2. 3. INTERPRÉTATION DES DONNÉES

Les voyageurs du 19e siècle font état d’une population nombreuse le long du Kasaï. Lorsque nous observons, aujourd’hui, cette région, nous découvrons qu’elle est quasi inhabitée (à part des agglomérations nées de la colonisation : Mangaï, Dibaya-Lubwe, Pangu). Quel est la cause de ce déficit démographique ?

Les témoignages du 19e siècle paraissent plausibles car ils sont en conformité avec la logique de l’occupation de l’espace par les populations de l’époque pré-coloniale. Celles-ci préféraient les abords de la forêt et les rives des cours d’eau du fait de leurs possibilités d’approvisionnement optimal en viande et en poisson. L'histoire du peuplement montre aussi que les fleuves et les cours d'eau ont constitué, de tout temps, des « grandes routes » pour les migrants, et les rives, des établissements de prédilection pour les hommes. Il est donc fort probable que la rive gauche du Kasaï, (entre la Pio-Pio et la Loange), était autrefois très peuplée et que le dépeuplement de l’époque coloniale ait eu des causes qu’il conviendrait d’expliquer.