4. 2. 1. Deux excursions

Les rapports de 1930 et 1932 mentionnent deux excursions entreprises par les Sœurs hors d'Ipamu.

- Depuis le 13 janvier 1930, les agents de l’état recherchent un avion qui s’est écrasé dans la région avec ses trois aviateurs français. Les squelettes de trois malheureux ont été retrouvés le 11 mars à 7 heures d’Ipamu, près du village Bangende sur la route Dibaya-Idiofa. Les funérailles sont organisées le 13 mars à Mangaï et les missionnaires d’Ipamu, Pères et Sœurs, sont présents.

Le 19 mars, le Gouverneur de la Province du Congo-Kasaï, le Commissaire de District de Luebo et l’Administrateur territorial d’Idiofa, amenés par les tristes événements, viennent à Ipamu pour remercier les missionnaires d’avoir assisté aux funérailles et d’avoir prêté leur concours dans la bonne tenue de celles-ci.

Plus tard, en avril 1930, le lundi de Pâques, le Père Supérieur, Van Tilborg, propose aux Sœurs une promenade jusqu’à l’endroit du crash de l’avion :

‘Notre bon Père Supérieur, trouvant que nous avions besoin d’une petite détente, vint nous proposer de faire, en auto-camion, une promenade jusqu’à Bangende, endroit où périrent les trois malheureux aviateurs français. L’offre, si aimable, fut naturellement acceptée mais Sœur Berchmans, sujette au « mal d’auto » demanda de garder la maison. Après deux heures d’auto, nous pénétrons, non sans être émues, dans la partie de la forêt où eut lieu l’accident. L’endroit précis de la chute a été déblayé en un rond-point et relié par une large avenue à la route carrossable de Dibaya à Idiofa. Au centre du rond-point une stèle a été érigée. Une grande croix horizontale en étoffe blanche domine l’endroit afin de l’indiquer aux avions. Puisse Dieu avoir fait miséricorde à ces malheureux pionniers pour qui du fond du cœur, nous avons récité un « miserere » 1 .’

Cette sortie ne pouvait pas permettre aux Sœurs d’entrer en contact avec les autochtones. Elle n’ont fait qu’une sorte de pèlerinage au lieu où les « Blancs » sont morts.

- Le vendredi 9 septembre 1932, en la fête de Saint Pierre-Claver, est un jour férié. Les Sœurs en profitent pour organiser une excursion apostolique : «  Dès le matin, cinq Sœurs, parmi lesquelles nos nouvelles venues, se mettent en route avec un groupe d’enfants portant vivres, remèdes, matabishes, etc. Après plus de deux heures de marche dans un petit sentier ombragé par la forêt, on arrive à Mvwen, petit village indigène. L’arrivée des Sœurs est tout un événement. Celles-ci visitent le village, soignent quelques malades et assistent à la leçon donnée, par le catéchiste des Pères, à une vingtaine d’enfants. Après avoir adressé quelques bonnes paroles à ces pauvres gens, les Sœurs prennent le chemin du retour, escortées par la troupe des bambins. Pour de nouvelles missionnaires surtout, il n’est pas sans intérêt de réaliser le cadre où naissent et grandissent ces pauvres sauvagesses de qui l’éducation nous est confiée » 2 .

Notes
1.

RSSMN, avril 1930.

2.

Idem, septembre, 1932.