2. 3. VIE SOCIALE, CULTURELLE ET RELIGIEUSE

Janssens observe les habitudes vestimentaires des Ding orientaux et les parures qu’ils portent. Il note :

‘Les Badinga portent des pagnes en fibres de raphia, hommes et femmes ; chez la femme ce pagne couvre depuis les hanches jusqu’à moitié des cuisses ; chez l’homme, il descend jusqu’aux genoux. Les enfants ne sont pas habillés jusqu’à vers 7, 8 ans : garçons et filles.Ils portent quatre à cinq anneaux aux bras et jambes : les hommes, de petits en fer d’un diamètre d’environ 2, 3, quatre millimètres. Les femmes portent de gros anneaux ronds de 40 mitakos, un à chaque pied et quelques fois en plus de ceux-là, de petits anneaux. Les grands anneaux sont en cuivre rouge d’à peu près 1,75 kgr. Ou bien ils sont en fer. Les anneaux en cuivre jaune ne peuvent être portés que par les femmes et les filles de chefs. Aux bras les femmes portent aussi de gros anneaux en fer quatre ou cinq à chaque bras. Hommes et femmes portent au grand orteil un petit en fer de trois millimètres 1 .’

Quant aux tatouages, « ils sont faits chez les adultes sur le ventre, chez les hommes comme chez les femmes » 2 . La naissance et l’éducation des enfants préoccupent le missionnaire de Scheut. Personne avant lui n’avait abordé cette question. Il écrit :

‘À la naissance d’un enfant on laisse l’enfant à terre jusqu’à ce qu’il ait poussé un cri ou pleuré et on fait du bruit pour le faire pleurer ou crier dans l’idée que s’il ne crie pas, il n’est pas viable. S’il naît un enfant mort alors ils accusent la mère d’avoir tué l’enfant mais il n’y a pas de punition infligée. Une femme n’a qu’un enfant. Et puis ils emploient un remède soit pour procurer l’avortement soit pour empêcher la fécondation. Le cordon ombilical est coupé après trois jours avec un petit couteau 3 .’

D’après le supérieur de Pangu, l’éducation des enfants « est nulle et la vie en promiscuité des enfants est ordinaire » 4 . Les Ding « font la circoncision quand l’enfant à de cinq à environ 12 ans » 5 .

Le document de Janssens aborde, comme on ne pouvait s’en douter, la question cruciale de la vie matrimoniale chez les Ding orientaux. Le missionnaire de Scheut affirme que ces gens « pratiquent la polygamie et achètent la femme. 160 à 200 mitakos est le prix de la femme, ce qui est environ vingt francs » 6 . Il déclare aussi que « la prostitution se pratique chez eux (Ding) sur une grande échelle » 7 .

La procédure de conclusion des mariages est énoncée d’une manière lapidaire : « Quelques hommes libres ont une femme libre et ont des esclaves dont les enfants leur appartiennent. Pour les femmes esclaves, ils donnent la dot au père et pour les femmes esclaves on donne la dot au chef de village » 8 .

En ce qui concerne la mort et les rites qui l’accompagnent, les observations de Janssens sont aussi laconiques. Il signale que, chez les Ding, « quand un homme libre meurt, on l’enterre avec ses richesses et le chef avec des esclaves auxquels on brise bras et jambes et qu’on enterre vivants. Un esclave est enterré avec ses habits » 1 . Le missionnaire ajoute ce détail : « Dans leur idée quand un homme meurt, il va chez les siens qui sont morts » 2 .

En signe de deuil, au jour de l’enterrement, les Ding « se mettent de la terre blanche comme de la chaux autour des yeux et aux bras » 3 . Ils ne prononcent plus le nom du mort au village « sous peine d’être pincé par le mort ; ils pensent alors qu’ils sont poursuivis par le revenant et quand ils regardent en arrière (ils voient le revenant), ils meurent peu après » 4 .

Janssens note que les Ding orientaux « reconnaissent un Dieu Créateur de toutes choses bon et invisible mais ils ne le servent pas » 5 . Ils reconnaissent « la méchanceté qu’il y a dans l’adultère, dans le meurtre, dans le vol et reconnaissent que c’est Dieu qui leur défend ces choses. Ils ont aussi l’idée de Dieu rémunérateur qui punit dans l’autre vie le mal des hommes et récompense le bien. Ils reconnaissent aussi vaguement la spiritualité et l’immortalité de l’âme » 6 .

Les Ding pratiquent « le culte des morts ; ils les craignent ; ils font des libations de vin de palme à terre pour honorer les morts ».

Le vol est puni par le chef, « il fait frapper le voleur de gifles et fait aussi restituer et payer pour le vol ». Ils font aussi payer pour l’adultère : « le chef fait payer l’homme pris en adultère au mari de la femme. La femme adultère, on la fait payer aussi » 7 .

Le missionnaire de Scheut fait aussi remarquer que les Ding orientaux « pratiquent l’épreuve du poison » 8 .

Notes
1.

Ibidem.

2.

Ibidem.

3.

Ibidem.

4.

Ibidem.

5.

Ibidem.

6.

JANSSENS, op.cit., 1ère partie.

7.

JANSSENS, op.cit., 1ère partie.. S’agit-il ici de la polyandrie ?

8.

Ibidem.

1.

Ibidem.

2.

Ibidem.

3.

JANSSENS, op.cit., 1ère partie

4.

Ibidem

5.

JANSSENS, op.cit., 1ère partie.

6.

Ibidem.

7.

JANSSENS, op.cit., 1ère partie.

8.

Ibidem.