1. 1. 2. Les deux saisons des pluies (mv'l)

Entre la fin d'août et le début de janvier, c'est la grande saison des pluies. C'est la période de tous les dangers pour les « forestiers » : tornades tropicales, risque de disette pour les imprudents qui n'ont pas pu tirer profit de la saison sèche pour garnir leur garde-manger de viande et de poisson., etc. Certes, la régénérescence de la nature par le retour des pluies offre de nouvelles opportunités aux activités de cueillette (champignons, insectes comestibles, etc.), mais ces pluies régulières combinées à l'indisponibilité des femmes occupées à la culture et aux premiers entretiens des plantations, rendent l'approvisionnement en nourriture difficile. En effet, dès que les hommes brûlent les champs, les femmes commencent les semis. Les arachides et le maïs doivent mis en terre impérativement avant la fin septembre de peur de compromettre la récolte. À partir de la mi-octobre les femmes se préoccupent de l'entretien des champs d'arachides en même temps qu'elles repiquent les boutures de manioc dans le champ de maïs. Dans la deuxième moitié de décembre, les arachides sont généralement mûres pour la récolte. Comme on le voit, pendant ces mois de grandes pluies et de fortes activités agricoles, la femme est constamment prise, elle doit souvent se contenter des produits alimentaires à sa portée (les feuilles de manioc, les légumes de son champ, les lianes amères, etc.) et gérer son ménage au coup par coup. C'est à ce niveau que les réserves de la saison sèche s'avèrent d'une nécessité non négligeable.

La seconde saisons des pluies a lieu de mars à la mi-mai. Les averses sont plus violentes qu'au cours de la première, mais le cumul pluviométrique moindre. Le Kasaï et ses affluents terre amorcent leur décrue.

Les Ding orientaux et leurs voisins croient à l'influence de certains hommes en raison de pouvoirs qui leur sont attribués pour agir positivement ou négativement sur les éléments de la nature. Ces hommes pourraient par leur magie, arrêter la pluie ou l’empêcher de tomber (uko mv’l). Ils interviendraient souvent lors des grands événements se déroulant pendant la saison des pluie et qui nécessitant de grandes cérémonies en plein air : la mort d’un personnage important, grande palabre, intronisation, naissance des jumeaux, etc. Par leur magie, ils pourraient aussi provoquer de violentes tornades (avec le charme « mbuzing ») et envoyer des foudres meurtrières pour tuer ( avec le charme « Nzel »). Les Ding orientaux considèrent que les Mbuun et les Pende sont les spécialistes de la « magie de la foudre ».