4. LE MISSIONNAIRE EN « BROUSSE » : VISITES DES VILLAGES

L’action pastorale des Jésuites du Kwango a souvent oscillé entre deux options : une « sédentarisation » par l’établissement des fermes-chapelles puis des postes des Missions et une « nomadisation » ¹ consistant à parcourir des villages ( « faire la brousse » selon l'expression des missionnaires belges) pour annoncer l’évangile.

La fondation d’Ipamu et le développement en ce lieu d’un ensemble complexe d’activités missionnaires incarnent l’option de sédentarisation. Dans ce centre (plus tard à Kilembe et Mwilambongo) où le Père Supérieur est le responsable principal et le coordinateur de toutes les activités ( admission au catéchuménat et au baptême, organisation des prières et liturgies, surveillance des travaux manuels, etc.), les Jésuites tentent de développer une chrétienté modèle. Mais Ipamu sert aussi de base d’appui logistique aux missionnaires qui se déploient dans l’arrière pays, allant de village en village, installant des catéchistes, inspectant des écoles rurales, prêchant la Bonne-Nouvelle et enrôlant les recrues. Cette forme d’apostolat itinérante peut être qualifiée de « nomade » et les missionnaires qui s’y livrent, les Jésuites, dans leur jargon, les appellent les « excurrens » ou « broussards ».

Il serait intéressant d’étudier les compte-rendus de déplacements de ces « excurrens » dans une région où la présence européenne était une véritable curiosité et où les conditions matérielles n’avaient aucune commune mesure avec les commodités du monde occidental. Malheureusement nous n’avons trouvé aucun journal de voyage tenu par les broussards d’Ipamu. Nous nous contenterons de quelques récits publiés, notamment par le Père Struyf, dans les revues de Jésuites et des quelques informations glanées dans les rapports de sœurs de Sainte Marie de Namur et le Journal des Sœurs de Saint François de Sale, de Leuze.