7. 3. LES COMPTES DE LA MISSION

L’argent généré par les activités productives et commerciales de la Mission sert avant tout aux salaires des catéchistes (50 à 60 francs par an + 3 pagnes), une rétribution est allouée aux catéchumènes (0,35 centimes pour chacun par semaine ainsi que trois pagnes par an) ; les aides-laïcs engagés pour la scierie et la menuiserie doivent être entretenus au même titre que les Pères, c’est-à-dire leur nourriture, leur habillement ainsi que leurs soins de santé. Il faut enfin noter que les Pères reçoivent aussi pour la direction de l’école centrale des subsides du gouvernement et que de nombreux bienfaiteurs en Belgique leur viennent souvent en aide. Nous n’avons pas trouvé des traces de la comptabilité des Pères jésuites d’Ipamu. Il nous est, pour le moment, impossible d’évaluer, ne fût-ce qu’à titre d’exemple, les recettes et les dépenses de la mission.

Tableau N°13 Relevé des comptes de la Mission d’Ipamu. Deuxième semestre 1928
Mois Recettes Dépenses Remarques
Juin - juillet 51.564,00
3.989,00
dont : 25.000 frs subsides de 1ère installation
: 24.500 frs cédés par Leverville, Banque
……. : 1.500 frs reçus de la Sœur Thérèse
: 3.600 frs pour frais de voyage
Août 279,50
5.863,60
Diverses
dont 5.462 frs au RP. Struyfpour sel et tissus
Septembre 1.488,60
6.260,00
dont 1.191 frs d’intérêts à Bandundu
5.900 frs pour achats divers à Kin (lait, couverture, treillis, clous, etc.
Octobre 277,50
298,00
Divers
Pour rations des enfants
Novembre 2.840,00
438,00
Dont 2.300 frs versés par Namur à N/C chèques
350 frs idem par Mlle Séverin
pour rations, etc.
Décembre 2.601,50 757,50 Remboursement d’une partie de notre voyage fluvial
Rations et facture à Kinshasa
Total 59.051,10
17.606,10
41.445,00
   

(Source : RSSMN, rapport 2ème semestre 1928)

Tableau N°14 Relevé des comptes de la Mission d’Ipamu. Premier semestre 1933
Mois Recettes Dépenses
Janvier 38.857,00 14.362,05
Février 3.638,50 953,03
Mars 13.882,42 2.678,95
Avril 440,50 1.230,50
Mai 17.354,00 1.095,00
Juin 3.266,00 1.240,00
Total
Excédent des recettes
77.438,42
21.559,53
55.878,89
21.559,53

Quant aux Sœurs, mise à part la production locale, leurs principales recettes proviennent des subsides alloués pour le dispensaire (salaire Sœurs infirmières) et l’école et des dons divers. Leur principal poste de dépenses concerne l’entretien des enfants ( catéchumènes, élèves, etc.) à qui elles donnent quelques pagnes par an, des vivres et du sel chaque semaine. Les deux taleax ci-dessus les relevés des comptes établis par les Sœurs de Sainte Marie de Namur en 1928 et en 1933.

L'argent est donc nécessaire pour la pastorale des missionnaires. Pour couvrir leurs dépenses, les Pères et les Sœurs doivent recourir à l'autofinancement local, conformément aux instructions romaines, ainsi qu'aux subsides de l'État, aux intérêts d'investissements européens et aux divers dons des bienfaiteurs. Il importe aussi de noter que c’est l’utilisation à bon escient des sommes reçues et la transparence dans la gestion financière qui ont justifié la réussite de certains projets missionnaires. La plupart des supérieurs se montrent intransigeants et parfois même impitoyables en matière de gestion. La crainte de la sanction a été pour certains mauvais comptables le début de la sagesse.

Notes
1.

RSSMN, 18 juillet 1933