4. 1. NAISSANCE

Selon la tradition ancestrale, l'enfant est l'esprit d'un ancêtre (nsib) qui pénètre dans le ventre d'une femme, généralement de son clan, il y anime un nouveau corps et renaît. C’est le phénomène de « réincarnation » que les Ding orientaux nomment « usong'no ». C'est la raison pour laquelle ils donnent à chaque nouveau-né, le nom de l'ancêtre qu'il suppose incarner. Les Ding disent que « c’est un tel qui est revenu » 3 . Quand l’identité de l’enfant n‘est pas immédiatement reconnue à la naissance par les caractéristiques physiques, le bébé se dévoile soit par songe, soit par des pleurs répétés, soit par la maladie dite du « réincarné » (Usong’no). Les Ding orientaux prétendent que l’esprit (nsib) quitte momentanément l’enfant atteint de cette maladie, ce qui entraîne l’évanouissement de l'enfant. Les soins pour cette pathologie consistent à faire revenir le « nsib ». Les « chasseurs des esprits » guérissent ce mal après en avoir déterminé la cause puis retrouvé l’identité du « rejeton ». Les naissances elles-mêmes sont classées en deux catégories :

Les naissances ordinaires (kibwirra kibn) sont les cas normaux où un seul enfant vient vivant au monde, la tête avant les pieds, sans aucune déformation physique. Leur rituel est simple, comportant seulement quelques symboles décrits par Janssens 4 .

Les naissances exceptionnelles ( kibwirra ki mate) englobent tous les autres cas, notamment les jumeaux (mayaa), les albinos, l'enfant né les pieds avant la tête (nsyamban), l'enfant à doigts ou orteils insuffisants ou en surnombre (mpyan) et l'enfant incestueux (kiboe, lamea). Ce type de naissance est générateur d'un rituel faste et d'une abondante littérature.

Notes
3.

À titre d’exemple, le nom « Malu » (Malwu) que nous portons nous a été donné parce que nous sommes la réincarnation de Malwu-Mwi, un arrière-grand-oncle de notre mère.

4.

JANSSENS, Historique…, op.cit.