’ont pas vu), alors que le souvenir de ces collègues n’est plus aussi vivant, montre le degré de popularité dont il a joui 1 .’Le jugement des Oblats sur Struyf est différent de celui de deux auteurs que nous venons de citer. Dans Pôles et Tropiques, Hebette le décrit comme « un ancien broussard de légende, homme bourru, aimant ses noirs d'une affection virile, nullement sentimental et matant sans indulgence leur esprit indiscipliné et frondeur. Ses plus puissantes armes d'apostolat, aurait-on dit, était sa voix de tonnerre et sa férule 2 ». Et très récemment, le Père Jean Marie Ribaucourt dira que « le Père Yvon a laissé le souvenir d’un homme vigoureux, partisan des méthodes fortes, qui lui causeront, d’ailleurs, des difficultés avec l’administration, lors de son séjour postérieur à Djuma » 3 .
Quelle que soit l’opinion affichée, le Père Yvon Struyf est, dans la région d’Ipamu, le seul Jésuite dont le souvenir demeure encore présent. Les autochtones l’appellent affectueusement « Mfum Ivon ou Tata Ivon » 4 . Le baptême reçu de lui ou, du moins, à son époque, a, dans l’opinion publique, une plus grande notoriété que celui conféré par les Oblats ou les prêtres autochtones d’aujourd’hui. On revendique être chrétien de Père Yvon (Mukristu ya Mfum Ivon) comme on revendiquait être chrétien de Pangu (Mukristu ya Pangu).
Yvon Struyf est aussi reconnu comme un talentueux ethnologue dont les œuvres et les enquêtes ont inspiré la célèbre monographie de Badzing de la Kamtsha du Jésuite Mertens 5 .
En 1922, arrivent à Ipamu le Père Puters et le Scolastique Jacques Delaere. Nous avons déjà évoqué la mort du premier. Quant à Jacques Delaere, il faudrait noter qu’il est né à Gand en 1898 et mort à Kikwit en 1977. Entré dans la Compagnie à Ore Place (Hastings) en Angleterre en 1916, il part pour le Congo en 1922. Il est affecté comme régent à Ipamu de 1922 à 1926. Ses supérieurs lui assignent comme première tâche, la formation des catéchistes. Il est aussi chargé de la cuisine et il doit décider le menu à préparer : « Grosse affaire ! écrit-il, non pas de dresser le menu, mais de le faire réaliser ! De ce chef, j’ai à m’occuper du poulailler, des chèvres et des moutons ; j’ai commencé un jardin potager à un quart d’heure d’ici dans la vallée ; bref ce n’est pas facile qu’on pourrait le croire : impossible de s’adresser soit au maraîcher qui passe régulièrement par votre rue, soit à un épicier du coin » 1 . Nous pensons que c’est en sa qualité d’intendant que Delaere a eu l’idée d’installer, comme nous le verrons plus loin, une scierie pour mettre en valeur les bois de la forêt des environs d’Ipamu 2 .
Delaere maîtrise très vite le kikongo, langue d’évangélisation de la région. Il traduit en cette langue et fait paraître à Kisantu en 1930 Les quatre Évangiles en un du chanoine Weber sous le titre de « Luzingu ya Mfumu eto Yezu Kristu » (La vie de notre Seigneur Jésus Christ). De la même période date sa carte géo-éthnographique dressée avec le Père Plancquaert.
Après sa formation théologique en Belgique, Delaere revient au Congo et il est chargée de créer le petit séminaire de Wombali où il s’occupe aussi de lancer une imprimerie (1930).
Au début de 1923, Mgr De Vos envoie le Père Ernest Libbrecht à Ipamu. Originaire de Gand, né en 1888 et mort à Kingandu en 1961, Libbrecht vient pour la première fois au Kwango de 1913 à 1919. Affecté comme régent à Kisantu, il s’occupe des écoles. En 1923, au terme de sa formation théologique, il revient au Congo et il est envoyé à Ipamu pour aider Struyf et Puters à visiter les villages de la vaste mission d’Ipamu. Très critique vis-à-vis de Struyf et à l’endroit des Scheutistes, Libbrecht ne restera qu’une année à Ipamu. Il sera affecté, en 1924, à Kilembe et y restera jusqu’en 1929. Nous avons retrouvé de lui quelques lettres adressées au Père Provincial et un article publié dans les Missions Belges de la Compagnie de Jésus, sous le titre de « Une chasse au Léopard à Ipamu » 3 .
En remplacement du Père Libbrecht, Mgr De Vos nomme le Père Jules Lambrette. Celui-ci était supérieur à Wombali depuis 1921 ; il arrive à Ipamu à la mi-septembre 1924 et exerce les fonctions de Supérieur de la mission à la place de Struyf qui est chargé de visiter les villages. Jules Lambrette est né à Dolhain-Limbourg en 1876 et il est mort à Leverville en 1949. Après six années de surveillance des grands pensionnaires dans les collèges jésuites de Mons et de Liège, il est envoyé à Kisantu en juin 1910. Il y sera dès l’année suivante et jusqu’en 1935 un Supérieur remarquable. D’abord dans la station de Sanda, puis celle de Kimbau (1919), il devient Supérieur de Wombali en 1921 et d’Ipamu en 1924. En 1926, il est détaché d’Ipamu pour fonder un nouveau poste à Mwilambongo où il restera jusqu’en 1928. Devenu Supérieur de la station centrale de Kikwit, il est appelé en 1929 aux fonctions de Supérieur régulier de toute la Mission du Kwango et le restera jusqu’en 1935.
À son départ pour Mwilambongo, Lambrette est remplacé à Ipamu par le Père Paul Dom. Ce Jésuite est né à Resteigne en 1891 et mort à Djuma en 1963. Arrivé au Congo en 1925, il travaille à Ipamu jusqu’en 1926. Il apprend d’abord le kikongo avant de commencer à confesser et à instruire les catéchistes. À Ipamu, Paul Dom s’occupe aussi de la construction des maisons devant accueillir les Sœurs de Sainte Marie de Namur. Le missionnaire quitte Ipamu à la fin de cette année 1926 pour Wombali où il est directeur adjoint des écoles technique et primaire. Nous avons, de lui, deux lettres publiées l’une en 1925 1 et l’autre en 1926 2 .
À la fin de l’année 1926, le scolastique Jacques Delaere rentre en Belgique pour parachever sa formation de théologie à Louvain. Il est remplacé par un autre scolastique qui deviendra bientôt célèbre. C’est Joseph Mertens. Il est né à Menin, le 11 janvier 1903. Il entre au noviciat des Jésuites à Tronchiennes en 1920. En 1926, il est envoyé en régence au Kwango où il est affecté au poste d’Ipamu.
Mertens, chargé d’enseigner le catéchisme, est sous-directeur à l’école primaire. Jusqu’en 1928, il travaille sous le contrôle du supérieur de la mission, Yvon Struyf. À partir d’octobre 1928, il collabore avec le Père Gustave Van Tilborg, supérieur et directeur de l’école primaire à Ipamu. Le 3 août 1930, Mertens, le scolastique et Joseph Broux, un aide laïc, quittent Ipamu. Le premier rentre en Belgique pour commencer sa théologie, le second, pour entrer au noviciat des frères Jésuites 1 . En 1935, à la fin de sa formation de jésuite, il revient au Kwango. Il ne peut plus rentrer à Ipamu puisque, entre temps, ce poste de mission a été concédé aux Pères Oblats de Marie Immaculée depuis 1931. Il n’aura donc été à Ipamu que pendant plus ou moins quatre ans, de 1926 à 1930. Revenu au Kwango, Mertens dessert, comme missionnaire itinérant, dans le Bas-Congo et chez les Bayaka. Il est en poste à Mpese (1935-37 et 1941-1945), Ngoa (1937-39), Kisantu Bergeck Saint-Ignace (1939-41). C’est de 1935 à 1939 qu’il publie trois volumes de sa monographie qu’il intitule « Les Ba Dzing de la Kamtsha » 2 . Il écrit aussi « Les chefs couronnés chez les Ba Kongo orientaux. Étude de régime successoral » et plusieurs autres articles dont nous retiendrons celui consacré à l’esclavage chez les « Ba Dzing » de la Kamtsha.
Mertens rentre définitivement en Belgique en 1945. Il est opéraire au collège de Gand (1946-49), écrivain et opéraire à Oostakker (1949-51), écrivain à Louvain (1949-57). Il quitte la Compagnie en 1957.
En 1927, un autre prêtre, le Père D’Hooghe arrive aussi à Ipamu pour remplacer le Père Dom. Edmond D’Hooghe est né à Essen en 1889 et est mort à Gand en 1952. Brancardier pendant la première guerre mondiale, il part pour le Kwango en 1918 où il accomplit sa régence pendant deux ans à Wombali et Leverville. De retour en Afrique après sa théologie et son ordination, il est affecté à Wombali de 1924 à 1927 et il y visite les villages. Arrivé à Ipamu en 1927, il y restera jusqu’en 1929. De 1929 à 1930, il missionne à Mwilambongo et de 1930 à 1931, il est à Kilembe. D’après Struyf, « la vie communautaire ne lui souriait pas beaucoup » 3 , c’est alors qu’il est parti pour Mwilambongo.
À Ipamu, D’Hooghe seconde l’infatigable Struyf qui a besoin d’un compagnon pour multiplier les visites aux postes « menacés de plus en plus par les protestants ».
Les obédiences du mois d’août 1928 nomment, à Ipamu, Gustave Van Tilborg pour prendre la direction de la mission et exercer les responsabilités de ministre et de directeur de l’école primaire. À l’école, il sera aidé par le régent Mertens. Van Tilborg est né à Tumhout en 1867 et est mort à Mbansa-Mboma en 1951. Après la philosophie, il est envoyé au collège de Gand où il enseigne la sixième pendant cinq ans (1892-1896), puis devient surveillant des internes pendant deux ans (1896-1898). Ordonné prêtre à Louvain en 1901, il fait le troisième an en Autriche (1901-1902), puis devient professeur de flamand et d’allemand à Bruxelles (1902-1905). En 1905, il part pour le Kwango. Il travaille à Kisantu comme visiteur des villages alentour et directeur d’école (1905-1907) avant de passer dans le nord de la Mission à Wombali où il sera broussard, puis ministre, catéchiste, confesseur et visiteur de Bandundu et de Fayala jusqu’en 1921 puis de Kikwit (1921-1928). Il arrive donc à Ipamu en 1928 et y restera jusqu’à l’arrivée des Oblats de Marie Immaculée en 1931. Il est le dernier supérieur jésuite d’Ipamu.
Lorsqu’en 1930 Mertens quitte Ipamu pour poursuivre sa formation à Louvain, il est remplacé par un autre scolastique, Victor Uyttenbroeck, né à Lierre, le 30 août 1905 et mort dans son village natal, le 23 novembre 1965. Arrivé à Ipamu le 18 octobre 1930, Uyttenbroeck est nommé directeur des classes, fonction qu’il exercera jusqu’en 1932. La mission ayant été cédée aux Oblats, le jeune régent sera affecté à Kikwit de 1932 à 1933. Après sa formation en Belgique, il reviendra au Congo en 1939.
Pendant les douze années de présence jésuite à Ipamu, aucun frère coadjuteur n’y avait, apparemment, été affecté. Joseph Broux y était, de 1925 à 1930, comme aide-laïc. Né à Zonhoven en 1901 et mort à Gand en 1983, ce Joseph Broux a commencé chez les Jésuites comme domestique à la maison de retraite d’Alken. C’est après avoir travaillé comme aide-laïc à Ipamu qu’il décidera d’entrer au noviciat, en Belgique, comme frère coadjuteur. Sa formation terminée, il rentrera au Congo en 1935 et y restera jusqu’en 1976.
Dans son historique de la mission d’Ipamu, le Père Struyf cite un autre aide-laïc, monsieur Fooz, que Broux venait remplacer parce qu’il « entrait dans la Compagnie en qualité de Frère coadjuteur » 1 . Nous n’avons pas trouvé le nom de Fooz dans le répertoire des Jésuites du Kwango. Struyf se serait-il trompé dans l’orthographe du nom ? Il est possible qu’il s'agisse du Frère Victor Fouss, menuisier et remarquable constructeur d’églises, qui a œuvré au Congo de 1922 à 1982 2 .
En conclusion, sept Pères jésuites, trois scolastiques et deux aides-laïcs (ou Frères coadjuteurs) ont missionné à Ipamu entre 1921 et 1933. De tous ces missionnaires, la mémoire collective des Ding orientaux n’a retenu que le nom du Père Yvon Struyf. C’est, peut-être, sa présence ininterrompue ( 1921-1933) et son action de proximité auprès des autochtones qui l’a rendu si célèbre.
Né à Gand en 1872 et mort à Banningville (Congo) en 1942, Brielman arrive dans la Mission du Kwango en 1896 pour y accomplir sa régence. Il réside successivement à Boense, Ndembo et Kimwenza (1896-1900). Après sa théologie en Europe, il revient au Kwango en 1904. Il est affecté à Sanda (1904-1912). Il est parmi les fondateurs du poste de Kikwit dont il deviendra Supérieur (1912-1922). Il est à Leverville de 1922 à 1935. Il est encore au petit séminaire de Kinzambi en 1936-1937 et adjoint du procureur des missions à Banningville de 1937 à 1942. Les autochtones l’appellent « Mfumu Ndulu ». Cf. Collectif, De la Mission du Kwango à la Province d’Afrique Centrale. Les Jésuites au Congo-Zaïre…, op.cit., p. 309.
Cf. Supra.
Pour la biographie complète de STRUYF, lire aussi De la mission du Kwango à la province d’Afrique…, op.cit., p. 349.
RSSMN, 1933.
DELAERE, J., « À Ipamu » in MBCJ, 1923, p. 176.
NDAYWEL, Organisation sociale et Histoire…, op.cit., t.2., p. 289-290.
HEBETTE, J., « Regard en arrière »in Pôle et tropiques, n° 2,1954.
RIBAUCOURT, J.M., Évêque d’une transition…, op.cit., p. 76.
Le mot « mfumu » en kikongo, transformé en « mfum » par les Ding orientaux, signifie étymologiquement « chef ». Les missionnaires Jésuites se faisaient appeler, la plupart par leur prénom, certain par leur nom, mais précédés l’un ou l’autre du titre de « mfumu ». Lire NKAY, M., « Église catholique, peuple et État dans la RDC (1960-1990) in DELISLE,P. & SPINDLER, M. (sous la dir. de), Les relations églises-état en situation postcoloniale, Amérique, Afrique, Asie, Océanie 19ème-20ème siècles, Karthala, Paris, 2003, p. 301-302. Le mot « tata » veut dire « papa ». Il est plus affectueux que « mfumu ».
Nous reprenons ici quelques-unes des publications de STRUYF sur les populations de la région d’Ipamu : « Mœurs et coutumes » in Missions Belges de la Compagnie de Jésus, 1923 ; Idem, « Le meurtre d’un chef » in MBCJ, 1923, p. 81-84 ; Idem, « Mœurs et coutumes » in MBCJ, 1923, p. 252-256 et 371-373 ; Idem, « Le lukoshi » in Revue Missionnaires des Jésuites Belges, 1933, vol. VII, p. 295-297 ; Idem, « le Kindoki », RMJB, vol. VII, p. 400-402 ; Idem, « Migrations de Bapende et des Bambunda » in Congo, 1(1931)5, p. 667-670 ; Idem, « De Verhuizingen by Kamtsha », in Congo, II (1936), p. 343-350.
Idem, p. 295.
cfr. Infra.
LIBBRECHT, E., « Une chasse au Léopard à Ipamu » in MBCJ, 1924, p. 443-444.
DOM, P., « Lettre du P. Dom à ses anciens élèves de St Michel » in MBCJ, 1925, p. 317-319.
Idem, « Lettre du 22 août 1926 » in MBCJ, 1926, p. 456.
Rapport mensuel des Sœurs de Sainte Marie de Namur, Archives des Sœurs de Sainte Marie de Namur à Namur.
MERTENS, J., Les Badzing de la Kamtsha : vol.1. Ethnographie, 381 pages ; vol. 2. Grammaire de l’idzing de la Kamtsha, 388 pages ; vol. 3. Dictionnaire idzing-français et français-idzing, 240 pages, IRCB, 1935, 1938 et 1939.
STRUYF, Historique…, op.cit., p. 4.
STRUYF, Historique de la mission…, op.cit., p. 4.
Victor Fouss est né à Tontelange en 1898 et est mort à Kinshasa en 1982. Lire De la Mission du Kwango…, op. cit., p. 326.