4. LE MYSTÈRE DE L’HOMME

Les Ding orientaux distinguent deux parties dans une personne humaine : le ” Noar ” c’est-à-dire le corps et le « ns’b », l’esprit ancestral 1 (ou le double) matérialisé par l’ombre (inini). La première est sujette à la putréfaction tandis que la seconde est vouée à l’immortalité. Cette dualité, l’Oblat De Ville l’appelle « dédoublement de la personne » et indique qu’elle a des incidences profondes sur la vie quotidienne. Il écrit : « Leur système de connaissance et conséquemment leur système moral et juridique est vicié par leur croyance dans le dédoublement de la personne. Par la mort, le principe de vie a quitté le corps et donc doit être ailleurs. Où ? Pendant combien de temps ? Je l’ignore. Mais ces doubles ont une influence protectrice sur eux, conservent leurs passions, telle la haine, et peuvent se déplacer d’un lieu à l’autre. De leur vivant, l’homme et la femme peuvent jeter un sort dont l’effet se fera sentir sur un ennemi situé à grande distance » 2 .

Notes
1.

VANSINA, Sur les sentiers…, op.cit., p. 124.

2.

DE VILLE, F.X., « La vie indigène » in AROMI, juillet 1938, p. 87.